Je ne sais pas - Feuillage de Fusain, le clown triste

Fusain a écrit:Après, peut-être, probablement même que je suis en train de me construire une Suède-refuge-fantasmée et là, gare si on doit y aller un jour. D'ici là, je choisis de supposer qu'il y a peu de risques et que merde, on peut encore des fois un peu rêver sans être aussitôt alpagués par les pisse-vinaigre, les rois du fais-toi-pas-d'illusions, les rabat-joie à quatre galons, ceux qui se croient obligés de te rappeler que les lendemains déchantent toujours et que la vie c'est pas le monde des bisounours.
Rien que ces gens-là dont notre pays semble particulièrement la patrie, nous feraient nous expatrier. Plein le cul de ce pays de merde où rêver de jours meilleurs est énergiquement interdit par la loi, les boîtiers antijeunes et les caméras de surveillance.

Donc on apprend le suédois et on les emmerde.

yay !
hauts les rêves

(J'irai plus haut en Norvège pour continuer à voir en toi un mec du Sud et me draper dans une saine supériorité )

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J'assume le racisme de ma parenthèse...
Mais l'anecdote contenue dans la tienne (de parenthèse) est hausselesourcilante.

Tu t'en étonnes ? C'est ça, la France, maintenant. Cette traque hystérique de la moindre virgule qu'avec un lourd effort de surinterprétation on peut arriver comme présenter au monde, tout faraud, comme un germe de pensée déviante. Cette volonté pathologique de recouvrir une société émiettée en cent mille groupes hargneux et paranoïaques d'une nappe d'un blanc pisseux de consensus général où tout le monde est tout lisse, tout pareil et sans avis sur rien, comme de l'eau du robinet traînant depuis quatre heures dans un saladier poussiéreux.

La Suède a l'air d'être un pays qui fait rêver - moi, elle me fait toujours penser à Astrid Lindgren, à ces vieux films qu'on regardait enfant, Fifi Brindacier ou Kalle Blomquist ou autres, des films qui finalement montrent une image idéale de l'enfance, etc. (J'ai un jour acheté un livre de cuisine avec les recettes tirés des livres d'Astrid Lindgren à mes petits frères et sœurs à cause de ça.)

Bon, j'ai mis quelques beignes à ce merdeux d'enfant intérieur. Je lui ai fait comprendre que j'en avais marre de son numéro de pauvre petit innocent mal aimé, alors qu'il n'est qu'un morveux pourri-gâté, geignard et qui demande constamment la lune.
Soyons grands.

Tu as bien raison, quand on est pourri gâté, on ne se permet plus de réclamer de l'amour. Fais le taire, qu'il reste dans son coin et se taise, quel petit prétentieux quand même !

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Ouais, jusqu'au jour où ça pète et qu'il te balance le poing dans la gueule...

Ce n'est pas lui le plus fort.

(applaudissement)



Quant à éviter son coup de poing futur, il suffit de l'aimer, "tel qu'il est"...

Spoiler:

Le gamin il réclame de l'amour ou la reconnaissance qu'il n'a pas été aimé ?

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Une demande ne se fait-elle pas d'autant plus insistante que l'on cherche à l'étouffer ?

ça ne la rend pas plus légitime. Ce n'est qu'un caprice, quelque part.

J'ai le même pré... préjugé, préssenti, prétruc, que Zébu sur le coup.
Cette violence envers une partie de toi, m'étonne.

Mais je te souhaite d'arriver à plus de sérénité quel que soit le moyen.

Non, Fusain. Tu te trompes sur ça. Souviens-toi ce que je t'ai écrit hier soir sur la personne qui t'a fait réagir comme ça.

A mon avis, ce manque d'amour, c'est en partie au moins la raison pour laquelle tu te sens parfois si mal. Là, tu l'as entendu - et tu l'étouffes. Si tu fonctionnes comme ça, moi, je crains vraiment que ça pète un jour. Et ce serait dommage, pour toi et pour ce petit garçon qui a très légitimement besoin d'amour. C'est un besoin vital pour les enfants!

Je lui fais un câlin, au petit garçon...

... pour les adultes aussi !

Ah ben ça, Zébu...

+1 aussi.

