Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Il y a quelques années, je vivais avec ma femme et mes enfants.
Etais je heureux?
Oui.
Peut être.
Il y avait des problèmes entre nous, mais ils ne dataient pas d'hier. J'avais eu quelques tentations de partir, mais elles n'avaient jamais duré plus de quelques heures, deux jours tout au plus. Des coups de gueule sans suite. Après tout, elle m'aimait et je l'aimais. Nous nous aimions chacun à notre façon, pas la même. Nous avions chacun des attentes différentes et des choses à donner qui ne correspondaient pas vraiment aux attentes de l'autre. J'étais très tactile, à la recherche de tendresse partagée. Elle ne l'était pas. Elle ne voulait que des discussions ancrées dans le quotidien et sérieuses, je préférais parler de sujets sans lien avec notre vie et la légèreté. Alors nous coexistions pacifiquement la plupart du temps, avec de périodiques disputes et des moments de rapprochement. Le cinéma était une de nos passions communes. Mais je l'aimais et elle m'aimait. Jamais elle n'avait exprimé le désir de me quitter. Mais elle disait parfois que je serais mieux avec une autre, qu'elle ne pouvait me rendre heureux. Cela me mettait en rogne (je n'ai jamais supporté l'évocation d'une rupture) et si je la prenais au mot pendant une dispute, elle changeait totalement son discours, énumérant toutes les raisons que nous avions d'être ensemble et heureux. De bonnes raisons. Je ne l'avais jamais trompée et elle ne m'avait jamais trompé. Oui, après tout nous étions heureux, un bonheur banal, sans éclat. Parce que nous avions l'essentiel, l'amour partagé.
Et puis un jour il m'est arrivé une chose d'étrange.
Au réveil, j'avais une sensation bizarre. Elle a duré toute la journée, puis les jours d'après.
Je me sentais heureux mais d'un bonheur purement physique. Je sentais un amour m'englober, me donner chaud partout, faire battre mon coeur plus vite. Je me sentais si bien, presque euphorique. C'était nouveau. En fait, c'était nouveau parce que j'avais oublié que je pouvais ressentir une telle sensation, que c'était déjà arrivé des années auparavant. Avec une autre. On s'habitue tellement à tout qu'avec le temps on en oublie ce qu'on a vécu de différent.
Qu'y avait il de changé autour de moi? Avait elle changé quelque chose dans sa manière de m'aimer? Je ne voyais rien, alors au bout de quelques jours je lui est expliqué ce qui m'arrivait et je lui ai demandé. Non, rien n'avait changé. Elle m'aimait comme elle m'aimait avant. Ni plus, ni moins, ni différemment.
Etais je heureux?
Oui, formidablement heureux.
Cela a duré un certain temps, trois semaines peut être.
Et puis un jour, au réveil, plus rien. Plus de chaleur, plus de joie sans raison. C'était redevenu comme avant.
Et c'était atroce.
Etais je heureux?
Non, j'étais très malheureux.
Cette vie terne m'apparaissait maintenant dans toute son horreur. Je n'en voulais plus, pour rien au monde. Il fallait que je parte. Vivre seul? Ce serait au moins un enfer que je me ferais moi même. Je préférais cet enfer hypothétique à celui bien réel et sans relief que je vivais. Je finirais par en mourir si je restais dans ce coma perpétuel et indolore. Alors j'ai pris une décision irrévocable.
Quelques mois plus tard, mon grand amour de jeunesse réapparaissait dans ma vie. Pour un temps.
Elle m'expliqua que quelques mois auparavant elle était partie une semaine à Londres avec sa fille, un endroit où nous étions allés ensemble. Et que là, elle avait cru me voir partout, elle avait ressenti un manque terrible, une envie irrépressible de me retrouver. Cette envie ne l'avait pas quittée à son retour. Elle avait fait part de cette folle idée à ses amies qui l'avaient incité à la suivre. Elle avait alors entrepris de me rechercher sur Internet, sans succès. Puis elle avait laissé tomber, jusqu'au jour où, trainant sur un site où l'on peut retrouver ses anciens camarades d'école, elle avait tapé mon nom sans y croire. Ce site je l'avais visité une fois, un jour où au boulot je ne savais quoi faire.
Bien sur, le voyage à Londres coïncidait plus ou moins avec la survenue de mon étrange sensation. Impossible d'être précis.
Alors c'est tentant de trouver une explication surnaturelle à ce qui m'est arrivé. Des pensées amoureuses auraient traversé la manche et la France pour venir m'atteindre en Suisse. C'est tellement joli que j'aime y croire parfois.
Mais bon, mon côté scientifique me dit que c'est de la foutaise, et il a une hypothèse séduisante pour concurrencer l'autre: c'est mon cerveau de Z qui avait décidé de me bouger et avait trouvé cet ingénieux stratagème pour me sortir d'un piège dans lequel je m'étais enferré.
Le fait est que je n'ai jamais regretté ma décision.
Etais je heureux?
Oui.
Peut être.
Il y avait des problèmes entre nous, mais ils ne dataient pas d'hier. J'avais eu quelques tentations de partir, mais elles n'avaient jamais duré plus de quelques heures, deux jours tout au plus. Des coups de gueule sans suite. Après tout, elle m'aimait et je l'aimais. Nous nous aimions chacun à notre façon, pas la même. Nous avions chacun des attentes différentes et des choses à donner qui ne correspondaient pas vraiment aux attentes de l'autre. J'étais très tactile, à la recherche de tendresse partagée. Elle ne l'était pas. Elle ne voulait que des discussions ancrées dans le quotidien et sérieuses, je préférais parler de sujets sans lien avec notre vie et la légèreté. Alors nous coexistions pacifiquement la plupart du temps, avec de périodiques disputes et des moments de rapprochement. Le cinéma était une de nos passions communes. Mais je l'aimais et elle m'aimait. Jamais elle n'avait exprimé le désir de me quitter. Mais elle disait parfois que je serais mieux avec une autre, qu'elle ne pouvait me rendre heureux. Cela me mettait en rogne (je n'ai jamais supporté l'évocation d'une rupture) et si je la prenais au mot pendant une dispute, elle changeait totalement son discours, énumérant toutes les raisons que nous avions d'être ensemble et heureux. De bonnes raisons. Je ne l'avais jamais trompée et elle ne m'avait jamais trompé. Oui, après tout nous étions heureux, un bonheur banal, sans éclat. Parce que nous avions l'essentiel, l'amour partagé.
Et puis un jour il m'est arrivé une chose d'étrange.
Au réveil, j'avais une sensation bizarre. Elle a duré toute la journée, puis les jours d'après.
Je me sentais heureux mais d'un bonheur purement physique. Je sentais un amour m'englober, me donner chaud partout, faire battre mon coeur plus vite. Je me sentais si bien, presque euphorique. C'était nouveau. En fait, c'était nouveau parce que j'avais oublié que je pouvais ressentir une telle sensation, que c'était déjà arrivé des années auparavant. Avec une autre. On s'habitue tellement à tout qu'avec le temps on en oublie ce qu'on a vécu de différent.
Qu'y avait il de changé autour de moi? Avait elle changé quelque chose dans sa manière de m'aimer? Je ne voyais rien, alors au bout de quelques jours je lui est expliqué ce qui m'arrivait et je lui ai demandé. Non, rien n'avait changé. Elle m'aimait comme elle m'aimait avant. Ni plus, ni moins, ni différemment.
Etais je heureux?
Oui, formidablement heureux.
Cela a duré un certain temps, trois semaines peut être.
Et puis un jour, au réveil, plus rien. Plus de chaleur, plus de joie sans raison. C'était redevenu comme avant.
Et c'était atroce.
Etais je heureux?
Non, j'étais très malheureux.
Cette vie terne m'apparaissait maintenant dans toute son horreur. Je n'en voulais plus, pour rien au monde. Il fallait que je parte. Vivre seul? Ce serait au moins un enfer que je me ferais moi même. Je préférais cet enfer hypothétique à celui bien réel et sans relief que je vivais. Je finirais par en mourir si je restais dans ce coma perpétuel et indolore. Alors j'ai pris une décision irrévocable.
Quelques mois plus tard, mon grand amour de jeunesse réapparaissait dans ma vie. Pour un temps.
Elle m'expliqua que quelques mois auparavant elle était partie une semaine à Londres avec sa fille, un endroit où nous étions allés ensemble. Et que là, elle avait cru me voir partout, elle avait ressenti un manque terrible, une envie irrépressible de me retrouver. Cette envie ne l'avait pas quittée à son retour. Elle avait fait part de cette folle idée à ses amies qui l'avaient incité à la suivre. Elle avait alors entrepris de me rechercher sur Internet, sans succès. Puis elle avait laissé tomber, jusqu'au jour où, trainant sur un site où l'on peut retrouver ses anciens camarades d'école, elle avait tapé mon nom sans y croire. Ce site je l'avais visité une fois, un jour où au boulot je ne savais quoi faire.
Bien sur, le voyage à Londres coïncidait plus ou moins avec la survenue de mon étrange sensation. Impossible d'être précis.
Alors c'est tentant de trouver une explication surnaturelle à ce qui m'est arrivé. Des pensées amoureuses auraient traversé la manche et la France pour venir m'atteindre en Suisse. C'est tellement joli que j'aime y croire parfois.
Mais bon, mon côté scientifique me dit que c'est de la foutaise, et il a une hypothèse séduisante pour concurrencer l'autre: c'est mon cerveau de Z qui avait décidé de me bouger et avait trouvé cet ingénieux stratagème pour me sortir d'un piège dans lequel je m'étais enferré.
Le fait est que je n'ai jamais regretté ma décision.
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
J'ai failli plussoyer Fa, parce que évidemment ce que tu dis là me renvoie à de longues années de ma vie. Mais c'était différent, et du coup je me souviens, et j'ai envie d'écrire à mon tour la dessus. Dois-je te remercier pour cela ?
Sais-pas...
Sais-pas...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Pourquoi remercier d'un effet involontaire? Et pas forcément agréable (?)
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Technique de douche écossaise
Ouverture, fermeture, fermeture, ouverture, encore et encore...Les zèbres semblent tanguer entre ces deux tendances, sans arrêt. La personne en face ne comprend pas ce qui se passe et peut en être blessée.
Au moment le plus fort d'expression intime, fermeture brusque parce qu'une idée, une ombre de pensée est arrivée entre temps. Ou la peur de lâcher trop de soi chez l'autre ?
Je peux me planter mais j'ai observé ce phénomène chez plusieurs zèbres.
Ouverture, fermeture, fermeture, ouverture, encore et encore...Les zèbres semblent tanguer entre ces deux tendances, sans arrêt. La personne en face ne comprend pas ce qui se passe et peut en être blessée.
Au moment le plus fort d'expression intime, fermeture brusque parce qu'une idée, une ombre de pensée est arrivée entre temps. Ou la peur de lâcher trop de soi chez l'autre ?
Je peux me planter mais j'ai observé ce phénomène chez plusieurs zèbres.
Invité- Invité
De la relation amoureuse
J'ai trouvé comment décrire la relation amoureuse idéale pour moi. Impossible aussi je crois.
J'ai depuis longtemps eu l'expression "petite musique" à l'esprit. Cette nuit je l'ai développée.
Quand je le peux, je mets toujours de la musique en "bruit" de fond. Pas la radio, généralement une des centaines de playlists que je me suis faites. Il y en a pour toutes les humeurs, par style, par artiste, par thème.
