Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
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Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel a écrit:.../...A Nounours, d'accord, mais n'est ce pas une flute traversière? La mise aux enchères de la flute de Nounours .../...
Ma parôôôôle !
Tant qu'à faire, prend-moi pour un joueur de pipeau !
Mais dites-lui qu'il risque sa life !
C'est rien, va, je viens de me taper une truc un peu chiant, fallait que je dises des bétises quelque part.
Pardon pour le flood (comme le disait Loïc-Tseu)
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Du calme Nounours!
Rappelle toi, c'est le marchand de sable qui joue du pipeau.
Faut dire qu'il vaut mieux ne pas avoir un poil dans la main pour jouer.
Toi, à part bavasser et faire ton intéressant deux minutes chrono avec Pimprenelle et Nicolas...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Comme je suis sympa, une idée pour utiliser ton potentiel (mais tu dois connaitre)...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
J'en ai déjà parlé je crois, enfant j'adorais mettre les disques de mes parents quand nous allions à la maison de campagne. Je pouvais passer des heures à empiler des 45 tours qui tombaient les uns après les autres sur la platine. Je faisais déjà mes playlists. Parmi mes préférées, il y avait Les Trois Cloches des Compagnons De La Chanson avec Edith Piaf, A Quoi Ca Sert L'Amour d'Edith Piaf avec Théo Sarapo (j'ai tellement regardé la pochette que je l'ai reconnu récemment dans un film de Franju), un 45t des Charlots, Le Galérien et Le Déserteur interprétées par Les Sunlights, Pour Une Amourette et Aubade A Sylvie de Leny Escudéro, Ma Vie d'Alain Barrière... C'étaient déjà des vieilleries à l'époque, qu'ils avaient achetées avant ma naissance.
Avec le recul, je trouve toujours que Pour Une Amourette est une belle chanson:
Au dos d'une pochette, il y avait en tout petit des pubs pour d'autres 45t. Une attirait particulièrement mon attention, par l'hurluberlu en photo, son nom rigolo et le titre d'une de ses chansons: "Le papa du papa de mon papa".
C'est à 19 ans que j'ai écouté pour la première fois Boby Lapointe, que je chéris particulièrement. Ma chanson préférée est une des deux ou trois qui n'est pas drôle. Elle s'appelle Ca Va Ca Vient. Elle fait partie des quelques chansons d'amour que je connais par cœur.
Je n'arrive pas à la trouver interprétée par Boby, ni même la reprise d'Alain Souchon. Alors je ne vais mettre que les paroles.
Une autre favorite, dans un extrait d'un film de Truffaut (sous titres imposés par le producteur du film).
Et puis quelques autres...
Avec le recul, je trouve toujours que Pour Une Amourette est une belle chanson:
Au dos d'une pochette, il y avait en tout petit des pubs pour d'autres 45t. Une attirait particulièrement mon attention, par l'hurluberlu en photo, son nom rigolo et le titre d'une de ses chansons: "Le papa du papa de mon papa".
C'est à 19 ans que j'ai écouté pour la première fois Boby Lapointe, que je chéris particulièrement. Ma chanson préférée est une des deux ou trois qui n'est pas drôle. Elle s'appelle Ca Va Ca Vient. Elle fait partie des quelques chansons d'amour que je connais par cœur.
Je n'arrive pas à la trouver interprétée par Boby, ni même la reprise d'Alain Souchon. Alors je ne vais mettre que les paroles.
- Spoiler:
T'es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
Ton cœur n'a plus la chaleur
Que j'aimais
Il bat au rythme du fric
Il vit à l'ombre des flics
Il ne dit plus aux copains
Ça va ça vient
Toutes ses bontés passées
Ses exploits
Il compte comme un huissier
Qu'on lui doit
Ton cœur n'a plus la chaleur
Que j'aimais
T'es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
La nuit que je t'ai connue
T'étais nue
Tu jouais les affranchies
Sans chichi
Mais t'avais quand tu guettais
Le pauv' con qui te quittait
Le regard noyé d'un chien
Ça va ça vient
J'ai dit pour te consoler
Des conneries
T'as frotté ton petit nez
Et t'as ri
Tu jouais les affranchies
Sans chichi
La nuit que je t'ai connue
T'étais nue
T'aimais pas un sou vaillant
Sauf ton corps
Mais ton corps c'était payant
Un trésor
Un trésor que tu donnais
Comme on vide son port' monnaie
Dans la main d'un plus paumé
Ça va ça vient
Depuis tout c'qu'on s'est donné
De bonheur
Pour se dire on se retenait
La pudeur
Mais ton corps c'était payant
Un trésor
T'aimais pas un sou vaillant
Sauf ton corps
T'es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
Ton cœur n'a plus la chaleur
Que j'aimais
Il bat au rythme du fric
Il vit à l'ombre des flics
Il ne dit plus aux copains
Ça va ça vient
Si tu l' laissais s'échapper
Du frigo
Je saurais le rattraper
Tout de go
Mêm' s'il n'a plus la chaleur
Que j'aimais
T'es plus jolie que jamais
Sauf le cœur.
Une autre favorite, dans un extrait d'un film de Truffaut (sous titres imposés par le producteur du film).
Et puis quelques autres...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Un des souvenirs marquants de mon enfance fut le jour où, entré en CP, je pris la ferme résolution de grandir et de devenir un petit garçon sérieux.
Ce sérieux n'impliquait pas de travailler. J'avais eu 50/50 à ma première évaluation et l'école sera toujours facile pour moi en primaire et bien au delà. Il me faudra longtemps pour même concevoir ce que travailler signifiait.
J'étais maintenant chez les "grands". Alors, finies les bagarres, les attitudes guerrières que j'aimais tant en maternelle. J'avais été un petit dur, un chef de bande, celui qui lançait les attaques contre les autres bandes. J'aimais pourtant ça, ce sentiment de toute puissance sur les autres, moi qui pleurait à chaque fois que c'était ma mère qui m'emmenait le matin à l'école. Mon fils fait sa première année de maternelle. Il est le seul à ne pas aller de lui même dans la classe, à vouloir faire des câlins jusqu'à ce que la maitresse l'arrache des bras de sa mère ou des miens. Mais au moins il ne pleure pas.
Par la suite, j'ai amèrement regretté cette décision, alors que je me sentais de plus en plus différent des autres garçons.
Je ne concevais pas cette différence en termes d'intelligence. Je ne l'ai jamais fait. Il fallait bien un premier de la classe. C'était moi et j'étais content. Je n'étais pas dans mon coin à lire des livres. Les premières années de primaire je jouais aux billes et aux osselets, je collectionnais des vignettes Panini. Je me comportais comme les autres.
Ma différence c'était ma sensibilité. Tout me touchait beaucoup plus que les autres garçons. Je voyais plein d'injustices et les supportais difficilement. Je souffrais là où les autres ne semblaient rien ressentir. Je ne pouvais me comparer aux filles. Les filles il ne fallait pas s'en approcher. Elles n'étaient pas compatibles avec les garçons. Il y en avait une qui me faisait peur parce qu'elle me poursuivait dans la cour en me criant "Je t'aime! Je t'aime!". La honte!