Le piège, c'est de fonctionner comme on a été habitué, en prenant cette fois le rôle du "va au coin" plutôt que d'être celui qui y va au coin.

L'Amour, se donne d'abord à soi, tel que l'on est. Pas pour aimer ce qu'on fait, ce qu'on dit, comment on vit etc... Pas pour aimer des "caprices" non plus.


C'est ce qu'on est "au fond de soi", cette "personne" qu'on dit capricieuse, ou qui réclame de l'Amour d'une manière maladroite ou désagréable selon ce qu'on en ressent, au point de vouloir la refouler loin de Soi.

Mais c'est Soi. Sauf que ce Soi agit comme un enfant qui ne sait plus comment demander, comment agir.


Aime-toi comme un enfant qui s'énerve certes, ou qui demande maladroitement ton amour, ou qui te fait mal. Mais aime-le quand même malgré ses bêtises apparentes. Ce ne sont que des maladresses, qui vont disparaître et ensuite ton "Soi" enfant, apprendra peu à peu à se nourrir de ton amour, à grandir en toi.



Il est tout neuf ce "Soi" en toi, que tu aperçois là. Mais comme tous les "Soi", au début, il braille un peu quand il a faim, il ne sait pas encore qu'il pourra te le demander gentimment.
Montre-lui que tu l'aimes, apprends-lui à te montrer, explique ce que tu peux, et ce que tu ne peux pas, avec tendresse, amour.




Si un enfant ne te parle pas à ce stade de lecture, prends un animal qui vient de naître, ton animal favori, et tu le feras grandir peu à peu avec toi. Apprends à le connaître, à l'apprivoiser: vous allez vivre de très belles aventures ensemble.

C'est normal de réagir en reprenant les rôles que tu as subis ou vus. Aime et apprivoise, crée un lien de confiance. C'est cette confiance et cet accompagnement que tu inventeras. Laisse ce qui t'a mis ainsi (mettre au coin, caprices, c'est fini), écris d'autres règles: un peu d'amour et de confiance.

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Je vais aller à contre courant, je ne te connais pas, mais on peut constater que tu as un excellent esprit d'analyse, et je suis certain que si tu en arrive à cette conclusion, c'est qu'il y a une bonne raison.

Et si ça peut te rassurer, tu dois pouvoir laisser revenir le gamin capricieux une fois qu'il a appris à être plus raisonnable.

Je ne sais pas plus s'il est déraisonnable que je ne pouvais le savoir lorsque j'étais, physiquement, lui. D'autre part, il est certain que si je lui colle des beignes en lui disant qu'il a tout (matériellement) pour être heureux, et donc, rien à dire, je perpétue ce qui a été fait. Ce qui peut constituer, en soi, une raison suffisante.
On ne demande pas, on passe en dernier. On s'efface. C'est le dogme.

Je ne sais même pas si l'enfant réclame de l'amour, en fait, puisque le topic a été supprimé. Tout ce que je sais, c'est qu'il est triste, et moi avec lui, et qu'il ne sait pas ce qui pourrait y remédier.

Fusain a écrit:il est certain que si je lui colle des beignes en lui disant qu'il a tout (matériellement) pour être heureux, et donc, rien à dire, je perpétue ce qui a été fait

superbe réflexion.

Fusain a écrit:Je ne sais même pas si l'enfant réclame de l'amour, en fait, puisque le topic a été supprimé. Tout ce que je sais, c'est qu'il est triste, et moi avec lui, et qu'il ne sait pas ce qui pourrait y remédier.

demandons-nous le ici, alors.
peux-tu communiquer avec lui ?

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Continue à te le demander, alors. Essaie des choses qui te viennent spontanément à l'esprit quand tu te poses la question de ce qui te manque. Creuse la question, doucement, derrière les idées spontanées, qu'est-ce qu'elles peuvent bien signifier. Et ne te décourage pas, tu finiras par trouver ce que tu cherches.

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Il n'y a aucun mal à se concentrer sur soi de temps en temps - surtout si c'est pour sortir le clou de l'épaule! Et si tu en as besoin, on est là.

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Simplement humain ?

Moi c'est pire: j'aime manger des ortolans !