Souvent, je n'y fais pas attention. Je travaille, je lis, je fais quelque chose qui m'absorbe, je parle avec des amis. Mais elle est là, dans le fond, et je m'y branche souvent pour trouver une émotion ou pour me distraire d'une conversation qui m'ennuie, au moins pour quelques secondes, une phrase superflue, une ènième redite, des émotions ou des pensées chez les autres que je n'aime pas. Je me ressource pour revenir dans l'arène.
Parfois, je me concentre sur une chanson particulière. Je peux monter le son, très fort, m'immerger complètement dedans.
Et puis il y a des moments où j'ai besoin de silence pour me retrouver seul avec moi même, sans la moindre distraction.
La petite musique dans le couple, ce sont des regards. Un regard plein de bienveillance, de tendresse, qui se pose sur un corps adoré, sur certaines parties de ce corps, sur ce visage qui en dit plus sur la personne qui habite cette enveloppe, ou qui croise son regard, se plante dedans ou se dérobe un peu, un peu gèné de s'être fait surprendre dans sa contemplation.
Ce sont des sourires qui disent comment on est bien ensemble, ou comment malgré tout nos problèmes on est content quand même d'être là en ce moment avec cette personne, ou qui disent qu'on est désolé d'être dans un mauvais jour, ou de ne pas avoir de temps pour mieux être à deux, ou plein d'autres choses.
Ce sont des rires partagés qui expriment notre joie du moment ou qui font du bien, ou qui parfois font du mieux parce que ce n'est pas facile certaines choses, certaines émotions. Il vaut mieux en rire.
Ce sont des paroles échangées, importantes ou banales, sérieuses ou légères, mais des paroles qui disent aussi je t'aime ou je t'aime quand même, pauvre con, pauvre idiote.
Ce sont des "oui" à des requêtes qui devraient nous emmerder, parce qu'on n'a pas envie de faire ceci ou cela, mais maintenant on a envie parce que cela va faire plaisir, cela va être utile. J'ai beaucoup de mal à me bouger pour faire plein de choses qui ne présentent aucun intérêt (déjà faut y penser à les faire), mais si c'est demandé je vais le faire et je vais même être content de le faire. Demandé, pas exigé, pas sommé.
Et puis ce sont des gestes, plein de petits gestes.
Je n'aime pas les contacts physiques, que je considère comme des intrusions de mon intimité ou de l'intimité de l'autre. Je suis très rarement le premier à toucher une femme qui m'attire, j'ai besoin de son invitation à la toucher. Mais dans le couple le contact physique m'est vital. Je ressens intensément chacun de ces contacts, il me fait du bien. Si elle me pose la main sur la cuisse alors qu'on regarde la télé, je vis une émotion qui dure tant que cette main est là. Si jamais pour une raison ou une autre j'en veux à l'autre, cela se traduit immédiatement par un éloignement physique, une impossibilité à accepter le contact, ou du moins à le rechercher et l'apprécier.
Mon ex femme qui n'avait pas ce genre de besoins avait une expression moqueuse pour le décrire: "les mains sur les hanches". C'est vrai que j'aime poser mes mains sur les hanches de la femme que j'aime. C'est à la fois très intime et innocent. C'est important l'innocence, que l'autre sache que si on s'approche physiquement d'elle ce n'est pas forcément parce qu'on la désire, là, maintenant. C'est un désir mais d'un autre ordre. Un désir de dire je t'aime, j'ai besoin de toi, tu me fais du bien, je veux te faire du bien.
A une époque, avec une compagne avec laquelle j'avais une très grande intimité partagée, mes mains se portaient souvent inconsciemment et innocemment sur ses seins. On pouvait se parler de n'importe quoi et puis je tendais une main délicatement vers un sein, comme souvent je la posais sur sa joue, sur sa nuque, sur son ventre, sur une fesse ou sur sa cuisse. Elle prenait ce geste comme il le fallait, un geste d'amour, pas de désir ou de possession. Cette main sur un sein ou ces deux mains sur les seins provoquaient parfois des embarras parce je pouvais le faire s'en m'en rendre compte en public ou devant des amis, la famille. Parfois, c'étaient les regards sur nous qui nous faisaient réaliser l'incongruité de mon geste. Mais souvent elle adorait cela, le fait que j'oublie totalement les autres tellement j'étais connecté à elle.
La plupart des femmes avec lesquelles j'ai vécu adoraient ce langage tactile. Une m'a demandé un jour, au début de notre relation "Dis moi que cela durera toujours, que ce n'est pas juste parce que c'est le début, parce que moi je sens que je deviens accro".
Alors parfois il pouvait y avoir des incompréhensions parce qu'il y a par moments un besoin de silence. Jouer cette petite musique des regards, des paroles, des gestes, ce n'est pas neutre émotionnellement. Et puis on ne peut pas être constamment tourné vers l'autre, il faut des moments de repli sur soi. Même quand on est ensemble. D'ailleurs ce besoin se retrouve chez l'autre, qui n'a pas toujours envie de cette intimité.
Les disputes? Cela devrait rester de la musique, une musique agressive, parfois violente, avec le volume très fort, mais toujours avec une mélodie. Malgré les reproches, les attaques plus ou moins méchantes, chacun devrait garder à l'esprit qu'il aime l'autre, chacun devrait pouvoir l'exprimer, si l'autre en a besoin, même au pire moment de la tourmente. Une de mes compagnes partait dans des disputes très agressives. Elle pouvait déverser des tomberaux de méchanceté sur moi, même me dire qu'elle voulait me quitter ou qu'elle "m'aimait moins qu'avant". Comme je peux moi aussi être belliqueux quand on m'attaque, je lançais moi même des salves, moins violentes mais quand même. Mais quand elle vacillait, elle me lançait une perche: "Si tu es si méchant avec moi c'est parce que tu m'aimes!" Elle savait que même dans les pires moments j'allais répondre à sa demande. Elle appuyait sur un bouton "off" (ou "on"), au moins le temps d'un petit break dans le combat.
Mais pour jouer une petite musique qui comble chacun des partenaires il faut constituer un duo. J'ai connu des femmes qui aimaient ma partition mais ne semblaient pas vouloir ou pouvoir créer la leur en retour. Que de fausses notes, que de dissonances. Je ne demandais pas une réciprocité complète mais un minimum de musicalité. Alors, ma petite musique connaissait de plus en plus de ratés, puis elle s'éteignait pour de bon. Je n'ai plus trop envie de la jouer.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Dernière édition par Loic le Sam 8 Déc 2012 - 18:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je comprends autrement la remarque de Doinel.
Selon moi, il trouve qu'il n'arrive pas à mettre le feu qu'il y a en lui dans les mots, dans ce qu'il écrit. Par contre, il est conscient de savoir bien décrire, écrire ce qu'il veut dire. C'est juste une question de style d'écriture, de manière de retranscrire ce qui l'anime..C'est une nuance que je pense importante.
On en revient au lâcher prise...Car techniquement, tout est là. Il est difficile de se montrer tout nu dans ses écrits.
Selon moi, il trouve qu'il n'arrive pas à mettre le feu qu'il y a en lui dans les mots, dans ce qu'il écrit. Par contre, il est conscient de savoir bien décrire, écrire ce qu'il veut dire. C'est juste une question de style d'écriture, de manière de retranscrire ce qui l'anime..C'est une nuance que je pense importante.
On en revient au lâcher prise...Car techniquement, tout est là. Il est difficile de se montrer tout nu dans ses écrits.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Dernière édition par Loic le Sam 8 Déc 2012 - 18:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Oui
Chacun se juge selon son propre point de vue, donc non impartial (dans un sens ou dans l'autre) !
Mais je trouve qu'il y a un glissement, un léger pas vers plus d'expressivité. Il y a de petits mots, de petites tournures qui font que....Ce n'est que mon avis. Et il faut que j'arrête de faire des analyses de texte et des émotions qui émergent entre les mots. Je n'y arrive pas
Chacun se juge selon son propre point de vue, donc non impartial (dans un sens ou dans l'autre) !
Mais je trouve qu'il y a un glissement, un léger pas vers plus d'expressivité. Il y a de petits mots, de petites tournures qui font que....Ce n'est que mon avis. Et il faut que j'arrête de faire des analyses de texte et des émotions qui émergent entre les mots. Je n'y arrive pas
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je comprends aussi, mais comme Loic je suis en désaccord.
Cette écriture semble plate et atone car elle est expurgée de tout pathos. Elle est descriptive, admet peu d'adjectifs ou de superlatifs. Et de cet effet d'épure et de refus de pathos nait, paradoxalement, une émotion, souvent très forte. C'est vraiment étonnant.
En fait, je trouve cette écriture très cinématographique, assez proche de ce cinéma qu'aime Doinel - je pense à Truffaut. Un peu aussi comme la précision d'un scénario. En temps que cinéphile, je parlerai volontiers "d"écriture Bressonienne"
Reste à voir ce qu'en pense Doinel...
Edit : mais Doinel parle très bien de ce paradoxe plus haut il me semble...
Cette écriture semble plate et atone car elle est expurgée de tout pathos. Elle est descriptive, admet peu d'adjectifs ou de superlatifs. Et de cet effet d'épure et de refus de pathos nait, paradoxalement, une émotion, souvent très forte. C'est vraiment étonnant.
En fait, je trouve cette écriture très cinématographique, assez proche de ce cinéma qu'aime Doinel - je pense à Truffaut. Un peu aussi comme la précision d'un scénario. En temps que cinéphile, je parlerai volontiers "d"écriture Bressonienne"
Reste à voir ce qu'en pense Doinel...
Edit : mais Doinel parle très bien de ce paradoxe plus haut il me semble...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord avec vous...Je parlais en essayant d'adopter son angle de vision. Sa manière d'écrire est très visuelle. Je suis sensible à tous types d'écriture. Dans chacun je vais y voir de petites perles. Personnellement, je vise à un style épuré dans mes poèmes (difficile d'être plus épuré!) car j'y trouve une grande densité.
Mais mais... c'est à Doinel de trouver ce qui lui ressemble le plus et/ou d'accepter que son style fait partie de lui (sans déformation aucune) .
Mais mais... c'est à Doinel de trouver ce qui lui ressemble le plus et/ou d'accepter que son style fait partie de lui (sans déformation aucune) .
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci à tous les trois pour vos réactions.
Loic, ce que tu as écrit me touche particulièrement parce que dans tes écrits je perçois une personnalité qui m'est proche et que j'aimerais toucher également.
Quant à Soleil et Harpo, votre perspicacité me cloue.
Oui, si je me sentais capable, je voudrais atteindre ce but d'une écriture épurée inspirant des émotions très fortes.
Quand je me relis, je vois le chemin qui me reste à parcourir, et je vois le style. Si je ressens des émotions en me lisant, je me dis que c'est parce que je les ressens déjà, et que ce pâle reflet les fait ressurgir en moi.
Alors je me dis que j'aimerais bien avoir une écriture plus sophistiquée, se permettant des figures de style, des envolées lyriques. Pas trop quand même.
D'habitude, j'écris le soir pour poster le lendemain. Je laisse le temps à ma censure de faire son œuvre.
Le texte de ce matin était plus spontané, écrit d'un trait juste avant de le poster. Je l'ai relu mais pour une fois n'ai pas décidé d'enlever certaines phrases ou ces bouts de phrases que Soleil a perçus comme une évolution.