Ma sensibilité était mon handicap. Il me fallait la combattre, au moins la dissimuler pour être normal. J'y réussis assez bien en primaire, au collège, au lycée, puis plus tard dans ma vie. Je n'arrivais pas à l'éliminer mais l'empêcher de s'exprimer, ça je pouvais assez bien. Par moments, je la considérais comme une faiblesse insupportable. A d'autres, comme un trésor à préserver loin des yeux des autres. Plus je me sentais devenir insensible, plus j'avais l'impression de me perdre. La recherche de l'amour était aussi pour moi la recherche d'une personne avec laquelle je pourrais enfin montrer cet aspect de ma personnalité sans crainte.
Mais j'avais l'impression qu'une fille ne pouvait aimer un garçon trop sensible. Elles voulaient de la force, de la dureté, elles ne voulaient pas se faire voler cet attribut féminin. Je ne pouvais oter le masque sans avoir à le remettre aussitôt.
Il y a quelques années, j'aurais en toute bonne foi affirmé que je n'étais pas particulièrement sensible. Un peu mais pas trop. Et pourtant, cette sensibilité exacerbée a déterminé toute ma vie.
J'ai du mal parfois à le croire, mais jusqu'à il y a cinq ans je ne pleurais jamais ou presque. Les larmes ne me venaient pas naturellement aux yeux. Parfois, quand je me sentais très malheureux, il me fallait me forcer pour pleurer. L'alcool était nécessaire la plupart du temps. Je voyageais en business class entre le Canada et l'Europe et, l'alcool aidant, la moindre scène de sensiblerie dans un film de merde me faisait éclater en sanglots. J'avais honte, j'avais peur qu'on me voit.
Un jour, j'ai décidé d'accepter ma sensibilité, de la considérer comme ce qu'elle était: le cœur de ma personnalité.
Toutes mes défenses n'ont pas disparu loin de là, mais il y a eu des changements spectaculaires. Ces défenses restent fortes quand mes émotions intimes sont concernées. Par contre, celles des autres s'emparent de moi et j'ai les larmes aux yeux plusieurs fois par jour, en écoutant une chanson, en lisant ou en écoutant un témoignage, en regardant une série ou un film. Il y a des films que je ne veux plus aller voir en salle parce que je sais que je vais pleurer comme une midinette à la moindre scène d'émotion.
Je suis souvent obligé de m'arrêter quand je lis une histoire à mon fils.
L'autre jour, j'ai pleuré à la fin de Cars. C'est normal. Flash Mc Queen va gagner la course et réaliser son rêve d'enfant. Au lieu de cela, ce con freine à quelques centimètres de la ligne d'arrivée, fait demi tour et va pousser le vieux champion accidenté pour qu'il franchisse la ligne avant lui. Pendant ce temps, le méchant a gagné mais tout le monde le méprise. On n'a pas idée.
J'ai l'impression d'avoir grandi. Je n'ai plus peur de montrer ma sensibilité aux femmes. Elles peuvent comprendre. Les hommes c'est différent. Avec eux j'ai beaucoup de mal à me dévoiler complètement. Il y a une part de masque mais pas seulement. Je suis aussi ce petit garçon très garçon que j'étais en maternelle et c'est aussi une facette que je peux montrer sans tricher.
J'ai l'impression que sur ce fil, l'endroit où je me suis le plus dévoilé, j'oscille entre les deux. Je montre ma sensibilité mais j'essaie de la maitriser. Si jamais je vais trop loin, je me dois de réagir et de montrer que je ne suis pas que sensible. Cela doit créer une certaine distance avec vous. Peut être.
C'est dur de se laisser aller.
Ce sérieux n'impliquait pas de travailler. J'avais eu 50/50 à ma première évaluation et l'école sera toujours facile pour moi en primaire et bien au delà. Il me faudra longtemps pour même concevoir ce que travailler signifiait.
J'étais maintenant chez les "grands". Alors, finies les bagarres, les attitudes guerrières que j'aimais tant en maternelle. J'avais été un petit dur, un chef de bande, celui qui lançait les attaques contre les autres bandes. J'aimais pourtant ça, ce sentiment de toute puissance sur les autres, moi qui pleurait à chaque fois que c'était ma mère qui m'emmenait le matin à l'école. Mon fils fait sa première année de maternelle. Il est le seul à ne pas aller de lui même dans la classe, à vouloir faire des câlins jusqu'à ce que la maitresse l'arrache des bras de sa mère ou des miens. Mais au moins il ne pleure pas.
Par la suite, j'ai amèrement regretté cette décision, alors que je me sentais de plus en plus différent des autres garçons.
Je ne concevais pas cette différence en termes d'intelligence. Je ne l'ai jamais fait. Il fallait bien un premier de la classe. C'était moi et j'étais content. Je n'étais pas dans mon coin à lire des livres. Les premières années de primaire je jouais aux billes et aux osselets, je collectionnais des vignettes Panini. Je me comportais comme les autres.
Ma différence c'était ma sensibilité. Tout me touchait beaucoup plus que les autres garçons. Je voyais plein d'injustices et les supportais difficilement. Je souffrais là où les autres ne semblaient rien ressentir. Je ne pouvais me comparer aux filles. Les filles il ne fallait pas s'en approcher. Elles n'étaient pas compatibles avec les garçons. Il y en avait une qui me faisait peur parce qu'elle me poursuivait dans la cour en me criant "Je t'aime! Je t'aime!". La honte!
Ma sensibilité était mon handicap. Il me fallait la combattre, au moins la dissimuler pour être normal. J'y réussis assez bien en primaire, au collège, au lycée, puis plus tard dans ma vie. Je n'arrivais pas à l'éliminer mais l'empêcher de s'exprimer, ça je pouvais assez bien. Par moments, je la considérais comme une faiblesse insupportable. A d'autres, comme un trésor à préserver loin des yeux des autres. Plus je me sentais devenir insensible, plus j'avais l'impression de me perdre. La recherche de l'amour était aussi pour moi la recherche d'une personne avec laquelle je pourrais enfin montrer cet aspect de ma personnalité sans crainte.
Mais j'avais l'impression qu'une fille ne pouvait aimer un garçon trop sensible. Elles voulaient de la force, de la dureté, elles ne voulaient pas se faire voler cet attribut féminin. Je ne pouvais oter le masque sans avoir à le remettre aussitôt.
Il y a quelques années, j'aurais en toute bonne foi affirmé que je n'étais pas particulièrement sensible. Un peu mais pas trop. Et pourtant, cette sensibilité exacerbée a déterminé toute ma vie.
J'ai du mal parfois à le croire, mais jusqu'à il y a cinq ans je ne pleurais jamais ou presque. Les larmes ne me venaient pas naturellement aux yeux. Parfois, quand je me sentais très malheureux, il me fallait me forcer pour pleurer. L'alcool était nécessaire la plupart du temps. Je voyageais en business class entre le Canada et l'Europe et, l'alcool aidant, la moindre scène de sensiblerie dans un film de merde me faisait éclater en sanglots. J'avais honte, j'avais peur qu'on me voit.
Un jour, j'ai décidé d'accepter ma sensibilité, de la considérer comme ce qu'elle était: le cœur de ma personnalité.
Toutes mes défenses n'ont pas disparu loin de là, mais il y a eu des changements spectaculaires. Ces défenses restent fortes quand mes émotions intimes sont concernées. Par contre, celles des autres s'emparent de moi et j'ai les larmes aux yeux plusieurs fois par jour, en écoutant une chanson, en lisant ou en écoutant un témoignage, en regardant une série ou un film. Il y a des films que je ne veux plus aller voir en salle parce que je sais que je vais pleurer comme une midinette à la moindre scène d'émotion.