Un monstre d'égocentrisme, un morveux capricieux.

Même le pire des garnements a besoin de bisous. Smack.
Il y a déjà longtemps que j'ai fais ma commande au père Noël !!!

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Ouais ... Une odeur rance souvent. Une odeur de renfermé aussi.
Puis encore une odeur de moisi, de décomposition. Elles m'incitent à la fuite, mes sens sont obérés et je reçois cela comme une pure agression.

C'est là matière brute et insensible qui fracasse et piétine, repassant mille fois aux mêmes endroits et écrasant la substance dont je me nourris, la transformant en un charnier où l'odeur douceâtre de la mort se répand ...

La grande majorité de humanité suit un sillon tracé sans se préoccuper de là où il semble mener. Et si quelque chose entoure ce dernier qui ne rentre en adéquation avec lui, elle l'ignore ou le repousse. C'est l'odeur de l'abandon qui nous monte au narines ... l'odeur d'une partie de nous mourant de ne pas être vécue ...

On devient plus sensible à ce genre de choses, quand on progresse en conscience du monde et conscience de soi. C'est normal.


Les sens ne sont pas tous développés pareil chez les gens, aussi.
Tu trouveras des tonnes d'articles à ce sujet.


Mon conjoint entend le téléphone au loin et personne d'autre, ni à son travail ni à la maison, et il ne se trompe jamais: personne n'entend, mais s'il dit que ça sonne, on va voir (ou ses collègues) et c'est vrai.
Idem avec les odeurs, il sent tout avant les autres.

C'est ainsi que l'on retrouve des "nez" dans les filiales nécessitant un odorat particulièrement développé. Pour ne citer qu'un exemple.

Et oui, il faut apprendre à gérer le surplus d'information qui ne va gêner personne d'autre autour de toi. Gérer le fait que cela ne doit pas te rendre irritable, filtrer et "fermer", ou agir en prévention pour stabiliser les situations qui vont te nuire. Filtrer sinon en interne, la méditation aide beaucoup et très vite les résultats se font sentir.




Les sens peuvent aussi s'ouvrir et se débloquer un beau matin, comme dit plus haut. C'est bon signe. Très bon signe lorsque cela arrive. Adaptation si besoin le temps de s'y faire, et ensuite cela devient vite positif.

Fais-toi une bulle pour te protéger. Et informe gentiment tes proches ou collègues, que tu es sensible aux bruits et odeurs.
Un de mes collègues est capable de reconnaître l'urine des chats sans que personne ne sente rien, mais il les adore, il en a chez lui, il s'accomode de leur odeur de litière, par contre celle des autres chats, il ne supporte pas du tout. ^^ (il différencie donc même les chats à leur odeur)


Pour finir, les soldats américains au Viet-Nam faisaient état de l'extraordinaire odorat de leurs adversaires (parmi d'autres sens développés). Cela leur posait souvent souci car ils se faisaient donc repérer de très très loin.




(la musique calme ou fluide t'aide pour gérer les bruits si besoin. En préventif, avant de partir, et le soir en rentrant, ou en écoute durant la journée. Les fans de musique classique savent les morceaux qui leur permettent de rééquilibrer ce que le bruit a dérangé en soi. "Peer Gynt" et les "Quatre Saisons" si tu n'en a pas encore à toi, après c'est selon les goûts, "Boléro" aussi et Bach, tous les auteurs les plus classiques et connus, "La Pastorale" etc... Et en musiques récentes, toute la bande-son "Arrietty" fait des merveilles.)

Retour d'une sensation très désagréable : l'impression d'émettre une odeur répugnante et de baigner dedans quand on est anxieux ou juste un peu d'humeur maussade -

Pareil, avec aussi quelque chose de mou. Une sensation de distorsion.
Mais je dois dire que cela ne m'est pas arrivé depuis bien trois ans désormais.
Tu es sûr qu'il n'y a pas là quelque chose de bipolaire au moins ?

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Beethoven et certains chants de Noël... Miam... De très grands crus pour ce genre de dégustation, oui.

Distorsion Fata ?
J'en ai vécu une hier, très jolie, suite à un évènement positif. C'était la première fois que ça se passait ainsi, et pareil, l'impression d'une distorsion, qui s'est ensuite calmée puis a disparu petit à petit.