J'en ai subi un petit contrecoup par la suite. Pas grand chose, deux petits ruisseaux sur mon visage. J'ai décidé d'attendre un peu avant de réagir à vos posts.
Truffaut, Bresson, c'est en effet tout ce vers quoi je voudrais aspirer.
Truffaut je le sais depuis longtemps. Sa manière de construire des films en y mettant plein de petits détails observés dans la vie et notés dans des cahiers me parle énormément. Dire sans dire, suggérer plutôt que montrer.
Il y a cette scène dans Jules Et Jim. Catherine, Jim et Jules marchent au bord de la scène. Jules et Jim discutent très sérieusement et Catherine s'ennuie. Alors elle se jette à l'eau. Jules est paniqué, se demande ce qui l'a pris. Jim est fasciné. J'aime ce genre de scène. On n'est pas dans le petit détail de la vie courante mais dans la suggestion presque anecdotique d'un amour passionné et destructeur en train de naitre.
Bresson je n'y avais pas pensé mais c'est vrai que j'admire son parti pris radical d'empêcher ses acteurs de "jouer", de les obliger à parler sans émotions, comme récitant leur texte. On touche à l'épure extrême et bizarrement les émotions ressenties par le spectateur qui passe outre ses premières impressions prennent une force extraordinaire.
Loic, ce que tu as écrit me touche particulièrement parce que dans tes écrits je perçois une personnalité qui m'est proche et que j'aimerais toucher également.
Quant à Soleil et Harpo, votre perspicacité me cloue.
Oui, si je me sentais capable, je voudrais atteindre ce but d'une écriture épurée inspirant des émotions très fortes.
Quand je me relis, je vois le chemin qui me reste à parcourir, et je vois le style. Si je ressens des émotions en me lisant, je me dis que c'est parce que je les ressens déjà, et que ce pâle reflet les fait ressurgir en moi.
Alors je me dis que j'aimerais bien avoir une écriture plus sophistiquée, se permettant des figures de style, des envolées lyriques. Pas trop quand même.
D'habitude, j'écris le soir pour poster le lendemain. Je laisse le temps à ma censure de faire son œuvre.
Le texte de ce matin était plus spontané, écrit d'un trait juste avant de le poster. Je l'ai relu mais pour une fois n'ai pas décidé d'enlever certaines phrases ou ces bouts de phrases que Soleil a perçus comme une évolution.
J'en ai subi un petit contrecoup par la suite. Pas grand chose, deux petits ruisseaux sur mon visage. J'ai décidé d'attendre un peu avant de réagir à vos posts.
Truffaut, Bresson, c'est en effet tout ce vers quoi je voudrais aspirer.
Truffaut je le sais depuis longtemps. Sa manière de construire des films en y mettant plein de petits détails observés dans la vie et notés dans des cahiers me parle énormément. Dire sans dire, suggérer plutôt que montrer.
Il y a cette scène dans Jules Et Jim. Catherine, Jim et Jules marchent au bord de la scène. Jules et Jim discutent très sérieusement et Catherine s'ennuie. Alors elle se jette à l'eau. Jules est paniqué, se demande ce qui l'a pris. Jim est fasciné. J'aime ce genre de scène. On n'est pas dans le petit détail de la vie courante mais dans la suggestion presque anecdotique d'un amour passionné et destructeur en train de naitre.
Bresson je n'y avais pas pensé mais c'est vrai que j'admire son parti pris radical d'empêcher ses acteurs de "jouer", de les obliger à parler sans émotions, comme récitant leur texte. On touche à l'épure extrême et bizarrement les émotions ressenties par le spectateur qui passe outre ses premières impressions prennent une force extraordinaire.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je pense que pour moi il n'y a pas pire que faire souffrir.
Parce que le mal que je fais se retourne contre moi sous la forme d'une culpabilité insupportable. Les souffrances que je m'inflige, que la vie ou les autres m'infligent, je peux les combattre. Celles dont je suis coupable restent et me hantent.
Il est si facile de faire souffrir.
En s'éloignant d'une personne que j'aime ou j'ai aimé par exemple.
Parce que cette personne ne me rend pas heureux, parce qu'elle me rend encore plus malheureux que si j'étais seul. Et qu'une part de ce mal être tient au fait que cette personne ne semble être pas heureuse avec moi non plus. A quoi ça sert de vivre ensemble si c'est pour se rendre misérables?
Les femmes de ma vie sont tombées très amoureuses de moi. Pour leur malheur et pour le mien.
Elle me voyaient des qualités exceptionnelles et me croyaient parfait. Rien d'anormal, c'est chimique.
Moi je voyais tout de suite que ça allait clocher. Je pouvais déjà prédire le sort funeste de cette relation mais je préférais me convaincre que non, que tout était possible, y compris le meilleur. Je crois toujours ce que j'ai envie de croire.
Le temps passant, elles réalisaient que les qualités qu'elles avaient vu étaient bien là. Elles ne s'étaient pas trompées. Mais ces qualités avaient aussi leurs revers, auxquels s'ajoutaient encore d'autres défauts.
Elles prenaient alors très à coeur leur mission de faire de moi un homme vraiment parfait, pensant peut être que ce n'était qu'une question de détails à ajuster. Mon désir d'atteindre cette perfection à leurs yeux leur donnait de formidables espoirs. Mon incapacité à réussir, des déceptions énormes. Et pourtant je ne leur promettais rien, je leur disais seulement que je ferais tout mon possible, sans certitude d'y arriver.
J'étais une machine à générer des sentiments intenses, des espoirs immenses et des déceptions abyssales.
Alors venaient les reproches et les agressions. Je peux mélanger les deux car parmi mes défauts il y a celui de souvent prendre les reproches de la personne qui m'aime comme des agressions. Ils peuvent être très injustes. Surtout que je ne fais pas de reproches à la personne que j'aime. Pourquoi moi? Pourquoi pas elle? Et si je me mettais moi aussi à lui reprocher tout ce qui ne me convient pas dans son caractère et dans son attitude? Déjà le fait qu'elle me fasse sans arrêt des reproches alors que moi je ne lui en fais pas. Et puis...
...Et puis rien. Rien qui vaille la peine de se plaindre. Rien que je ne puisse accepter, comprendre, excuser. Elle m'a fait des choses mais j'ai oublié. Ou pardonné, c'est pareil.
Suis je le seul à avoir des défauts inacceptables? A ne pas être "aimable" totalement? Un monstre qui ne sait que faire du mal en essayant de donner son meilleur? Suis je toxique? Médicament à petite dose, puis poison?
Alors se manifeste un autre défaut. Je deviens con. "Tu ne vois pas comment je suis réellement, tu ne me comprends pas. Tu m'attribues des défauts qui ne sont pas les miens. Tu m'en reproches d'autres qui sont réels mais que tu devrais accepter. Tu me vois ainsi? Alors je n'aurai aucun scrupule à me comporter selon les tares que tu m'accordes aussi gentiment. Tu veux que je fasse ceci? Tiens, je vais faire le contraire. De toute façon je suis déjà jugé et condamné."
Le constat d'être incompréhensible pour l'autre est difficile à vivre. Peut on vraiment aimer quelqu'un sans le comprendre? Un jour, j'avais regardé avec ma compagne un film d'Hitchcock dans lequel un homme très bon est accusé à tort d'avoir commis un holdup. Devant les témoignages qui s'accumulent, même sa femme se met à douter de lui. Alors que j'exprimais mon incompréhension qu'une femme puisse douter un homme qu'elle connait si bien et aime profondément, elle me répondit simplement qu'elle douterait de moi dans les mêmes circonstances, qu'elle ne savait pas ce dont j'étais vraiment capable. Douche froide.
J'ai longtemps voulu être compris, j'ai appris à décrire comment je fonctionne, à expliquer la relation entre mes qualités et la plupart de mes défauts, que les uns ne vont pas sans les autres, qu'il n'est pas logique de m'aimer pour mes qualités et me reprocher les défauts associés. Mais cela n'a pas marché. Cela me semble simple mais apparemment ça ne l'est pas.
Alors à défaut d'être compris j'ai espéré être accepté. Que je puisse avoir un regard bienveillant, la présomption d'innocence et non de culpabilité. Mais il semble que les gens ne fonctionnent pas ainsi non plus. En tout cas mes amours.
Pendant un temps, parfois des années, je tenais coûte que coûte, je me refusais même à envisager une séparation. J'étais à fond dans cette relation, je ne pouvais la remettre en question, si je le faisais sa fin serait déjà annoncée. Tout doute était balayé en quelques secondes, en quelques heures. Et puis un jour une décision s'imposait, c'était fini.
Il faut que je me protège avant tout, je ne peux me perdre ainsi et perdre mon temps. Les aimais je autant que je le croyais? J'arrive à croire ce que je veux croire.
Et je me dis que je suis quelqu'un de très dangereux et qu'il vaut mieux que je disparaisse complètement de la vie d'une ex, quand c'est possible. Car la malédiction continue: elle m'aime toujours, ne comprend pas que je la quitte, regrette d'avoir rendu ma vie épouvantable sans s'en rendre compte, pour des futilités, promet de changer. Ce serait plus simple qu'elle me prenne pour un connard, qu'elle se demande comment elle a bien pu être amoureuse d'un type comme moi. En disparaissant, je lui donne la possibilité de me haïr vraiment, durablement.
Rester seul pour ne plus faire souffrir. La souffrance infligée aux autres m'est la plus intolérable. Et je suis aussi un égoïste.
Alors cette chanson est un peu mon hymne à l'amour.
Parce que le mal que je fais se retourne contre moi sous la forme d'une culpabilité insupportable. Les souffrances que je m'inflige, que la vie ou les autres m'infligent, je peux les combattre. Celles dont je suis coupable restent et me hantent.
Il est si facile de faire souffrir.
En s'éloignant d'une personne que j'aime ou j'ai aimé par exemple.
Parce que cette personne ne me rend pas heureux, parce qu'elle me rend encore plus malheureux que si j'étais seul. Et qu'une part de ce mal être tient au fait que cette personne ne semble être pas heureuse avec moi non plus. A quoi ça sert de vivre ensemble si c'est pour se rendre misérables?
Les femmes de ma vie sont tombées très amoureuses de moi. Pour leur malheur et pour le mien.
Elle me voyaient des qualités exceptionnelles et me croyaient parfait. Rien d'anormal, c'est chimique.
Moi je voyais tout de suite que ça allait clocher. Je pouvais déjà prédire le sort funeste de cette relation mais je préférais me convaincre que non, que tout était possible, y compris le meilleur. Je crois toujours ce que j'ai envie de croire.
Le temps passant, elles réalisaient que les qualités qu'elles avaient vu étaient bien là. Elles ne s'étaient pas trompées. Mais ces qualités avaient aussi leurs revers, auxquels s'ajoutaient encore d'autres défauts.
Elles prenaient alors très à coeur leur mission de faire de moi un homme vraiment parfait, pensant peut être que ce n'était qu'une question de détails à ajuster. Mon désir d'atteindre cette perfection à leurs yeux leur donnait de formidables espoirs. Mon incapacité à réussir, des déceptions énormes. Et pourtant je ne leur promettais rien, je leur disais seulement que je ferais tout mon possible, sans certitude d'y arriver.
J'étais une machine à générer des sentiments intenses, des espoirs immenses et des déceptions abyssales.