Je suis souvent obligé de m'arrêter quand je lis une histoire à mon fils.
L'autre jour, j'ai pleuré à la fin de Cars. C'est normal. Flash Mc Queen va gagner la course et réaliser son rêve d'enfant. Au lieu de cela, ce con freine à quelques centimètres de la ligne d'arrivée, fait demi tour et va pousser le vieux champion accidenté pour qu'il franchisse la ligne avant lui. Pendant ce temps, le méchant a gagné mais tout le monde le méprise. On n'a pas idée.
J'ai l'impression d'avoir grandi. Je n'ai plus peur de montrer ma sensibilité aux femmes. Elles peuvent comprendre. Les hommes c'est différent. Avec eux j'ai beaucoup de mal à me dévoiler complètement. Il y a une part de masque mais pas seulement. Je suis aussi ce petit garçon très garçon que j'étais en maternelle et c'est aussi une facette que je peux montrer sans tricher.
J'ai l'impression que sur ce fil, l'endroit où je me suis le plus dévoilé, j'oscille entre les deux. Je montre ma sensibilité mais j'essaie de la maitriser. Si jamais je vais trop loin, je me dois de réagir et de montrer que je ne suis pas que sensible. Cela doit créer une certaine distance avec vous. Peut être.
C'est dur de se laisser aller.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Pour l'instant, je n'arrive pas trop à trouver autre chose comme réaction, à part donc te faire un câlin... La sensibilité chez un homme, ça peut être très beau.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel a écrit:
...
J'ai l'impression que sur ce fil, l'endroit où je me suis le plus dévoilé, j'oscille entre les deux. Je montre ma sensibilité mais j'essaie de la maitriser. Si jamais je vais trop loin, je me dois de réagir et de montrer que je ne suis pas que sensible. Cela doit créer une certaine distance avec vous. Peut être.
C'est dur de se laisser aller.
J'ai souris en lisant ceci. Ta sensibilité, Doinel, transparaît dans tout ce que tu écris (ou dans la manière dont tu écris), tout ce que tu écoutes... Une distance? C'est tout l'inverse pour qui a un minimum d’empathie.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci Fleur, merci Steph.
J'avoue je me demande toujours comment je suis perçu par les autres. Toujours cette peur de ne pas être compris, de ne pas être vu comme je suis.
Un jour, je discutais avec une femme de ce "problème" de sensibilité. Elle ne comprenait pas qu'on puisse considérer sa sensibilité comme une tare. Elle disait qu'assumer sa sensibilité était au contraire une qualité rare chez les hommes.
Et puis, aussitôt, elle me demande spontanément si j'ai jamais été attiré par les hommes. Ben non, pourquoi? Clichés quand tu nous tiens...
J'ai mis cet extrait des Parapluies De Cherbourg parce qu'une partie de moi le trouve sirupeux, kitsch et ridicule.
Il y a quelques années, j'aurais balancé une vanne en regardant le travelling du vélo.
Aujourd'hui, j'aimerais bien le faire, mais essayez donc quand vous êtes ému dès les premières secondes et luttez pour arrêter ces larmes qui coulent.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
J'ai longtemps pu trouver le sommeil assez facilement le soir.
Je concentrais ma pensée sur de petites histoires répétitives et sans grande imagination pour anesthésier mon cerveau et lui permettre de s'endormir en douceur.
Certaines de ces histoires me voyaient retourner dans le passé. Pas pour le changer mais pour résoudre certains mystères, humains naturellement.
Parfois je me retrouvais en Palestine à l'époque de Jésus Christ. Je ne suis pas croyant mais je pense que cet homme a existé, qu'il a essayé comme beaucoup d'autres de réformer le judaïsme, créant sans le vouloir une nouvelle religion qui n'allait pas faire que du bien, en particulier aux juifs. Je m'imaginais le rencontrer, lui parler, apprendre ce qu'était vraiment sa personnalité et son message.
D'autre fois, je me retrouvais dans le Paris de la Révolution, je rencontrais et fréquentais un spectateur éclairé de cette époque, qui invitait à sa table certains des principaux acteurs des événements. J'y faisais la connaissance de Maximilien Robespierre, avec lequel j'avais de longues conversations. Comme beaucoup des personnages de la Révolution, Robespierre reste en grande partie une énigme. J'ai lu une biographie de lui et en la refermant j'avais l'impression de ne pas savoir grand chose de plus. C'était un idéaliste avec des idées progressistes mais les contacts humains n'étaient pas son fort. Comment a t'il pu devenir le père de la Terreur, lui qui s'était longtemps opposé à la peine de mort en tant qu'avocat?
Enfin, je me retrouvais en Autriche. J'assistais à la naissance d'Adolf H., le suivais dans son enfance puis son adolescence. Cet homme a dû être un enfant charmant, comme tous les enfants. Il avait une mère qui l'aimait avec tendresse. Que s'est il passé? Son père est il le responsable de ce qu'il devint par la suite?
Aujourd'hui, ces petites histoires ne me servent plus à grand chose. Je n'arrive plus à canaliser mes pensées. Il faut que je m'en remette à l'épuisement. Avec, souvent, le risque qu'au moment où je vais enfin plonger dans le sommeil, une pensée anxieuse me vienne à l'esprit et me fasse repartir de zéro.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
J'ai longtemps pu trouver le sommeil assez facilement le soir.
Longtemps tu t'es couché de bonne heure ?
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Ca dépend ce que veux dire de bonne heure
Pour moi 11h c'est tôt, minuit c'est normal parce qu'il faut bien se lever, plus tard j'exagère (et c'est souvent). Comme j'ai besoin de beaucoup de sommeil, je suis toujours en manque.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Nan mais c'était juste que l'incipit de ton post m'avait fait penser au célébrissime incipit de Du côté de chez Swann !
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Comme toi, je parvenais à m'endormir facilement en laissant voyager doucement mes pensées...Depuis quelques temps, il n'y a plus que l'anxiété au moment du coucher, je m'en remets également à l'épuisement...Je pouvais dormir 12h si je ne programmais pas de réveil...Aujourd'hui 3, 4h..6h si j'ai de la chance...Je suis épuisée.
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Nan mais c'était juste que l'incipit de ton post m'avait fait penser au célébrissime incipit de Du côté de chez Swann !
Je révise mon opinion sur toi Fusain: tu es très méchant
Jouer ainsi de mon inculture littéraire (Proust compris), c'est peu charitable, vraiment.
En plus, ce post d'aujourd'hui me semble être le plus nul que j'ai écrit sur ce fil. Faut pas m'en vouloir. On est lundi et je déprime. J'avais envie d'écrire un truc et rien d'intéressant ne me venait à l'esprit. D'ailleurs je ne suis pas sur que j'ai encore beaucoup de machins dignes d'un minimum d'intérêt à écrire.
@steph
J'ai appris à ne pas me lever trop tard le week-end. Certaines de mes compagnes étaient couche tôt (reproche) et lève tôt (re-reproche). Quand on a besoin de sommeil ET qu'on n'imagine pas se coucher comme les poules, c'est difficile d'être compatible.
Tu as une idée pourquoi tu es plus anxieuse maintenant?
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Ah, parce qu'il faut être bon pour écrire ici? Dans ce cas, je vais arrêter d'écrire quoi que ce soit...
En tout cas, Doinel, tu m'as inspirée, puisque je viens de pondre un post sur le sommeil de mon côté. Il me semble donc que ça va.