J'avais l'habitude de voir des couleurs dans la tête, mais bien séparées de ce que je voyais, sorte de synesthésie émotionnelle en couleurs et formes, qui ne se produit pour moi qu'en cas d'émotion positive et forte. Là, ce fut au contraire réellement "superposé" par-dessus ce que je voyais.


De longs filaments argentés qui brillaient très fortement, c'était superbe, tous en ligne droite, comme si ma vue écartait des morceaux d'un écran en face de moi, comme si ça se pliait légèrement pour écarter et laisser voir derrière.
Puis ça s'est calmé, et des étincelles sont restées, à briller partout sporadiquement sur le sol, comme des jointures qui laissaient filtrer ce qui aurait été caché derrière. Plus de filaments, mais des points si lumineux.



Après 1-2 mn, ça s'est évaporé, fini. C'était commencé lorsqu'une pensée très positive était survenue en idée. Oui, je sais, synesthésie, mais c'est trop-trop beau quand ça arrive et là si ça évolue ainsi, c'est géant.

Du coup, à lire Fusain, serait-ce lié aux émotions toi aussi ? Et si c'est fortement négatif, cela te donne un rendu olfactif désagréable ? Basculer en mode olfactif-positif serait alors génial !!!

A ce propos je ne sais pas comment expliquer ça, je sens l'odeur du sommeil...Heu.. Oui je dois être un peu perché...
Debussy pour les petits oiseaux c'est parfait...Problème: ça me donne la nostalgie d'un monde pastoral et j'en veux après un max à ce monde ci d'être aussi con, laid, sale puant, et méchant... Pas l'idéal donc...

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J'ai vécu jusqu'à plus de 30 ans bien tassés sans savoir que j'étais synesthète visuelle sur les émotions. ^^
Avant, les lignes vues en musiques qui m'apaisaient, je croyais que tout le monde pouvait "imaginer" cela en lui. Et depuis 2 ans, les émotions qui déclenchent des couleurs et formes géométriques, je n'en avais pas eues auparavant.



On se rejoint là-dessus, manque de nature pour tous les trois, à lire ce que vous écrivez.
Le manque, ce vide, ... Et ce n'est pas la nature au sens simple du terme. C'est plus complexe et sacré que cela, impossible à nommer.

Mon manque a surgi si brutalement, que je n'ai pu le soulager qu'en trouvant une source qui en adoucissait le vide. Une source qui le remplissait, peu à peu. Comme de se noyer brutalement alors qu'on avait les pieds (à peu près) sur Terre, et de ne pas savoir nager. L'instinct te modifie alors, les souvenirs reviennent, incomplets, mais évidents.

Le souvenir d'autre chose, qui n'est pas là, ou si peu. Le souvenir.
Changer de fréquence d'onde, pour saisir. Pour palper une once de cette chose dont on se souvient, et que l'on cherche. Qui nous cherche.

La longueur d'onde "humaine basique" ne nourrit pas ce manque. Ce vide s'estompe ou disparaît dès que l'on s'ancre autrement, sur un autre référentiel. Trouver l'onde qui ne se fait point entendre ici. Lui demander d'indiquer le chemin pour rejoindre... A la demande, une réponse se fait jour, petite et discrète. La suivre comme un Feu follet impossible dans la nuit...
Ouvre ton Coeur et alors ce qui ne parle pas, prendra parole pour t'indiquer une porte impossible. La franchir te sera alors proposé, porte minuscule et si étroite, impossible... Franchis-la et le manque s'estompe. Boire à la Source. Et tout change, s'éclaire peu à peu de ce que tu ne voyais pas mais qui a toujours été là...

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Pas compris la dernière phrase... Sinon, tu vis à Lyon et tu apprends le suédois, c'est bien ca?

Oui. Juste pour le plaisir, on s'y est mis.
galen = fou.

Ok, merci. Donc tu es fou - bon, j'suis pas sûre d'être d'accord, mais libre à toi...

C'est facile le suédois, quand c'est écrit! (Quand mon collègue le parle, je suis complètement perdue.)

(sourire)


^^