Alors venaient les reproches et les agressions. Je peux mélanger les deux car parmi mes défauts il y a celui de souvent prendre les reproches de la personne qui m'aime comme des agressions. Ils peuvent être très injustes. Surtout que je ne fais pas de reproches à la personne que j'aime. Pourquoi moi? Pourquoi pas elle? Et si je me mettais moi aussi à lui reprocher tout ce qui ne me convient pas dans son caractère et dans son attitude? Déjà le fait qu'elle me fasse sans arrêt des reproches alors que moi je ne lui en fais pas. Et puis...
...Et puis rien. Rien qui vaille la peine de se plaindre. Rien que je ne puisse accepter, comprendre, excuser. Elle m'a fait des choses mais j'ai oublié. Ou pardonné, c'est pareil.
Suis je le seul à avoir des défauts inacceptables? A ne pas être "aimable" totalement? Un monstre qui ne sait que faire du mal en essayant de donner son meilleur? Suis je toxique? Médicament à petite dose, puis poison?
Alors se manifeste un autre défaut. Je deviens con. "Tu ne vois pas comment je suis réellement, tu ne me comprends pas. Tu m'attribues des défauts qui ne sont pas les miens. Tu m'en reproches d'autres qui sont réels mais que tu devrais accepter. Tu me vois ainsi? Alors je n'aurai aucun scrupule à me comporter selon les tares que tu m'accordes aussi gentiment. Tu veux que je fasse ceci? Tiens, je vais faire le contraire. De toute façon je suis déjà jugé et condamné."
Le constat d'être incompréhensible pour l'autre est difficile à vivre. Peut on vraiment aimer quelqu'un sans le comprendre? Un jour, j'avais regardé avec ma compagne un film d'Hitchcock dans lequel un homme très bon est accusé à tort d'avoir commis un holdup. Devant les témoignages qui s'accumulent, même sa femme se met à douter de lui. Alors que j'exprimais mon incompréhension qu'une femme puisse douter un homme qu'elle connait si bien et aime profondément, elle me répondit simplement qu'elle douterait de moi dans les mêmes circonstances, qu'elle ne savait pas ce dont j'étais vraiment capable. Douche froide.
J'ai longtemps voulu être compris, j'ai appris à décrire comment je fonctionne, à expliquer la relation entre mes qualités et la plupart de mes défauts, que les uns ne vont pas sans les autres, qu'il n'est pas logique de m'aimer pour mes qualités et me reprocher les défauts associés. Mais cela n'a pas marché. Cela me semble simple mais apparemment ça ne l'est pas.
Alors à défaut d'être compris j'ai espéré être accepté. Que je puisse avoir un regard bienveillant, la présomption d'innocence et non de culpabilité. Mais il semble que les gens ne fonctionnent pas ainsi non plus. En tout cas mes amours.
Pendant un temps, parfois des années, je tenais coûte que coûte, je me refusais même à envisager une séparation. J'étais à fond dans cette relation, je ne pouvais la remettre en question, si je le faisais sa fin serait déjà annoncée. Tout doute était balayé en quelques secondes, en quelques heures. Et puis un jour une décision s'imposait, c'était fini.
Il faut que je me protège avant tout, je ne peux me perdre ainsi et perdre mon temps. Les aimais je autant que je le croyais? J'arrive à croire ce que je veux croire.
Et je me dis que je suis quelqu'un de très dangereux et qu'il vaut mieux que je disparaisse complètement de la vie d'une ex, quand c'est possible. Car la malédiction continue: elle m'aime toujours, ne comprend pas que je la quitte, regrette d'avoir rendu ma vie épouvantable sans s'en rendre compte, pour des futilités, promet de changer. Ce serait plus simple qu'elle me prenne pour un connard, qu'elle se demande comment elle a bien pu être amoureuse d'un type comme moi. En disparaissant, je lui donne la possibilité de me haïr vraiment, durablement.
Rester seul pour ne plus faire souffrir. La souffrance infligée aux autres m'est la plus intolérable. Et je suis aussi un égoïste.
Alors cette chanson est un peu mon hymne à l'amour.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je suis un homme dangereux, je suis une femme dangereuse. Qui ne l'a pas pensé un jour (si on a une conscience aiguë de l'autre) ?
Nous ne pouvons porter la douleur de l'autre, nous ne pouvons contrôler ce que l'autre va faire avec ce que nous sommes.
Cette manière systématique de s'aveugler est humaine. Nous sommes humains, de petites choses qui se battent dans la mesure du possible et avec des moyens limités. Comment être heureux ? Comment arriver à être en harmonie avec nous-même ?
Ma vision n'est pas tout à fait la même que la tienne car j'ai eu une autre histoire de vie...La douleur de l'amour (la mienne et celle de l'autre), je l'accepte sans me poser de question. Elle est gérable et me montre que je suis bien vivante. Je ferais tout ce que je peux pour ne pas blesser tout en sachant que je ne peux tout maîtriser. Mon ex-mari m'a quittée et je pense qu'il avait une autre relation. Avec le recul, je me suis aperçue que je l'ai écrasée, je l'ai brisé d'une certaine manière. Depuis, je cherche un homme avec une force intérieure qui empêchera ce mécanisme de se mettre en place. Je ne tenterai rien si je sens une faiblesse, une blessure majeure qui ferait que je vais le blesser....Ma recherche est peut-être utopique ? Non, je ne le pense pas.
Le grand danger de ta position est de te congeler sur place, de ne plus être capable de vivre ces bonheurs, ces joies. La vie en offre et peut se montrer généreuse. Les douleurs usent. Tout mais pas la mort émotionnelle. Je n'ai pas envie d'être une morte vivante.
Nous ne pouvons porter la douleur de l'autre, nous ne pouvons contrôler ce que l'autre va faire avec ce que nous sommes.
Cette manière systématique de s'aveugler est humaine. Nous sommes humains, de petites choses qui se battent dans la mesure du possible et avec des moyens limités. Comment être heureux ? Comment arriver à être en harmonie avec nous-même ?
Ma vision n'est pas tout à fait la même que la tienne car j'ai eu une autre histoire de vie...La douleur de l'amour (la mienne et celle de l'autre), je l'accepte sans me poser de question. Elle est gérable et me montre que je suis bien vivante. Je ferais tout ce que je peux pour ne pas blesser tout en sachant que je ne peux tout maîtriser. Mon ex-mari m'a quittée et je pense qu'il avait une autre relation. Avec le recul, je me suis aperçue que je l'ai écrasée, je l'ai brisé d'une certaine manière. Depuis, je cherche un homme avec une force intérieure qui empêchera ce mécanisme de se mettre en place. Je ne tenterai rien si je sens une faiblesse, une blessure majeure qui ferait que je vais le blesser....Ma recherche est peut-être utopique ? Non, je ne le pense pas.
Le grand danger de ta position est de te congeler sur place, de ne plus être capable de vivre ces bonheurs, ces joies. La vie en offre et peut se montrer généreuse. Les douleurs usent. Tout mais pas la mort émotionnelle. Je n'ai pas envie d'être une morte vivante.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Dernière édition par Loic le Sam 8 Déc 2012 - 18:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je passe mon tour, ce que tu dis est trop douloureux, Doinel...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
J'aime bien qu'on me lise des histoires à voix haute, c'est une autre manière d'accéder au sens et aux émotions. Alors parfois, Harpo me lit les textes du forum, je ferme les yeux, et je l'écoute. Encore un texte de toi qu'il n'a pas pu finir Doinel, sa voix s'est brisée au détour d'une phrase... Sur ton fil, c'est presque un leitmotiv... Alors quand cela arrive, je pose doucement ma main dans son dos, juste comme ça, pas trop fort, et je le laisse finir sa lecture en silence, accueillant simplement ces "deux petits ruisseaux" sur son visage.
Je te l'ai déjà dit, je te le redis, tes textes sont tellement apaisants pour moi. A travers tes mots, j'ai le sentiment d'accéder (enfin) à la véritable nature de l'homme. Sans faire de généralités, je ne crois pas abuser en disant que vous n'êtes pas les champions de la communication dans la relation. Cet espace d'expression qu'est le forum devient comme un petit trou de serrure sur lequel je pose mon oeil, découvrant ébahie et soulagée que vous aussi vous avez des émotions, des ressentis, des doutes, des questions, et tant d'amour à donner... C'est juste que ça ne passe pas du tout par les mêmes canaux, qu'il faut apprendre à décrypter patiemment...
Il est un toulousain que je découvre tardivement et dont les textes me font le même effet que les tiens, l'impression de découvrir seulement aujourd'hui votre véritable altérité, si belle quand on sait la regarder pour ce qu'elle est et non pour ce qu'on désire qu'elle soit.
Merci.
Je te l'ai déjà dit, je te le redis, tes textes sont tellement apaisants pour moi. A travers tes mots, j'ai le sentiment d'accéder (enfin) à la véritable nature de l'homme. Sans faire de généralités, je ne crois pas abuser en disant que vous n'êtes pas les champions de la communication dans la relation. Cet espace d'expression qu'est le forum devient comme un petit trou de serrure sur lequel je pose mon oeil, découvrant ébahie et soulagée que vous aussi vous avez des émotions, des ressentis, des doutes, des questions, et tant d'amour à donner... C'est juste que ça ne passe pas du tout par les mêmes canaux, qu'il faut apprendre à décrypter patiemment...
Il est un toulousain que je découvre tardivement et dont les textes me font le même effet que les tiens, l'impression de découvrir seulement aujourd'hui votre véritable altérité, si belle quand on sait la regarder pour ce qu'elle est et non pour ce qu'on désire qu'elle soit.
Merci.
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel, ne lis pas ce message. Il est adressé aux autres.
- Spoiler:
- Il touche une fibre dont il n'a pas conscience. Je trouve très courageux et beau ce qu'il est en train de faire. Il se fait violence. Cela se sent dans chaque mot...On est touché par le contenu et par l'acte.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je vais prendre le temps pour répondre à ces réactions, mais juste...
Le Cinéma est une des chansons que je connais par cœur.
Le Cinéma est une des chansons que je connais par cœur.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Vos réactions suscitent en moi des réflexions très diverses que je ne veux pas mélanger. Alors je vais flooder mon propre fil.
Je me rends compte que mon ressenti et mon expérience trouvent des résonance particulière chez certains d'entre vous. Des hommes, mais peut être être aussi des femmes (?)
Cela m'a surpris. Vraiment surpris. On se croit seul au monde et puis...
Mais je pense que quand on est suffisamment sensible, empathique, introspectif et lucide (peut être pas encore complètement), on peut effectivement retrouver une grande partie de ses émotions et de son vécu avec ses "frères" et "sœurs" d'infortune.
Je pense aussi que l'addition de toutes les caractéristiques nécessaires pour se trouver ces ressemblances sont relativement rares. Elles ne sont certainement pas spécifiques aux Z, dont je ne fais peut être pas partie, mais elles s'attachent à une minorité de personnes.
Harpo, je suis désolé pour les émotions que mes derniers écrits ont réveillé chez toi. Je suis aussi désolé pour la première réaction inadéquate que j'ai eue quant tu l'as exprimé. Je suis certain que tu as compris le trouble que j'ai ressenti.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Mogwai, ce que tu as écrit était très beau. Si Harpo avait besoin d'une petite vengeance amicale, il l'a obtenu.
Depuis mon "coming out" en tant qu'hypersensible, je suis confronté à un problème que je ne connaissais pas auparavant: je ne peux plus parler d'un film ou d'une histoire qui me touche sans être obligé de m'arrêter. C'est pénible.