En tout cas, Doinel, tu m'as inspirée, puisque je viens de pondre un post sur le sommeil de mon côté. Il me semble donc que ça va.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Je révise mon opinion sur toi Fusain: tu es très méchant
naaan je suis THQI et très cultu-confituré et j'aime faire sentir aux autres leur infériorité crasse, ha ha ha.
En plus, ce post d'aujourd'hui me semble être le plus nul que j'ai écrit sur ce fil. Faut pas m'en vouloir. On est lundi et je déprime.
C'est normal de déprimer un lundi aussi gris et humide...
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
fleur_bleue a écrit:Ah, parce qu'il faut être bon pour écrire ici? Dans ce cas, je vais arrêter d'écrire quoi que ce soit...
En tout cas, Doinel, tu m'as inspirée, puisque je viens de pondre un post sur le sommeil de mon côté. Il me semble donc que ça va.
Nan Fleur, continue
J'ai toujours cette prétention stupide de dire ou écrire des choses que j'estime être suffisamment intéressantes pour être dites ou écrites. Du coup, je me tais souvent.
Mais je suis content si ça t'a inspirée.
Fusain a écrit:
naaan je suis THQI et très cultu-confituré et j'aime faire sentir aux autres leur infériorité crasse, ha ha ha.
Tiens, j'ai bien envie d'être THQI rien que pour t'embêter
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Doinel a écrit:
@steph
J'ai appris à ne pas me lever trop tard le week-end. Certaines de mes compagnes étaient couche tôt (reproche) et lève tôt (re-reproche). Quand on a besoin de sommeil ET qu'on n'imagine pas se coucher comme les poules, c'est difficile d'être compatible.
Tu as une idée pourquoi tu es plus anxieuse maintenant?
Héhé, je te comprends, j'ai vécu cela aussi!
Oui, j'ai ciblé le déclencheur de mes insomnies et je reste consciente qu'il ne s'agit que d'un révélateur (j'ai toujours été un peu anxieuse, même si je le cache bien). Cela dit, je ne vois pas comment améliorer les choses, être lucide n'améliore pas la situation...
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Dormir... Dormir... Dormir...
Personnellement, j'ai arrêté de savoir dormir pendant ma première grossesse... Paye ton angoisse de donner un enfant à ce monde...
Bref, vingt ans d'insomnie, quand je dors 7 heures, j'ai des envies de feu d'artifice style 14 juillet. (exemple, là, mon réveil est censé sonner dans 15 mn. Je suis levée depuis une heure...)
Bref. J'ai publié ça y'a une petite année sur mon fil... C'est toujours une révélation à chaque relecture.
Extrait de Mémoires d'Hadrien, merci Marguerite.
"De tous les bonheurs qui lentement m'abandonnent, le sommeil est l'un des plus précieux, des plus communs aussi. [...] J'accorde que le sommeil le plus parfait reste presque nécessairement une annexe de l'amour : repos réfléchi, reflété dans deux corps. Mais ce qui m'intéresse ici, c'est le mystère spécifique du sommeil gouté pour lui-même, l'inévitable plongée hasardée chaque soir par l'homme nu, seul, et désarmé, dans un océan où tout change, les couleurs, les densités, le rythme même du souffle, et où nous rencontrons les morts. Ce qui nous rassure du sommeil, c'est qu'on en sort, et qu'on en sort inchangé, puisqu'une interdiction bizarre nous empêche de rapporter avec nous l'exact résidu de nos songes. Ce qui nous rassure aussi, c'est qu'il guérit de la fatigue, mais il nous en guérit, temporairement, par le plus radical des procédés, en s'arrangeant pour que nous ne soyons plus. Là, comme ailleurs, le plaisir et l'art consistent à s'abandonner consciemment à cette bienheureuse inconscience, à accepter d'être subtilement plus faible, plus lourd, plus léger, et plus confus que soi. [...] Je préfère parler de certaines expériences de sommeil pur, de pur réveil, qui confinent à la mort et à la résurrection. [...]
Mais si nous pensons si peu à un phénomène qui absorbe au moins un tiers de toute vie, c'est qu'une certaine modestie est nécessaire pour apprécier ses bontés. Endormis, Caïus Caligula et le juste Aristide se valent ; je dépose mes vains et importants privilèges ; je ne me distingue plus du noir janiteur qui dort en travers de mon seuil. Qu'est notre insomnie, sinon l'obstination maniaque de notre intelligence à manufacturer des pensées, des suites de raisonnements, des syllogismes et des définitions bien à elle, son refus d'abdiquer en faveur de la divine stupidité des yeux clos ou de la sage folie des songes ? L'homme qui ne dort pas, et je n'ai depuis quelques mois que trop d'occasions de le constater sur moi-même, se refuse plus ou moins consciemment à faire confiance au flot des choses. Frère de la Mort... Isocrate se trompait, et sa phrase n'est qu'une amplification de rhéteur. Je commence à connaître la mort ; elle a d'autres secrets, plus étrangers encore à notre présente conditions d'hommes. Et pourtant, si enchevêtrés, si profonds sont ces mystères d'absence et de partiel oubli, que nous sentons bien confluer quelque part la source blanche et la source sombre. Je n'ai jamais regardé volontiers dormir ceux que j'aimais ; il se reposaient de moi, je le sais ; ils m'échappaient aussi. Et chaque homme a honte de son visage entaché de sommeil. Que de fois, levé de très bonne heure pour étudier ou pour lire, j'ai moi-même rétabli ces oreillers fripés, ces couvertures en désordre, évidence presque obscènes de nos rencontres avec le néant, preuves que chaque nuit, nous ne sommes déjà plus..."
Je me dis toujours en lisant ça que, finalement, dormir, c'est comme atteindre l'orgasme... C'est savoir (s')abandonner. Ou que dormir, c'est mourir un peu.
Personnellement, j'ai arrêté de savoir dormir pendant ma première grossesse... Paye ton angoisse de donner un enfant à ce monde...
Bref, vingt ans d'insomnie, quand je dors 7 heures, j'ai des envies de feu d'artifice style 14 juillet. (exemple, là, mon réveil est censé sonner dans 15 mn. Je suis levée depuis une heure...)
Bref. J'ai publié ça y'a une petite année sur mon fil... C'est toujours une révélation à chaque relecture.
Extrait de Mémoires d'Hadrien, merci Marguerite.
"De tous les bonheurs qui lentement m'abandonnent, le sommeil est l'un des plus précieux, des plus communs aussi. [...] J'accorde que le sommeil le plus parfait reste presque nécessairement une annexe de l'amour : repos réfléchi, reflété dans deux corps. Mais ce qui m'intéresse ici, c'est le mystère spécifique du sommeil gouté pour lui-même, l'inévitable plongée hasardée chaque soir par l'homme nu, seul, et désarmé, dans un océan où tout change, les couleurs, les densités, le rythme même du souffle, et où nous rencontrons les morts. Ce qui nous rassure du sommeil, c'est qu'on en sort, et qu'on en sort inchangé, puisqu'une interdiction bizarre nous empêche de rapporter avec nous l'exact résidu de nos songes. Ce qui nous rassure aussi, c'est qu'il guérit de la fatigue, mais il nous en guérit, temporairement, par le plus radical des procédés, en s'arrangeant pour que nous ne soyons plus. Là, comme ailleurs, le plaisir et l'art consistent à s'abandonner consciemment à cette bienheureuse inconscience, à accepter d'être subtilement plus faible, plus lourd, plus léger, et plus confus que soi. [...] Je préfère parler de certaines expériences de sommeil pur, de pur réveil, qui confinent à la mort et à la résurrection. [...]
Mais si nous pensons si peu à un phénomène qui absorbe au moins un tiers de toute vie, c'est qu'une certaine modestie est nécessaire pour apprécier ses bontés. Endormis, Caïus Caligula et le juste Aristide se valent ; je dépose mes vains et importants privilèges ; je ne me distingue plus du noir janiteur qui dort en travers de mon seuil. Qu'est notre insomnie, sinon l'obstination maniaque de notre intelligence à manufacturer des pensées, des suites de raisonnements, des syllogismes et des définitions bien à elle, son refus d'abdiquer en faveur de la divine stupidité des yeux clos ou de la sage folie des songes ? L'homme qui ne dort pas, et je n'ai depuis quelques mois que trop d'occasions de le constater sur moi-même, se refuse plus ou moins consciemment à faire confiance au flot des choses. Frère de la Mort... Isocrate se trompait, et sa phrase n'est qu'une amplification de rhéteur. Je commence à connaître la mort ; elle a d'autres secrets, plus étrangers encore à notre présente conditions d'hommes. Et pourtant, si enchevêtrés, si profonds sont ces mystères d'absence et de partiel oubli, que nous sentons bien confluer quelque part la source blanche et la source sombre. Je n'ai jamais regardé volontiers dormir ceux que j'aimais ; il se reposaient de moi, je le sais ; ils m'échappaient aussi. Et chaque homme a honte de son visage entaché de sommeil. Que de fois, levé de très bonne heure pour étudier ou pour lire, j'ai moi-même rétabli ces oreillers fripés, ces couvertures en désordre, évidence presque obscènes de nos rencontres avec le néant, preuves que chaque nuit, nous ne sommes déjà plus..."
Je me dis toujours en lisant ça que, finalement, dormir, c'est comme atteindre l'orgasme... C'est savoir (s')abandonner. Ou que dormir, c'est mourir un peu.
- Spoiler:
- Après, il existe plein de formes d'insomnies différentes... Difficultés d'endormissement, réveils nocturnes, etc.
Quelques trucs que j'ai appris au cours des années : il faut "apprivoiser" son lieu de sommeil (ne pas hésiter à aller se coucher plus tôt, même sans intention de dormir, lire au lit, manger au lit - pourquoi pas - dormir dans une pièce qui vous conviendrait mieux ?), savoir repérer sa propre tension corporelle (je me rends souvent compte que je m’agrippe à mon oreiller, à ma couette... desserrer les poings, relâcher les épaules, ça paraît con, mais ça aide), savoir se dire "on verra ça demain" (se le répéter jusqu'à épuisement, les angoisses ne se résoudront pas mieux si vous ne dormez pas), s'imposer des rituels de coucher (comme ceux qu'on propose aux enfants, pour z, plus ils sont compliqués, mieux ça marche), se coucher "au chaud" (investissez dans une bouillotte, le froid est l'ennemi du sommeil), évitez les discussions, lectures, trucs qui peuvent mettre en route le flot de pensées au moins 30 mn avant de dormir (pire encore, les jeux qui demandent réflexion, on met la machine en route, elle est très longue à arrêter)... Mais surtout, il me semble que la clé du sommeil, c'est vraiment de vouloir dormir, d'essayer d'aimer ça, d'y prendre plaisir... Parce qu'alors, on devient créatif sur les solutions, on invente ses petits trucs, on se réjouit ("chouette, je vais dormir !")...
En désespoir de cause, il reste ça : https://www.youtube.com/watch?v=FNJPV4BrCSg - bon, perso, ça me donne plutôt envie de tuer...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
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Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci Senga. Joli texte et bons conseils.
J'aime dormir en fait. Souvent, quand je me réveille assez tôt, je n'ai qu'une envie: replonger dans les bras de Morphée. Et puis, quand je dois vraiment me lever, je me ménage une plage d'au moins 10mn, plus si possible, pour rester au lit. J'apprécie ces moments parce que le temps semble se dilater. Les minutes passent très lentement et je savoure ce rab de paresse.
Il y a aussi un truc que j'adore, quand sur le point de m'endormir, mon esprit se met à divaguer sans contrôle. Ce sont les seuls moments où je peux penser en images et en sons. Ce sont des scènes de films complètement incongrues, surréalistes comme certains films de Bunuel. Si je reprends conscience, je suis toujours étonné par ces séquences qui ne correspondent à aucunes de mes pensées conscientes. Le train est l'endroit privilégié pour ces songes.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci beaucoup Senga pour cette lecture et tes conseils.
Ha ha ha, bon je ne sais pas si je dois te dire merci pour la berceuse , enfin si, pour le rire occasionné!
Ha ha ha, bon je ne sais pas si je dois te dire merci pour la berceuse , enfin si, pour le rire occasionné!
Invité- Invité
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Mon ex femme, également une grande fan des Smiths et de Morrissey, ne percevait rien de dramatique dans cette chanson, alors cela doit être possible de n'y voir qu'une envie de trouver le sommeil...
- Spoiler:
Sing me to sleep
Sing me to sleep
I'm tired and I
I want to go to bed
Sing me to sleep
Sing me to sleep
And then leave me alone
Don't try to wake me in the morning
'Cause I will be gone
Don't feel bad for me
I want you to know
Deep in the cell of my heart
I will feel so glad to go
Sing me to sleep
Sing me to sleep
I don't want to wake up
On my own anymore
Sing to me
Sing to me
I don't want to wake up
On my own anymore
Don't feel bad for me
I want you to know
Deep in the cell of my heart
I really want to go
There is another world
There is a better world
Well, there must be
Well, there must be
Well, there must be
Well, there must be
Well ...
Bye bye
Bye bye
Bye ...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Ouais, juste trouver le sommeil - s'endormir et ne plus se réveiller... Triste.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
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Localisation : Paris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Angoissant.
C'est beau mais pas avant d'aller dormir...
C'est beau mais pas avant d'aller dormir...
Invité- Invité
Satyajit Ray :)
Jolie photo de la trilogie d'Apu... qu'est-ce-que j'aime ce film
Oui, je suis très hors sujet, désolée
Oui, je suis très hors sujet, désolée
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Bienvenue à toi Louiset. Le Monde d'Apu est un de mes films préférés (j'en parle sur ce fil).
Si vous cherchez des berceuses pour adultes, peut être pouvez vous essayer Rockabye Baby...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Alors... tu en parles certainement sur ce fil, je m'en suis d'ailleurs doutée mais un fil de 24 pages (que j'ai lu parce que Doinel... quand même...)... mais lu en diagonale, j'ai donc raté le poste concernant Apu
Je vais tout relire au calme avant de dire des âneries...
Quant aux berceuses pour adules, moi j'aurais bêtement dit :
ahhh eh bien rien finalement, je suis toute neuve ici... faut attendre 7 jours avant de poster un lien.
Je vais tout relire au calme avant de dire des âneries...
Quant aux berceuses pour adules, moi j'aurais bêtement dit :
ahhh eh bien rien finalement, je suis toute neuve ici... faut attendre 7 jours avant de poster un lien.