Je pense que les hommes sont confrontés à deux gros problèmes.
Celui d'accepter leurs émotions les plus intimes et dérangeantes. Certains n'y arriveront jamais.
Celui d'exprimer ces émotions telles qu'ils les ressentent et de se mettre dans une position de "faiblesse" par rapport à une autre personne. Ca, ça s'apprend.
J'y arrive, pas spontanément mais quand on me le demande et que je suis en confiance. Mais avec des limites. Au bout d'un certain temps je dis quelque chose du type: "Merci pour cet échange qui m'a fait du bien mais il faut qu'on arrête tout de suite. Je sens que si on continue je vais m'effondrer et je ne veux pas. Il y a trop d'émotions que je ne vais plus arriver à contrôler."
"Décrypter" c'est le verbe que j'utilise spontanément pour parler...des femmes. Il n'est pas toujours facile pour un homme de comprendre une femme.
Je ne l'associe pas à une différence de complexité, tu sais le tableau de bord féminin constitué de multiples jauges, leviers et boutons et le masculin se réduisant à un bouton unique.
En plus de la différence que j'ai suggérée plus haut et liée aux divers niveaux d'acceptation de certaines émotions trop difficiles, j'y vois un problème dans les aptitudes à la communication.
D'une part, une femme habituée à communiquer ses émotions et ses pensées intimes peut aussi exprimer leur complexité par des contradictions, des incohérences qui peuvent rendre l'homme moyen très perplexe. Attends, tout à l'heure elle m'a dit ceci et maintenant tout le contraire. Que dois je comprendre? C'est blanc, c'est noir, c'est gris, et quel gris?
D'autre part elle risque de surestimer la capacité de l'homme à comprendre toutes les finesses de sa communication: les allusions, les ellipses, les différents niveaux de langage entre les mots, les intonations, les silences, le regard, l'expression faciale, le langage du corps...
Enfin, je crois vraiment que pour une femme parler de ses émotions est souvent une fin en soi, autant qu'un moyen de résoudre un problème, alors que l'homme va typiquement réagir de la manière: "OK, j'ai compris, pas besoin de continuer. Bon maintenant qu'est ce qu'on fait?"
Bon, me reste à formuler une réponse à quelque chose qui m'a interpelé dans une réaction de Soleil. Plus intime, plus complexe.
Depuis mon "coming out" en tant qu'hypersensible, je suis confronté à un problème que je ne connaissais pas auparavant: je ne peux plus parler d'un film ou d'une histoire qui me touche sans être obligé de m'arrêter. C'est pénible.
Je pense que les hommes sont confrontés à deux gros problèmes.
Celui d'accepter leurs émotions les plus intimes et dérangeantes. Certains n'y arriveront jamais.
Celui d'exprimer ces émotions telles qu'ils les ressentent et de se mettre dans une position de "faiblesse" par rapport à une autre personne. Ca, ça s'apprend.
J'y arrive, pas spontanément mais quand on me le demande et que je suis en confiance. Mais avec des limites. Au bout d'un certain temps je dis quelque chose du type: "Merci pour cet échange qui m'a fait du bien mais il faut qu'on arrête tout de suite. Je sens que si on continue je vais m'effondrer et je ne veux pas. Il y a trop d'émotions que je ne vais plus arriver à contrôler."
"Décrypter" c'est le verbe que j'utilise spontanément pour parler...des femmes. Il n'est pas toujours facile pour un homme de comprendre une femme.
Je ne l'associe pas à une différence de complexité, tu sais le tableau de bord féminin constitué de multiples jauges, leviers et boutons et le masculin se réduisant à un bouton unique.
En plus de la différence que j'ai suggérée plus haut et liée aux divers niveaux d'acceptation de certaines émotions trop difficiles, j'y vois un problème dans les aptitudes à la communication.
D'une part, une femme habituée à communiquer ses émotions et ses pensées intimes peut aussi exprimer leur complexité par des contradictions, des incohérences qui peuvent rendre l'homme moyen très perplexe. Attends, tout à l'heure elle m'a dit ceci et maintenant tout le contraire. Que dois je comprendre? C'est blanc, c'est noir, c'est gris, et quel gris?
D'autre part elle risque de surestimer la capacité de l'homme à comprendre toutes les finesses de sa communication: les allusions, les ellipses, les différents niveaux de langage entre les mots, les intonations, les silences, le regard, l'expression faciale, le langage du corps...
Enfin, je crois vraiment que pour une femme parler de ses émotions est souvent une fin en soi, autant qu'un moyen de résoudre un problème, alors que l'homme va typiquement réagir de la manière: "OK, j'ai compris, pas besoin de continuer. Bon maintenant qu'est ce qu'on fait?"
Bon, me reste à formuler une réponse à quelque chose qui m'a interpelé dans une réaction de Soleil. Plus intime, plus complexe.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Ne sois pas désolé, au contraire !
Et je n'ai pas trouvé ta réaction inadéquate, loin de là. Quand à "petite vengeance amicale", comme tu y vas !
Tu parles de trouble, et je crois que c'est effectivement le bon mot. Il se trouve que nous avons le même age, une sensibilité apparemment assez proche, et pas mal de références communes. Normal que nos histoires se rejoignent en partie.
Accepter et exprimer ses émotions, effectivement ça s'apprend, ce n'est pas du tout naturel pour beaucoup d'hommes, surtout pour ceux qui comme moi ont refoulé cela sous peine (sous peur?) d'implosion affective instantanée comme je l'ai déjà écrit ailleurs.
J'ai écrit "je passe mon tour", mais j'aurais tout aussi bien pu écrire, plus sobrement, "merci". Merci pour écrire ce que tu écris sur ta relation aux femmes. Parce qu'après tout, même si c'est éminemment difficile, casse-gueule et douloureux, c'est aussi ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai vécu, et que je suis vivant.
Et puisque tu continue sur Nougaro, je poursuis aussi en chanson avec un des plus beaux hommages qu'on ai pu chanter à une femme.
Et je n'ai pas trouvé ta réaction inadéquate, loin de là. Quand à "petite vengeance amicale", comme tu y vas !
Tu parles de trouble, et je crois que c'est effectivement le bon mot. Il se trouve que nous avons le même age, une sensibilité apparemment assez proche, et pas mal de références communes. Normal que nos histoires se rejoignent en partie.
Accepter et exprimer ses émotions, effectivement ça s'apprend, ce n'est pas du tout naturel pour beaucoup d'hommes, surtout pour ceux qui comme moi ont refoulé cela sous peine (sous peur?) d'implosion affective instantanée comme je l'ai déjà écrit ailleurs.
J'ai écrit "je passe mon tour", mais j'aurais tout aussi bien pu écrire, plus sobrement, "merci". Merci pour écrire ce que tu écris sur ta relation aux femmes. Parce qu'après tout, même si c'est éminemment difficile, casse-gueule et douloureux, c'est aussi ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai vécu, et que je suis vivant.
Et puisque tu continue sur Nougaro, je poursuis aussi en chanson avec un des plus beaux hommages qu'on ai pu chanter à une femme.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci Harpo, ce que tu as écrit me fait plaisir. Mais réalises tu que 4 ans d'écart ça fait presque une génération?
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Soleil évoque le risque pour moi de me congeler, de ne plus être capable de vivre des bonheurs ou des joies. Il faut que je m'explique plus sur mon mode de fonctionnement et le pourquoi de ma situation actuelle.
Depuis au moins mon adolescence, je me suis toujours construit des "béquilles psychologiques", des décisions, des croyances qui me sont utilitaires pour une durée indéterminée. Toute la vie, quelques années, quelques mois...
Adolescent, j'ai plusieurs fois contemplé l'idée du suicide, mais d'une manière très abstraite, presque rhétorique. Deux ou trois fois je me suis promis que si "dans cinq ans jour pour jour" j'étais toujours aussi désespéré, je mettrais fin à mes jours. C'était un moyen pour moi d'enlever toute incertitude sur ce que serait mon avenir. Je n'ai aucune idée aujourd'hui de quelles étaient les dates fatidiques. A ces époques, je n'étais pas forcément plus heureux, mais j'étais au moins passé à d'autres béquilles.
Depuis bientôt six mois, je suis convaincu que je ne peux rendre une femme heureuse et que je ne peux être heureux avec une femme, qu'il vaut mieux que je vive seul. Je me suis construit cette petite tour d'ivoire, petit à petit, et je l'ai encore renforcée ces derniers temps.
Cette croyance pessimiste et cet isolement choisi répondent à plusieurs besoins, très liés les uns aux les autres.
Je pense avoir atteint le premier, celui de ne plus ressentir le besoin de partager ma vie avec une femme.
Dans ma vie, mes périodes de célibat ont toujours été assez courtes, de l'ordre de quelques mois. J'ai pratiquement toujours vécu en couple. La brièveté de ces périodes de solitude est liée en partie à mon besoin de retrouver une compagne, que ce soit par peur de la solitude, la volonté de tourner une page ou celle de trouver enfin la relation amoureuse que je recherchais depuis toujours. Ce besoin m'a ammené à faire de mauvais choix. Etre libéré de ce besoin c'est d'une part me préparer à vivre seul pendant très longtemps, et d'autre part me permettre d'espérer que si un jour cette solitude prend fin, c'est qu'il y aura une bonne raison.
Le second c'est le besoin d'expier une faute. Il y a six mois, j'ai quitté de manière abrupte une femme qui ne le méritait pas et en a certainement beaucoup souffert. Une femme à qui j'avais donné des espoirs de longue vie commune. Une femme à laquelle je n'ai pas donné de "deuxième chance". Et puis, si les raisons que je lui ai données étaient toutes vraies, j'en ai omis une pour ne pas lui faire de mal. Je lui ai menti, même si c'est par omission, et j'ai horreur du mensonge. J'ai beaucoup de mal à accepter ce que j'ai fait et ressens le besoin de me punir, en espérant que j'arriverai peut être à me pardonner, au moins partiellement.
Le troisième est de clarifier ma position vis à vis d'une femme, rencontrée il y a très longtemps. Je sais qu'il m'est impossible de vivre avec elle, que de toutes les femmes que j'ai connues c'est celle qui m'a rendu le plus misérable, mais jusqu'ici à chaque fois ou presque qu'elle a émis le souhait de me retrouver, je suis accouru. Je dois soit accepter de vivre sans elle mais sans aucune autre, soit décider de vivre un jour avec une autre et fermer définitivement le livre de mon histoire avec elle. Ne pas chercher à la fuir dans une nouvelle relation, accepter ou couper une fois pour toute ce qui me relie à elle. En ce moment je suis dans une phase de coupure, mais je suis déjà allé plus loin que cela par le passé, avant de revenir en arrière.
Il y a enfin le dernier.
Dans ma vie, je me suis créé différentes croyances concernant mon rapport aux femmes.
Adolescent et jeune adulte, j'étais persuadé qu'aucune femme ne pourrait jamais aimer quelqu'un comme moi. La première qui m'a aimé, je l'ai prise pour l'exception qui confirme la règle.
Par la suite, j'ai cru que j'étais éminemment "aimable" mais que les femmes que je rencontrais n'étaient pas capables de m'aimer correctement. J'étais aimé mais mal aimé. Mais un jour je trouverais la bonne.
Aujourd'hui j'ai cette croyance que je suis "aimable" mais aussi "insupportable", peut être pas pour toutes les femmes de la terre, mais pour celles dont je suis susceptible de tomber amoureux. Donc celles qui "en valent la peine".