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
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Ozu
Ah oui évidemment... Ozu aussi :-) mais pas le jazz ? c'estétrange, ça va bien ensemble, enfin moi je les assemble
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Ozu
Ah oui évidemment... Ozu aussi :-) mais pas le jazz ? c'est étrange, ça va bien ensemble, enfin moi je les assemble
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Non, le jazz je ne connais pas trop. Mais si tu veux associer Satiajit Ray, Ozu et le jazz, je te conseille le fil d'Harpo.
https://www.zebrascrossing.net/t6562-qu-est-ce-que-je-fiche-la
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
@ Doinel : tu aimerais peut-être tu sais ? c'est très sensible le jazz, et les gammes indiennes ont inspiré tant de musiciens de jazz :-)
Dans 7 jours (mais pas avant) je pourrai poster des liens
Dans 7 jours (mais pas avant) je pourrai poster des liens
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Oui, je pense que je pourrais apprécier. Il faut juste que je m'y mette! Il y a tellement de styles qu'on peut s'y perdre quand on ne connait pas.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Tu as raison c'est tellement vaste ! bah pas forcément besoin de "s'y mettre"... simplement piocher au gré des envies dans la grande pochette surprises : un Brad Mehldau par ci, un Coltrane par là
Et puis, les films, ça prend aussi pas mal de place et de temps
Et puis, les films, ça prend aussi pas mal de place et de temps
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
En fait, je vous gardais celle là pour ce soir...
https://www.youtube.com/watch?v=9NZwC_X7yJo
https://www.youtube.com/watch?v=9NZwC_X7yJo
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Une chanson douce, bien sur c'est la berceuse ultime ! Et pas seulement parce que chantée par ma maman hein
J'ai eu des périodes d'insomnie, mais pas parce que je réfléchissais trop ; plutôt parce que je n'étais pas bien dans ma peau et ma vie. À moins que je ne pense pas trop quand tout va bien... J'aime dormir, rester au lit au petit matin - il me faut une série de 3 ou 4 sonneries pour arriver à me lever. Mais je n'aime pas aller me coucher, comme une sorte de refus de rater quelque chose dans le vivant.
Sinon louiset, bienvenue sur mon fil hein, on y trouve effectivement du Ray, de l'Ozu et du jazz. Mais pas que.
J'ai eu des périodes d'insomnie, mais pas parce que je réfléchissais trop ; plutôt parce que je n'étais pas bien dans ma peau et ma vie. À moins que je ne pense pas trop quand tout va bien... J'aime dormir, rester au lit au petit matin - il me faut une série de 3 ou 4 sonneries pour arriver à me lever. Mais je n'aime pas aller me coucher, comme une sorte de refus de rater quelque chose dans le vivant.
Sinon louiset, bienvenue sur mon fil hein, on y trouve effectivement du Ray, de l'Ozu et du jazz. Mais pas que.
Dernière édition par Harpo le Mer 5 Déc 2012 - 2:22, édité 2 fois (Raison : Because l'iphone c'est trop compliqué pour un vieux con comme moi)
louiset- Messages : 19
Date d'inscription : 04/12/2012
Age : 58
Localisation : dans le gris
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Une Chanson Douce se sera pour demain soir (la chanson obligée du coucher pour mon fils).
Bon, un morceau de jazz. En fait une reprise des Pixies...
Bon, un morceau de jazz. En fait une reprise des Pixies...
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Montréal me manque parfois.
Je n'y ai pas remis les pieds depuis mon départ en 2004. Ma fille ainée me parle parfois de son envie d'y retourner, alors j'imagine un jour l'accompagner elle et son frère en pèlerinage là bas.
Je leur montrerais l'appartement où vivait leur mère avant mon arrivée, à Outremont, le quartier résidentiel francophone du nord de la ville. Ils seraient surpris de voir la large communauté juive orthodoxe qui y vit, avec le costume traditionnel partagé par les adultes et les enfants, leur chapeau rond et les nattes qui retombent de chaque côté.
Puis nous irions sur le Plateau, le quartier bobo proche du centre ville où nous avons vécu jusqu'à la naissance de mon fils ainé. C'est un quartier que l'on voit souvent dans les caméras cachées québecoises, avec ses immeubles typiques avec escaliers extérieurs. Nous irions au parc Lafontaine, avec son lac artificiel, dans lequel mon fils est tombé un jour tête la première (première de ses trois chutes dans l'eau, les deux suivantes seraient dans un cours d'eau en Pologne, une fois en hiver, l'autre en été avec son vélo).
Enfin, je les emmènerais là où nous avons vécu le plus longtemps, à Notre Dame De Grâce (NDG). Je les emmènerais au parc Westmount, dans lequel ils ont passé beaucoup de temps à jouer et donner à manger aux écureuils.
Peut être montrerais je à ma fille le club de gym féminin où, à la fin, elle passait neuf heures par semaines pour éventuellement devenir une de ces championnes dont les photos géantes décoraient la grande salle.
Et puis mon travail, dont la garderie les a longtemps accueillis. Il y a quelques temps, je leur ai donné la vidéo d'un spectacle organisé par la garderie. Ma fille est toute timide, déguisée en petit chaperon rouge. On n'entend même pas le son de sa voix quand elle parle. Ils aiment regarder cette vidéo, juste pour un petit événement qui ne dure même pas une seconde: un petit garçon, aveuglé par son déguisement de super héros, court et en arrière plan et se paye un mur en pleine poire. Ils sont pliés de rire.
La relation des "français" de Montréal avec la France est multiple.
Une grande partie ne se sent aucune attache avec ce pays. Certains préfèrent parler de l'Europe plutôt que de parler d'un pays particulier, fut ce celui de leurs ancêtres.
Certains ont un problème avec les français, leur accent, leur façon de parler sophistiquée, leur snobisme supposé. Un de mes collègues était très mal à l'aise avec moi et encore plus avec un groupe de français. Il osait à peine parler, cherchait ses mots, s'essayait maladroitement au vouvoiement.
Et puis il y a ceux qui se sentent des attaches fortes avec notre pays et sa manière de vivre. Un jour, dans une supérette du Plateau, une caissière s'est enthousiasmée en entendant mon accent, appelant aussitôt ses collègues pour leur montrer un français de France.
Les communautés "françaises" et "anglaises" de Montréal vivent côte à côte mais se mélangent peu. A chacune ses quartiers de résidence, ses chaines de télé, ses groupes d'amis. Même au travail, je pouvais voir cette séparation dans les organisations et à la cafétéria. Un sondage dans un gratuit de la ville m'avait montré de grandes différences de personnalité entre les cigales francophones et les fourmis anglophones. La "fête nationale" du Québec, la saint Jean, est spécifique à la province et beaucoup plus célébrée que le jour de la reine Victoria, la fête nationale officielle du Canada. Il n'est pas rare de voir des drapeaux québecois ou canadiens accrochés aux fenêtres ou au balcons des appartements, une manière d'afficher sa préférence nationale.
Un matin, très tôt, je me suis retrouvé dans un garage à côté du stade olympique pour faire installer un antivol. Je demandai aux garagistes où je pouvais boire un café. Le sourire en coin, ils m'indiquèrent un café à proximité. C'était un "diner" très classique, à une ou deux exceptions près. Des télévisions accrochées aux quatre coins de la salle montraient un film porno. C'était très bizarre parce qu'en bande son il y avait une radio locale. Surtout, les serveuses possédaient pour tous accessoires des chaussures et un voile semi transparent attaché autour de la taille. A part ça, tout était normal, le service n'avait rien d'ambigu. A mon retour, les garagistes hilares me demandèrent si la jolie brune avec la superbe poitrine était là. Oui, mais la blonde qui m'avait servi était très jolie aussi.
Il y avait aussi un salon de coiffure seins nus en ville, et puis, à côté de mon boulot, un restaurant chinois seins nus.
Avant de partir, on nous avait averti à la délégation du Québec des différences linguistiques entre les deux pays. Un exemple donné était celui de ce champion cycliste français à qui on avait demandé ses passe temps en dehors du vélo. Il avait répondu qu'il aimait être à la maison et jouer avec ses gosses. Cela avait beaucoup fait rire au Québec, car les "gosses" y sont des attributs de l'anatomie masculine.
J'ai moi même été confronté à une de ces différences, un jour où ma fille, encore bébé, sa mère et moi nous promenions à La Baie, le grand magasin du centre ville. Une vendeuse s'approcha de nous et, regardant ma fille, s'exclama "Oh la jolie petite catin!". Après son départ, je fis remarquer à ma femme, dont la connaissance du français n'était pas totale, que cette vendeuse avait traité notre fille de prostituée, ce qui était un peu prématuré. De retour chez nous je me précipitai vers mon dictionnaire historique de la langue française. "Catin" est à l'origine un diminutif de Catherine et a longtemps été synonyme de "poupée", usage encore courant au Québec.
Je n'y ai pas remis les pieds depuis mon départ en 2004. Ma fille ainée me parle parfois de son envie d'y retourner, alors j'imagine un jour l'accompagner elle et son frère en pèlerinage là bas.
Je leur montrerais l'appartement où vivait leur mère avant mon arrivée, à Outremont, le quartier résidentiel francophone du nord de la ville. Ils seraient surpris de voir la large communauté juive orthodoxe qui y vit, avec le costume traditionnel partagé par les adultes et les enfants, leur chapeau rond et les nattes qui retombent de chaque côté.
Puis nous irions sur le Plateau, le quartier bobo proche du centre ville où nous avons vécu jusqu'à la naissance de mon fils ainé. C'est un quartier que l'on voit souvent dans les caméras cachées québecoises, avec ses immeubles typiques avec escaliers extérieurs. Nous irions au parc Lafontaine, avec son lac artificiel, dans lequel mon fils est tombé un jour tête la première (première de ses trois chutes dans l'eau, les deux suivantes seraient dans un cours d'eau en Pologne, une fois en hiver, l'autre en été avec son vélo).
Enfin, je les emmènerais là où nous avons vécu le plus longtemps, à Notre Dame De Grâce (NDG). Je les emmènerais au parc Westmount, dans lequel ils ont passé beaucoup de temps à jouer et donner à manger aux écureuils.
Peut être montrerais je à ma fille le club de gym féminin où, à la fin, elle passait neuf heures par semaines pour éventuellement devenir une de ces championnes dont les photos géantes décoraient la grande salle.
Et puis mon travail, dont la garderie les a longtemps accueillis. Il y a quelques temps, je leur ai donné la vidéo d'un spectacle organisé par la garderie. Ma fille est toute timide, déguisée en petit chaperon rouge. On n'entend même pas le son de sa voix quand elle parle. Ils aiment regarder cette vidéo, juste pour un petit événement qui ne dure même pas une seconde: un petit garçon, aveuglé par son déguisement de super héros, court et en arrière plan et se paye un mur en pleine poire. Ils sont pliés de rire.
La relation des "français" de Montréal avec la France est multiple.
Une grande partie ne se sent aucune attache avec ce pays. Certains préfèrent parler de l'Europe plutôt que de parler d'un pays particulier, fut ce celui de leurs ancêtres.
Certains ont un problème avec les français, leur accent, leur façon de parler sophistiquée, leur snobisme supposé. Un de mes collègues était très mal à l'aise avec moi et encore plus avec un groupe de français. Il osait à peine parler, cherchait ses mots, s'essayait maladroitement au vouvoiement.
Et puis il y a ceux qui se sentent des attaches fortes avec notre pays et sa manière de vivre. Un jour, dans une supérette du Plateau, une caissière s'est enthousiasmée en entendant mon accent, appelant aussitôt ses collègues pour leur montrer un français de France.
Les communautés "françaises" et "anglaises" de Montréal vivent côte à côte mais se mélangent peu. A chacune ses quartiers de résidence, ses chaines de télé, ses groupes d'amis. Même au travail, je pouvais voir cette séparation dans les organisations et à la cafétéria. Un sondage dans un gratuit de la ville m'avait montré de grandes différences de personnalité entre les cigales francophones et les fourmis anglophones. La "fête nationale" du Québec, la saint Jean, est spécifique à la province et beaucoup plus célébrée que le jour de la reine Victoria, la fête nationale officielle du Canada. Il n'est pas rare de voir des drapeaux québecois ou canadiens accrochés aux fenêtres ou au balcons des appartements, une manière d'afficher sa préférence nationale.
Un matin, très tôt, je me suis retrouvé dans un garage à côté du stade olympique pour faire installer un antivol. Je demandai aux garagistes où je pouvais boire un café. Le sourire en coin, ils m'indiquèrent un café à proximité. C'était un "diner" très classique, à une ou deux exceptions près. Des télévisions accrochées aux quatre coins de la salle montraient un film porno. C'était très bizarre parce qu'en bande son il y avait une radio locale. Surtout, les serveuses possédaient pour tous accessoires des chaussures et un voile semi transparent attaché autour de la taille. A part ça, tout était normal, le service n'avait rien d'ambigu. A mon retour, les garagistes hilares me demandèrent si la jolie brune avec la superbe poitrine était là. Oui, mais la blonde qui m'avait servi était très jolie aussi.
Il y avait aussi un salon de coiffure seins nus en ville, et puis, à côté de mon boulot, un restaurant chinois seins nus.
Avant de partir, on nous avait averti à la délégation du Québec des différences linguistiques entre les deux pays. Un exemple donné était celui de ce champion cycliste français à qui on avait demandé ses passe temps en dehors du vélo. Il avait répondu qu'il aimait être à la maison et jouer avec ses gosses. Cela avait beaucoup fait rire au Québec, car les "gosses" y sont des attributs de l'anatomie masculine.
J'ai moi même été confronté à une de ces différences, un jour où ma fille, encore bébé, sa mère et moi nous promenions à La Baie, le grand magasin du centre ville. Une vendeuse s'approcha de nous et, regardant ma fille, s'exclama "Oh la jolie petite catin!". Après son départ, je fis remarquer à ma femme, dont la connaissance du français n'était pas totale, que cette vendeuse avait traité notre fille de prostituée, ce qui était un peu prématuré. De retour chez nous je me précipitai vers mon dictionnaire historique de la langue française. "Catin" est à l'origine un diminutif de Catherine et a longtemps été synonyme de "poupée", usage encore courant au Québec.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Un jour un jeune homme, qui me faisait des tas d'enregistrements sur K7 à l'époque, m'a envoyé ça
https://www.youtube.com/watch?v=Lw9NwIyx9SU
Depuis j'ai un faible pour les chanteurs Québecois...
https://www.youtube.com/watch?v=Lw9NwIyx9SU
Depuis j'ai un faible pour les chanteurs Québecois...
'Sengabl- Messages : 2065
Date d'inscription : 09/10/2011
Age : 53
Localisation : ça dépend !
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci Senga.