C'est une possibilité parmi d'autres, je le sais, mais dans le champ des possibles, je choisis toujours la pire option. Cela me permet de me préparer pour elle, sans pour autant écarter une "divine surprise". J'ai éprouvé le besoin d"intégrer" cette nouvelle croyance, de me préparer à ses conséquences éventuelles sur le reste de ma vie si elle se trouvait avérée.
Je ne m'enferme pas dans cette croyance, m'empêchant ainsi de considérer les chances qui pourraient s'offrir à moi. Je sais que si dans un an, un mois, une semaine, je rencontre une femme et que malgré toutes les barricades que je me suis construites, je sens mon coeur qui bat plus fort, si fort que je crois que tout est possible, que toutes mes craintes peuvent être vaincues, je repartirai la fleur au bout du fusil.
Parce que si je vous ai saôulé avec les analyses de mes besoins, mes croyances et tout ça, je ne suis au fond qu'un intuitif sentimental doté d'un optimisme, certes mis sous l'éteignoir, mais bien résilient. Un intuitif qui raisonne un peu trop.
Je regrette maintenant d'avoir écrit que j'étais quelqu'un de simple, mais je le crois vraiment.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Dernière édition par Loic le Sam 8 Déc 2012 - 18:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel, Serais-je ta jumelle ?
Je te confirme qu'une femme peut avoir le même ressenti que toi, pas à 100%, ni à travers les mêmes événements dans la vie. Mais derrière ce que tu écris, je sens une certaine similitude.
Mon côté masculin doit y être pour quelque chose comme ton côté féminin. Un entre-deux troublant...
Je te confirme qu'une femme peut avoir le même ressenti que toi, pas à 100%, ni à travers les mêmes événements dans la vie. Mais derrière ce que tu écris, je sens une certaine similitude.
Mon côté masculin doit y être pour quelque chose comme ton côté féminin. Un entre-deux troublant...
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
L'Amour, visions désenchantées
«L’amour a la vertu de dénuder non pas deux amants l’un en face de l’autre, mais chacun des deux devant soi-même.»
«On ne se tue pas par amour pour une femme. On se tue parce qu'un amour, n'importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, dans notre misère, dans notre état désarmé, dans notre néant.»
«Il arrive qu'une femme rencontre une épave et qu'elle décide d'en faire un homme sain. Elle y réussit parfois. Il arrive qu'une femme rencontre un homme sain et décide d'en faire une épave. Elle y réussit toujours.»
Cesare Pavese - Le métier de vivre - 1952 (posthume)
Je remets ici ces trois citations du métier de vivre de Pavese, œuvre ô combien importante pour moi. C'est un peu cynique, et humoristique, mais pas seulement. Je partage ton questionnement, Doinel (& Loic donc , mais aussi ce "aller vers soi" donc parle Mjöllnir), mais je n'arrive pas à me faire à cette conclusion de passer par une étape d'introspection solitaire, de recherche à être meilleur pour enfin vivre vraiment une relation à deux. Cette quête de la connaissance de soi, je la partage, mais je crois fermement (et naïvement ?) qu'il vaut mieux - pour moi - la vivre dans l'altérité. Mais je sais aussi que nous sommes tous différents - malgré tout - et que c'est à chacun de choisir son propre cheminement.
Parce que je peux très bien reprendre pour moi même cet "intuitif sentimental doté d'un optimisme, certes mis sous l'éteignoir, mais bien résilient. Un intuitif qui raisonne un peu trop."
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Harpo, j'aurais très bien pu arriver à la même conclusion que toi et je pourrais encore y arriver un jour. Mais il y a un mais.
Passons rapidement sur certains besoins que je pense sains, en particulier celui de se prémunir du risque de s'engager dans une relation pour de mauvaises raisons.
Ma croyance actuelle ne s'est pas forgée que sur la base de ce que je suis. Avec un autre parcours de vie cette croyance aurait pu ne jamais survenir. Si je creuse, je me dis qu'il n'existe rien en moi qui fait que je ne peux trouver une relation qui me comble et comble ma partenaire. J'ai toujours pensé qu'il me fallait trouver une femme qui me ressemble suffisamment pour que cela soit possible. Aujourd'hui je peux mettre un mot sur cette ressemblance, la qualifier. Elle restreint considérablement le champ des possibles mais ne le réduit pas à rien. Je pressens que cette relation pourrait atteindre des sommets fantastiques, tant en émotions qu'en harmonie, qu'elle aurait le haut potentiel pour.
Le petit plus aujourd'hui c'est donc que je sais mieux ce dont j'ai besoin chez une femme pour vivre avec elle sans m'ennuyer, sans me sentir comme un extra terrestre, sans lui trouver des "limites" insupportables. Je sais que je peux trouver une femme que j'admire, qui me comprend et que je comprends (tiens, je plagie Verlaine, ce n'est pas par hasard).
Mais mon vécu a sculpté mon espace sentimental. Cette sculpture m'a poussé à reproduire des schémas toxiques. Je pense que je n'ai aucun pouvoir pour la modifier, que la raison et la volonté ne peuvent rien sur elle.
Je ne peux qu'espérer que la chance me sourit, au hasard d'une rencontre qui modifierait la forme de cette sculpture. Mais je ne peux décemment vivre au jour le jour relativement bien dans mes baskets en comptant sur la chance. Alors je dois me préparer à l'idée qu'elle ne viendra pas ou que je serai incapable de la saisir. Une manière comme une autre de la gâcher est d'être honnête avec l'autre, risquer de la faire fuir tellement je mets haut la barre. "Tu sais, pour que cela marche entre nous il faudra que tu remodèles en partie ce qui m'a fait aimer passionnément une femme jusqu'ici". Mais peut être un jour pourrais je ne pas mettre tout cela sur la table et juste me fier à mon instinct qu'avec cette femme cela va changer (bon, ce devrait être une membre potentielle de ZC qui ne m'a pas lu). Je ne m'en sens pas le droit aujourd'hui. Je demande une prise de risque et du courage, qualités que par ailleurs je chéris, ou alors de grandes précautions, ce qui implique d'autres grandes qualités. Cela restreint encore plus le champ des possibles.
Passons rapidement sur certains besoins que je pense sains, en particulier celui de se prémunir du risque de s'engager dans une relation pour de mauvaises raisons.
Ma croyance actuelle ne s'est pas forgée que sur la base de ce que je suis. Avec un autre parcours de vie cette croyance aurait pu ne jamais survenir. Si je creuse, je me dis qu'il n'existe rien en moi qui fait que je ne peux trouver une relation qui me comble et comble ma partenaire. J'ai toujours pensé qu'il me fallait trouver une femme qui me ressemble suffisamment pour que cela soit possible. Aujourd'hui je peux mettre un mot sur cette ressemblance, la qualifier. Elle restreint considérablement le champ des possibles mais ne le réduit pas à rien. Je pressens que cette relation pourrait atteindre des sommets fantastiques, tant en émotions qu'en harmonie, qu'elle aurait le haut potentiel pour.
Le petit plus aujourd'hui c'est donc que je sais mieux ce dont j'ai besoin chez une femme pour vivre avec elle sans m'ennuyer, sans me sentir comme un extra terrestre, sans lui trouver des "limites" insupportables. Je sais que je peux trouver une femme que j'admire, qui me comprend et que je comprends (tiens, je plagie Verlaine, ce n'est pas par hasard).
Mais mon vécu a sculpté mon espace sentimental. Cette sculpture m'a poussé à reproduire des schémas toxiques. Je pense que je n'ai aucun pouvoir pour la modifier, que la raison et la volonté ne peuvent rien sur elle.
Je ne peux qu'espérer que la chance me sourit, au hasard d'une rencontre qui modifierait la forme de cette sculpture. Mais je ne peux décemment vivre au jour le jour relativement bien dans mes baskets en comptant sur la chance. Alors je dois me préparer à l'idée qu'elle ne viendra pas ou que je serai incapable de la saisir. Une manière comme une autre de la gâcher est d'être honnête avec l'autre, risquer de la faire fuir tellement je mets haut la barre. "Tu sais, pour que cela marche entre nous il faudra que tu remodèles en partie ce qui m'a fait aimer passionnément une femme jusqu'ici". Mais peut être un jour pourrais je ne pas mettre tout cela sur la table et juste me fier à mon instinct qu'avec cette femme cela va changer (bon, ce devrait être une membre potentielle de ZC qui ne m'a pas lu). Je ne m'en sens pas le droit aujourd'hui. Je demande une prise de risque et du courage, qualités que par ailleurs je chéris, ou alors de grandes précautions, ce qui implique d'autres grandes qualités. Cela restreint encore plus le champ des possibles.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel,
Si je comprends bien, tu penses que seule une zèbre peut te permettre de vivre une relation amoureuse épanouissante ? Cette zèbre devrait te ressembler et avoir la même sensibilité que toi ?
Je me pose cette question actuellement, en sachant que les hommes que j'ai aimés étaient zèbres...Peut-être pas des zèbres calibrés pour moi. Mais je n'en sais rien. Cela m'angoisse de restreindre autant le champ des possibles.
Nota : si certains ont des doutes, c'est une question juste amicale sans sous-entendu
Si je comprends bien, tu penses que seule une zèbre peut te permettre de vivre une relation amoureuse épanouissante ? Cette zèbre devrait te ressembler et avoir la même sensibilité que toi ?
Je me pose cette question actuellement, en sachant que les hommes que j'ai aimés étaient zèbres...Peut-être pas des zèbres calibrés pour moi. Mais je n'en sais rien. Cela m'angoisse de restreindre autant le champ des possibles.
Nota : si certains ont des doutes, c'est une question juste amicale sans sous-entendu
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel a écrit:
Mais mon vécu a sculpté mon espace sentimental. Cette sculpture m'a poussé à reproduire des schémas toxiques. Je pense que je n'ai aucun pouvoir pour la modifier, que la raison et la volonté ne peuvent rien sur elle.
Ce que tu dis fait un peu froid dans le dos. Je crois pour ma part avoir identifié le pourquoi de ces schémas toxiques que j'ai reproduit, et pense au contraire avoir l'entier pouvoir de les modifier. Lucidité ? Croyance ?
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Franchement Harpo, je ne sais pas qui de nous deux a raison.
J'ai considéré ton hypothèse et la mienne., sans pouvoir trancher jusqu'à maintenant. Alors, dans le doute, j'opte pour l'option la plus pessimiste, en espérant me tromper. Et croyant que si je me trompe, je saurai m'en apercevoir le temps venu. C'est l'avantage d'avoir des croyances en CDI.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Et de toute façon il n'est pas question d'avoir tort ou raison ici...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
En fait, je fonctionne à deux niveaux.
D'un côté j'ai ma raison, dont la mission est d'atténuer mes peines, et qui utilise le pessimisme et le fatalisme comme armes de prédilection.
De l'autre, j'ai ce petit moteur interne, qui lui se bat comme un vaillant petit soldat pour que je me sente le mieux possible. Ce moteur, armé d'optimisme, de pensées magiques et d'intuitions se fout complètement de ce que peut dire ma raison. Il attend son heure, courbe l'échine, pour mieux surgir quand il en trouve l'occasion.
Si certains de mes écrits sont guidés par la raison, je pense que le petit soldat transparait quand même de temps à autres en tenue de camouflage. Mais je me trompe peut être.
D'un côté j'ai ma raison, dont la mission est d'atténuer mes peines, et qui utilise le pessimisme et le fatalisme comme armes de prédilection.
De l'autre, j'ai ce petit moteur interne, qui lui se bat comme un vaillant petit soldat pour que je me sente le mieux possible. Ce moteur, armé d'optimisme, de pensées magiques et d'intuitions se fout complètement de ce que peut dire ma raison. Il attend son heure, courbe l'échine, pour mieux surgir quand il en trouve l'occasion.
Si certains de mes écrits sont guidés par la raison, je pense que le petit soldat transparait quand même de temps à autres en tenue de camouflage. Mais je me trompe peut être.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
@Loic, ce serait sympa de se rencontrer mais il faudrait trouver une occasion.
@Soleil
En effet, aujourd'hui je pense que seule une Z peut me convenir et réciproquement. Suffisamment ressemblante, suffisamment différente.
Bien avant de savoir ce qu'était la zébritude, j'avais déjà analysé ce qui m'attirait chez une femme, en dehors des aspects purement physiques.
Je devais la percevoir comme étant à la fois très forte et vulnérable, hypersensible, intelligente. Je devais aussi sentir un charisme, plus ou moins apparent.
Pour que mes sentiments pour elles s'intensifient, il me fallait sentir une grande richesse dans sa personnalité, une curiosité, une vivacité d'esprit, un humour compatible, et une grande sensualité, assumée ou endormie.
Des deux femmes que j'ai le plus aimées, l'une était une Z certifiée (je ne le savais pas), l'autre une Z plus que probable.
Les autres m'ennuyaient malgré moi, me semblaient trop simples dans leur mode de fonctionnement. Je pouvais leur expliquer ce qu'elles ressentaient, pourquoi elles agissaient comme ceci ou comme cela.
Pour les 2 Z, si je pouvais aussi deviner beaucoup de leurs comportements, c'était parce qu'ils étaient largement dicté par leurs névroses. Mais je sentais que dans cette prison il y avait autre chose, qui s'exprimait par moments et me surprenait.
Les deux Z ne pouvaient pas me comprendre. En fait elles ne voulaient pas. Leurs névroses les enfermaient dans un mode de fonctionnement trop narcissique et (auto)destructeur. Elles ne voulaient déjà pas se comprendre, alors me comprendre moi (et accepter peut être des ressemblances?)...
Les non Z étaient de meilleure volonté. Elles essayaient, me demandaient de me livrer, de leur expliquer, mais elles n'arrivaient pas.
Alors oui, je pense que je ne peux aimer intensément et durablement qu'une Z.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Le mélange explosif : névrose et zébritude.
Ensuite, trouver un zèbre bien dans sa peau est une chasse au trésor
Je reconnais que tu ne mentionnes pas cette idée mais le mieux serait un zèbre équilibré.
Si tu es sujet aux coups de foudre, tu ne pourras jamais mettre en place les filtres ci-dessus mentionnés...Quand tu seras à nouveau en amour, tu n'auras plus la lucidité nécessaire. Peut-être pas aussi longtemps qu'un non zèbre mais il y aura ce moment d'idéalisation.
Ensuite, trouver un zèbre bien dans sa peau est une chasse au trésor
Je reconnais que tu ne mentionnes pas cette idée mais le mieux serait un zèbre équilibré.
Si tu es sujet aux coups de foudre, tu ne pourras jamais mettre en place les filtres ci-dessus mentionnés...Quand tu seras à nouveau en amour, tu n'auras plus la lucidité nécessaire. Peut-être pas aussi longtemps qu'un non zèbre mais il y aura ce moment d'idéalisation.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Névrose et zébritude, névrose ou zébritude, c'est là le nœud du problème.
Qu'est ce qui me plaisait tant chez elles? Une névrose très vraisemblablement identique ou une zébritude potentiellement partagée?
Peut être ne puis je aimer intensément que des névrosées avec lesquelles je ne peux pas (sur)vivre. Peut être même des Z névrosées.
Ou alors, je ne peux aimer intensément que des Z, avec parmi elles des non névrosées avec lesquelles je pourrais être heureux.
Ma raison et son pessimisme me font opter pour la première possibilité.
Mon petit soldat optimiste me souffle parfois que cela pourrait être la seconde, mais ma raison le fait taire. Il compte bien prendre sa revanche avec un coup de foudre qui pourrait m'amener vers l'une ou l'autre de ces possibilités, sachant que le coup de foudre aura précédence sur tout.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
On me souffle dans l'oreillette que ce que tu nommes ta "raison" porte en réalité le doux nom de névrose, et que le petit soldat n'est autre que ta véritable pulsion de vie... Un coup de foudre pour ce petit bonhomme camouflé en toi serait peut-être un pré-requis à étudier de près...
My two cents
My two cents
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Névrosé, un truc à rajouter à mon dossier de candidature pour un poste de zèbre. Par contre, pour un rôle d'homme-de-ta-vie j'avoue j'hésite.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
- Spoiler:
- Ai-je aimé ?
Je m'interroge...
Maintes fois ressenti la perte ou le manque, mais peut-on l'évaluer à ça ?
Ai-je accepté l'autre dans son ensemble sans jamais chercher une chimère, une femme qui soit la somme de toutes ?
Contradictions bienvenues.
Ou n'ai-je pas cherché finalement, simplement, à retrouver la première...
La perception de la première femme // Les sensations de la première fois.
N'est-ce pas une quête monstrueusement banale. Monstrueusement égoïste.
Pardon Doinel de déposer ça ici. Mais c'est là un échantillon des interrogations qui me viennent après t'avoir lu. A nouveau, merci pour avoir partagé ces morceaux de toi.
Si je peux me permettre une remarque :
Un peu frais, peut-être ?Doinel a écrit:Depuis bientôt six mois
Je souhaite à l'intuitif qui raisonne un peu trop de trouver la plénitude.
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Nous sommes tous plus ou moins névrosés.
Le processus de deuil n'est pas simple....On est plus ou moins capable d'accepter la fin, la mort de ce qui a existé.
Le processus de deuil n'est pas simple....On est plus ou moins capable d'accepter la fin, la mort de ce qui a existé.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Oh ça oui SoleilSombre, c'est bien parce que je me place au rang des joyeux névrosés que je me suis permis ce clin d'oeil à Doinel !SoleilSombre a écrit:Nous sommes tous plus ou moins névrosés.
Comme Fa, je me suis longtemps considérée comme "monstrueuse" et "égoïste", une petite fille gâtée qui se plaint alors qu'elle n'a aucune raison "valable" de le faire. C'est bien la névrose qui nous pousse à penser comme cela et à nous enferrer dans des "répétitions toxiques". Pourquoi juger si durement cette "banalité" alors qu'il s'agit d'une question universelle ? Celle du deuil comme tu le soulignes... Deuil de la matrice, deuils des illusions et des idéaux... Je me souviens très bien d'une période de mon cheminement où j'étais carrément en pétard ! "Faire le deuil, ils disent ! Le deuil de quelque chose qui ne m'a jamais été donné en plus ! Non ! Je ne suis pas d'accord !". C'est très long de faire ces deuils un par un, et chacun trouve un chemin personnel pour tenter de le faire, seul ou accompagné. Pour ma part, j'ai fini par l'aimer ma névrose, par en rire et jouer avec, puisqu'elle fait partie de moi... Ça lui enlève beaucoup de son pouvoir de nuisance.
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Oui, j'avais compris
La mienne a perdu beaucoup de pouvoir car je l'ai dompté en prenant quelques claques magistrales et en analysant ces claques. Comme tu le dis, chacun doit trouver sa manière de vivre avec. Il faut arriver à être bien avec soi-même. Le rire est l'un des moyens libérateurs.
Quant au processus de deuil, je l'ai intégré en moi dès le plus jeune âge. Quand je vois les dégâts liés à l'incapacité à faire le deuil, je me dis que je m'en sors pas mal....si on oublie les dégâts collatéraux
La mienne a perdu beaucoup de pouvoir car je l'ai dompté en prenant quelques claques magistrales et en analysant ces claques. Comme tu le dis, chacun doit trouver sa manière de vivre avec. Il faut arriver à être bien avec soi-même. Le rire est l'un des moyens libérateurs.
Quant au processus de deuil, je l'ai intégré en moi dès le plus jeune âge. Quand je vois les dégâts liés à l'incapacité à faire le deuil, je me dis que je m'en sors pas mal....si on oublie les dégâts collatéraux
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Mogwai, Soleil, vous parlez de deuil. C'est drôle parce qu'aujourd'hui j'ai commencé à écrire un texte qui en parle. Je le posterai sans doute plus tard.
Fa, je suis content que tu te sois remis à écrire ici. Ne pas parler de cinéma indien doit aider.
Est ce trop peu six mois? Peut être. Ou pas. L'important c'est de se sentir prêt à passer à autre chose sans les entraves du passé. Une rencontre particulière, sentimentale ou non, peut accélérer le processus. Ecrire comme je le fais depuis quelques jours aussi. L'important est de garder suffisamment de lucidité avant de replonger dans l'aventure.
Je sais ce que c'est d'être amoureux. Je me sens tout autre, je retrouve la sensation de toute puissance de mon enfance. Je peux adresser le premier la parole à des personnes que je ne connais pas, laisser aller mon humour sans avoir peur de choquer ou de ne pas être compris. Je sens plus de regards féminins sur moi, même quand je suis seul. Je suis heureux des choses les plus simples, comme être dans la même pièce qu'elle ou penser à elle dans un train. Quand je suis amoureux je me sens vivre.
C'est aussi un peu douloureux. Pas une douleur liée à une crainte de perdre l'amour, d'être abandonné. Je ne pense pas à ce genres de choses. C'est en fait un trop plein d'émotions, des sentiments qui débordent. Je ressens alors un besoin de calme.
Fa, je suis content que tu te sois remis à écrire ici. Ne pas parler de cinéma indien doit aider.
Est ce trop peu six mois? Peut être. Ou pas. L'important c'est de se sentir prêt à passer à autre chose sans les entraves du passé. Une rencontre particulière, sentimentale ou non, peut accélérer le processus. Ecrire comme je le fais depuis quelques jours aussi. L'important est de garder suffisamment de lucidité avant de replonger dans l'aventure.
Je sais ce que c'est d'être amoureux. Je me sens tout autre, je retrouve la sensation de toute puissance de mon enfance. Je peux adresser le premier la parole à des personnes que je ne connais pas, laisser aller mon humour sans avoir peur de choquer ou de ne pas être compris. Je sens plus de regards féminins sur moi, même quand je suis seul. Je suis heureux des choses les plus simples, comme être dans la même pièce qu'elle ou penser à elle dans un train. Quand je suis amoureux je me sens vivre.
C'est aussi un peu douloureux. Pas une douleur liée à une crainte de perdre l'amour, d'être abandonné. Je ne pense pas à ce genres de choses. C'est en fait un trop plein d'émotions, des sentiments qui débordent. Je ressens alors un besoin de calme.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je te lis là dessus avec plaisir également, je ne suis juste pas armé pour intervenir ^^Doinel a écrit:Ne pas parler de cinéma indien doit aider.