Je l'ai déjà postée, mais j'ai un faible pour celle ci:
Je l'ai déjà postée, mais j'ai un faible pour celle ci:
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Enfant, j'avais peur de la nuit.
J'ai eu la lumière dans la chambre adjacente de mes parents, puis dans la mienne, pourtant éclairée comme un plein jour par un lampadaire à la fenêtre.
A la campagne, lumière allumée, je fixais avec crainte la fenêtre en face de mon lit, un rectangle d'un noir absolu. Cela m'angoissait, alors je lisais des bandes dessinées jusqu'à ce que mes yeux se ferment. Une fois, je fus effrayé par la vue d'un oiseau de nuit qui faisait son marché des petits insectes qui frappaient à mes carreaux.
Puis, pendant longtemps, je ne sais plus jusqu'à quel âge mais ce fut au moins jusqu'à 10 ans, j'ai adopté un rituel immuable chaque soir. Je m'enfouissais complètement sous mes couvertures, les faisant remonter bien au dessus de ma tête, et me creusais un petit tunnel pour respirer. Je ne me souviens pas pourquoi un jour j'ai arrêté. Il ne me reste en mémoire que la sensation étrange de me coucher la tête à l'air libre.
Et puis j'ai adoré la nuit, être éveillé et dehors la nuit.
Adolescent, pendant l'été à la campagne avec un copain, j'adorais parcourir les champs en pleine nuit, au clair de lune ou avec une lampe de poche. Armés de bâtons, parfois de faucilles, nous franchissions les buissons et les cours d'eau, en direction des lumières d'une bourgade trop lointaine pour qu'on puisse l'atteindre. Souvent, nous traversions des champs de maïs. J'écoutais le bruit du vent dans les arbres, les cris des oiseaux de nuit. Tout était mystérieux et inquiétant. Parfois, nous trouvions les ruines d'une maison ou d'une grange abandonnée et nous lancions dans une chasse au trésor. Il y avait une de ces granges juste à côté de nos maisons. Une nuit, nous fîmes un système d'alarme avec de lourds objets placés derrière la fenêtre, prêts à tomber sur des morceaux de vitres en dessous. Mais personne ne vint, alors nous jouâmes nous mêmes aux intrus.
Je garde le souvenir heureux de m'allonger sur une route de campagne délivrée de ses voitures, regardant les étoiles, refaisant le monde avec mon pote.
Nous aimions aussi aller dans un bunker datant de la guerre, creusé dans une pointe rocheuse de la côte. Pour y accéder, nous devions emprunter un petit chemin escarpé qui surplombait le vide. Nous arrivions à une entrée condamnée mais qui avait été forcée. Nous parcourions des galeries plongées dans l'obscurité la plus totale, jusqu'à une meurtrière donnant sur la mer. Un jour, nous trouvâmes un pot de peinture orange, alors nous écrivîmes nos prénoms sur un mur. Ce graffiti doit toujours nous attendre. Il parait que ce bunker abrite une colonie de chauves souris d'une espèce unique en Bretagne. Nous ne les avons jamais vues.
Je ne pense pas qu'il y ait pour moi une sensation plus agréable qu'être assis la nuit face à la mer. Le bruit des vagues est si apaisant. Si la lune est de la partie, il n'y a pas plus beau spectacle que de regarder son reflet à la surface de l'eau.
J'ai eu la lumière dans la chambre adjacente de mes parents, puis dans la mienne, pourtant éclairée comme un plein jour par un lampadaire à la fenêtre.
A la campagne, lumière allumée, je fixais avec crainte la fenêtre en face de mon lit, un rectangle d'un noir absolu. Cela m'angoissait, alors je lisais des bandes dessinées jusqu'à ce que mes yeux se ferment. Une fois, je fus effrayé par la vue d'un oiseau de nuit qui faisait son marché des petits insectes qui frappaient à mes carreaux.
Puis, pendant longtemps, je ne sais plus jusqu'à quel âge mais ce fut au moins jusqu'à 10 ans, j'ai adopté un rituel immuable chaque soir. Je m'enfouissais complètement sous mes couvertures, les faisant remonter bien au dessus de ma tête, et me creusais un petit tunnel pour respirer. Je ne me souviens pas pourquoi un jour j'ai arrêté. Il ne me reste en mémoire que la sensation étrange de me coucher la tête à l'air libre.
Et puis j'ai adoré la nuit, être éveillé et dehors la nuit.
Adolescent, pendant l'été à la campagne avec un copain, j'adorais parcourir les champs en pleine nuit, au clair de lune ou avec une lampe de poche. Armés de bâtons, parfois de faucilles, nous franchissions les buissons et les cours d'eau, en direction des lumières d'une bourgade trop lointaine pour qu'on puisse l'atteindre. Souvent, nous traversions des champs de maïs. J'écoutais le bruit du vent dans les arbres, les cris des oiseaux de nuit. Tout était mystérieux et inquiétant. Parfois, nous trouvions les ruines d'une maison ou d'une grange abandonnée et nous lancions dans une chasse au trésor. Il y avait une de ces granges juste à côté de nos maisons. Une nuit, nous fîmes un système d'alarme avec de lourds objets placés derrière la fenêtre, prêts à tomber sur des morceaux de vitres en dessous. Mais personne ne vint, alors nous jouâmes nous mêmes aux intrus.
Je garde le souvenir heureux de m'allonger sur une route de campagne délivrée de ses voitures, regardant les étoiles, refaisant le monde avec mon pote.
Nous aimions aussi aller dans un bunker datant de la guerre, creusé dans une pointe rocheuse de la côte. Pour y accéder, nous devions emprunter un petit chemin escarpé qui surplombait le vide. Nous arrivions à une entrée condamnée mais qui avait été forcée. Nous parcourions des galeries plongées dans l'obscurité la plus totale, jusqu'à une meurtrière donnant sur la mer. Un jour, nous trouvâmes un pot de peinture orange, alors nous écrivîmes nos prénoms sur un mur. Ce graffiti doit toujours nous attendre. Il parait que ce bunker abrite une colonie de chauves souris d'une espèce unique en Bretagne. Nous ne les avons jamais vues.
Je ne pense pas qu'il y ait pour moi une sensation plus agréable qu'être assis la nuit face à la mer. Le bruit des vagues est si apaisant. Si la lune est de la partie, il n'y a pas plus beau spectacle que de regarder son reflet à la surface de l'eau.
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Rhaaaaahhh ces baisers du matin!!!!
⚡ Foxy Charlie ⚡- Messages : 1143
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 42
Localisation : Sur son terril
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Te dépose une pensée, Doinel.
J'aime la nuit aussi.
Porte toi bien.
J'aime la nuit aussi.
Porte toi bien.
Fa- Messages : 1849
Date d'inscription : 23/06/2012
Age : 45
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Merci Fa. J'ai pensé à toi hier en discutant avec un de nos amis communs de passage à Rouen.
@Foxy: je voulais mettre cette chanson ce matin. J'avais le choix entre un clip avec des vieux qui jouent au bowling et cette compilation de bisous. Je ne sais pas pourquoi, j'ai choisi les bisous
Re: Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine
Ben, c'est bien, les bisous... Et j'aime bien la chanson.
J'ai aussi beaucoup aimé ce que tu as écrit sur la nuit, Doinel, très beau.
J'ai aussi beaucoup aimé ce que tu as écrit sur la nuit, Doinel, très beau.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 41
Localisation : Paris
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