Pour ce qui est de ces six mois, et de la lucidité... J'ai écrit ça car j'avais le sentiment diffus qu'il y avait là... mmh... non pas une blessure trop récente pour te permettre d'être lucide, car tu parles de la somme de tes expériences sur ta vie entière. Plutôt un "creux de la vague". Qui te faisait peut-être te voir un peu durement. Lucide oui (et ça m'a beaucoup touché pour ça, d'ailleurs) mais très focalisé sur la partie non pleine du verre, peut-être ? Le côté "raisonne un peu trop" qui ressort car tu n'es pas nourri actuellement sur ce plan, alors que "l'intuitif" pourrait bien être de nouveau transporté... Bon, tu sais déjà tout ça, vu que tu finis par l'évoquer toi-même... mais il y avait avant ça dans tes écrits un côté "je ne suis pas fait pour aimer ou être aimé" que je trouvais peut-être péremptoire dans ce contexte de creux de vague. (Bon, je peux me planter sur tout ça, hein).
Le fait d'être amoureux et de regagner de l'énergie, de voir davantage briller les choses, d'y trouver même cette forme de confiance en soi que tu évoques, ça me parle.
Même le côté douloureux de l'intensité émotive, parfois.
A l'amour, alors
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je crois que le haut et le creux de la vague, je les perçois tous les jours, alors pour savoir où je me trouve...
A l'amour Fa
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Il y a quelques années, à Montréal, je suis allé voir Eternal Sunshine Of The Spotless Mind de Michel Gondry.
En sortant du cinéma, j'étais mitigé. Je trouvais le film assez bancal, je n'avais pas adhéré à tous les partis pris de la mise en scène, j'avais trouvé certaines scènes maladroites, voire ridicules. Cependant le film m'avait touché, un peu. Je ne regrettais pas de l'avoir vu.
Deux ans plus tard, j'habitais en Suisse et le film venait de sortir en DVD. Je décidais de l'acheter pour le revoir avec ma femme. A la fin, elle me dit qu'elle n'avait pas aimé du tout. Moi par contre j'avais été emballé. Envolées mes réserves initiales, ce film était excellent.
Quelques années passent. J'ai quitté ma femme. Mon amour de jeunesse est réapparu dans ma vie via Internet. Je m'apprête à lui rendre visite pour un week end.
Je lui achète un cadeau symbolique de ce qui nous arrive, puis comme souvent je traine à la FNAC. Dans un bac de soldes, je tombe sur le DVD. Je décide de l'acheter pour lui offrir. Je ne sais pas pourquoi. C'est un bon film, elle pourrait l'aimer.
Non seulement je le lui offre, mais je lui propose qu'on le regarde ensemble. Nous avions toujours aimé regarder des films ensemble.
Et là, dès les premières minutes, je m'effondre. J'éclate en sanglôts, moi qui à l'époque ne pleurait presque jamais. En fait, je pleure tout le long du film. Elle ne comprend pas, elle est désemparée. Que m'arrive t'il?
Alors je lui explique.
Jim Carrey c'est moi, Kate Winslet c'est elle. Cette histoire d'un homme qui décide par dépit d'imiter son ex en se faisant effacer tous les souvenirs qu'il a d'elle, cet homme qui, pendant qu'on procède à l'effacement systématique de chacun de ces souvenirs, lutte désespérément dans ses rêves pour en garder au moins un, c'était moi pendant toutes ces années.
Et ces deux anciens amants qui se retrouvent à un rendez vous dont ils n'ont même pas conscience, cette femme qui le drague, cet homme décontenancé qui résiste mollement, ce nouveau couple qui risque de se former en ayant oublié tout le mal que chacun à fait à l'autre, qui va par la force des choses découvrir ce passé et va devoir décider que faire... Nous étions ces deux anciens amants à cet instant précis.
Après notre deuxième séparation j'avais beaucoup souffert. Elle avait encore essayé de renouer le contact à l'occasion de mon anniversaire mais moi j'avais décidé de disparaitre à ses yeux, de changer de continent, de changer de vie. Quand je pensais à elle, des flashs incontrôlables, la douleur était intolérable. Je lui en voulais terriblement de ce mal qu'elle m'avait fait et me faisait encore. Alors je faisais tout pour la chasser de mes pensées. Les flashs se faisaient moins fréquents mais tout aussi douloureux.
Alors j'avais commencé mon travail de deuil. Ma raison, ma névrose m'avait construit une histoire sur mesure. Quand je l'avais quittée la première fois, j'avais eu le sentiment que nos problèmes étaient dus à son jeune âge, à son immaturité. Je regrettais de ne pas l'avoir rencontrée plus tard, j'enviais celui qui la rencontrerait plus tard. Un petit bout de moi espérait que je serais celui là, sans pouvoir y croire. Et puis, quelques années plus tard, je l'avais retrouvée, et rien n'avait changé. Cette deuxième fois m'avait offert la chance de boucler cette histoire sans qu'aucun regret ne puisse un jour me miner.
Avec le temps je n'avais plus pensé à elle. Presque plus. J'avais gardé un petit album de photos d'elles que je ne regardais jamais, ou quelques secondes de temps en temps, une ou deux fois par an. J'avais besoin de ce petit album. C'était tout ce qui me restait d'une période de ma vie exceptionnelle.
Les rares fois où son image s'imposait à mon esprit, je m'imaginais lui parler, lui dire que je ne lui en voulais plus, que j'étais passé à autre chose. J'imaginais lui dire de manière apaisée ce qu'elle avait représenté dans ma vie, lui dire cette phrase: "Tu as été mon plus beau rêve".
Cette histoire était terminée et avec la meilleure des conclusions.
En sortant du cinéma, j'étais mitigé. Je trouvais le film assez bancal, je n'avais pas adhéré à tous les partis pris de la mise en scène, j'avais trouvé certaines scènes maladroites, voire ridicules. Cependant le film m'avait touché, un peu. Je ne regrettais pas de l'avoir vu.
Deux ans plus tard, j'habitais en Suisse et le film venait de sortir en DVD. Je décidais de l'acheter pour le revoir avec ma femme. A la fin, elle me dit qu'elle n'avait pas aimé du tout. Moi par contre j'avais été emballé. Envolées mes réserves initiales, ce film était excellent.
Quelques années passent. J'ai quitté ma femme. Mon amour de jeunesse est réapparu dans ma vie via Internet. Je m'apprête à lui rendre visite pour un week end.
Je lui achète un cadeau symbolique de ce qui nous arrive, puis comme souvent je traine à la FNAC. Dans un bac de soldes, je tombe sur le DVD. Je décide de l'acheter pour lui offrir. Je ne sais pas pourquoi. C'est un bon film, elle pourrait l'aimer.
Non seulement je le lui offre, mais je lui propose qu'on le regarde ensemble. Nous avions toujours aimé regarder des films ensemble.
Et là, dès les premières minutes, je m'effondre. J'éclate en sanglôts, moi qui à l'époque ne pleurait presque jamais. En fait, je pleure tout le long du film. Elle ne comprend pas, elle est désemparée. Que m'arrive t'il?
Alors je lui explique.
Jim Carrey c'est moi, Kate Winslet c'est elle. Cette histoire d'un homme qui décide par dépit d'imiter son ex en se faisant effacer tous les souvenirs qu'il a d'elle, cet homme qui, pendant qu'on procède à l'effacement systématique de chacun de ces souvenirs, lutte désespérément dans ses rêves pour en garder au moins un, c'était moi pendant toutes ces années.
Et ces deux anciens amants qui se retrouvent à un rendez vous dont ils n'ont même pas conscience, cette femme qui le drague, cet homme décontenancé qui résiste mollement, ce nouveau couple qui risque de se former en ayant oublié tout le mal que chacun à fait à l'autre, qui va par la force des choses découvrir ce passé et va devoir décider que faire... Nous étions ces deux anciens amants à cet instant précis.
Après notre deuxième séparation j'avais beaucoup souffert. Elle avait encore essayé de renouer le contact à l'occasion de mon anniversaire mais moi j'avais décidé de disparaitre à ses yeux, de changer de continent, de changer de vie. Quand je pensais à elle, des flashs incontrôlables, la douleur était intolérable. Je lui en voulais terriblement de ce mal qu'elle m'avait fait et me faisait encore. Alors je faisais tout pour la chasser de mes pensées. Les flashs se faisaient moins fréquents mais tout aussi douloureux.
Alors j'avais commencé mon travail de deuil. Ma raison, ma névrose m'avait construit une histoire sur mesure. Quand je l'avais quittée la première fois, j'avais eu le sentiment que nos problèmes étaient dus à son jeune âge, à son immaturité. Je regrettais de ne pas l'avoir rencontrée plus tard, j'enviais celui qui la rencontrerait plus tard. Un petit bout de moi espérait que je serais celui là, sans pouvoir y croire. Et puis, quelques années plus tard, je l'avais retrouvée, et rien n'avait changé. Cette deuxième fois m'avait offert la chance de boucler cette histoire sans qu'aucun regret ne puisse un jour me miner.
Avec le temps je n'avais plus pensé à elle. Presque plus. J'avais gardé un petit album de photos d'elles que je ne regardais jamais, ou quelques secondes de temps en temps, une ou deux fois par an. J'avais besoin de ce petit album. C'était tout ce qui me restait d'une période de ma vie exceptionnelle.
Les rares fois où son image s'imposait à mon esprit, je m'imaginais lui parler, lui dire que je ne lui en voulais plus, que j'étais passé à autre chose. J'imaginais lui dire de manière apaisée ce qu'elle avait représenté dans ma vie, lui dire cette phrase: "Tu as été mon plus beau rêve".
Cette histoire était terminée et avec la meilleure des conclusions.
Dernière édition par Doinel le Mar 30 Oct 2012 - 9:52, édité 1 fois (Raison : La vidéo!)
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
"Cette histoire était terminée et avec la meilleure des conclusions."
L'imparfait....Pas le présent.
En passant, j'ai tout de suite adoré ce film. Il me parle beaucoup. Le moment où l'émotion est importante est celui où l'assistante prend conscience que le médecin qu'elle drague sans vergogne est l'homme qu'elle a aimé et qu'on lui a enlevé ses souvenirs pour éviter un scandale. Sa réaction terrible !
Cela me renvoie au fait que je ne voudrais pas oublier aucun moment de ma vie dont j'ai le souvenir et que l'oubli est parfois bénéfique aussi.
L'imparfait....Pas le présent.
En passant, j'ai tout de suite adoré ce film. Il me parle beaucoup. Le moment où l'émotion est importante est celui où l'assistante prend conscience que le médecin qu'elle drague sans vergogne est l'homme qu'elle a aimé et qu'on lui a enlevé ses souvenirs pour éviter un scandale. Sa réaction terrible !
Cela me renvoie au fait que je ne voudrais pas oublier aucun moment de ma vie dont j'ai le souvenir et que l'oubli est parfois bénéfique aussi.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Et Kirsten Dunst est craquante et très convaincante dans ce rôle.
On ne contrôle pas ses souvenirs. Je sais que j'ai oublié certaines choses. J'ai deux mois de ma vie dont il ne me reste que quelques bribes et pour lesquels je suis incapable de rétablir l'enchainement complet des événements.
On ne contrôle pas ses souvenirs. Je sais que j'ai oublié certaines choses. J'ai deux mois de ma vie dont il ne me reste que quelques bribes et pour lesquels je suis incapable de rétablir l'enchainement complet des événements.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Tu m'as donné envie de voir ce film, en tout cas.
Comme SoleilSombre, je n'arrive pas à voir si pour toi, derrière cette "conclusion", tout est en effet bien dans le meilleur des mondes.
Pudeur, sûrement. Merci pour ce morceau de toi à nouveau.
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Date d'inscription : 23/06/2012
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