Je suis Alphonse Doinel, le fils d'Antoine

Ben, c'est bien, les bisous... Et j'aime bien la chanson.

J'ai aussi beaucoup aimé ce que tu as écrit sur la nuit, Doinel, très beau.

Oui c'est bien les bisous, surtout sur une chanson comme cela.

Il y a quelques temps, j'écoutais une playlist de chansons interprétées par des femmes et je me suis rendu compte que les voix qui me font fondre sont soit des voix graves et sensuelles, comme celle de Cat Power, soit des voix beaucoup plus enfantines. Femme fatale et femme enfant.

Par exemple, de manière assez caricaturale, celle ci:



Ou celle de Liz Fraser:

Un peu de futilité: Doinel fan d'un groupe de rock.

J'ai découvert les Pixies en 1989, à la sortie de leur album Doolittle. D'abord visuellement: de passage à Londres, je voyais chez tous les disquaires des publicités pour leur nouvel album. Puis je les entendis une première fois chez une amie. Mais c'est l'écoute d'un de leurs titres sur une compilation qui me donna envie d'acheter l'album.

Les Pixies furent le premier groupe à entrer dans mon Panthéon personnel du rock pour ne jamais plus retrouver la porte de sortie. Près de 25 ans après, c'est un des très rares groupes dont je peux tout écouter et à n'importe quel moment.

Ils ont défini les grandes lignes de mes goûts postérieurs, entre pop rock sophistiqué des années 60, punk mélodique des années 70 et rock alternatif.

Dès 1993 ou 1994, avec un ami toulousain lui aussi fan des Smiths et des Pixies, je fis une page web sur les Pixies qui allait devenir la référence. Pas difficile: le web à l'époque était essentiellement américain et le groupe de Boston était alors quasi inconnu aux Etats Unis. Moi j'avais accès à la presse britannique qui les avait mis sur un piédestal.

Je consacrais beaucoup de temps à cette page. C'était pour moi un moyen de faire une grande œuvre sans avoir à montrer le moindre talent (puisque je n'en avais aucun) et sans dévoiler la moindre parcelle de ce que j'étais. Bien avant les blogs et Facebook, le web était déjà un moyen pour chacun de faire des pages personnelles narcissiques et sans le moindre intérêt. J'avais cela en horreur. Je désirais une présence à la fois riche, utile dans le futile, et invisible.

Au cours des années, cette page me permit de jolis échanges avec des inconnus du monde entier, ainsi que quelques opportunités de frayer avec l'entourage du groupe au sens très large.

J'eus un jour une proposition pour interviewer Joey Santiago (le guitariste du groupe) et sa femme, qui avaient formé un duo éphémère. Peu sur de mon anglais et intimidé, je refusai un appel téléphonique et optai pour un échange d'emails.

J'eus aussi des échanges d'emails avec Simon Larbalestier, le photographe anglais de toutes les pochettes de leurs albums.


Avant la sortie de Death To The Pixies, le premier Best Of du groupe, je fus contacté par Virgin France qui avait besoin d'un coup de main pour préparer la promotion de l'album. Je rencontrai la responsable du projet, une anglaise qui me parut assez antipathique. Visiblement, elle était contente de pouvoir profiter de l'aide d'un fan (associé à un stagiaire) pour pas un rond. La France se distingua des autres pays en sortant un single (Monkey Gone To Heaven) qui contenait une carte sur laquelle figurait l'adresse de notre page. Mon égo était satisfait. Quelques années après, je reconnus le nom de l'anglaise dans une nécro et appris qu'elle avait été la manager des Smiths.

Un jour, je reçus pour commentaires le premier draft de la première bio sur le groupe. L'auteur était américain et très sympathique. Il avait à son actif plusieurs ouvrages de rock dont un sur les Kinks. Notre échange fut savoureux parce que cet auteur n'aimait pas du tout le groupe et étalait son dédain avec humour et une ironie mordante tout au long du manuscrit. Je lui demandais d'imaginer la réaction des lecteurs, forcément des fans, à la lecture d'un bouquin aussi méprisant. On a bien rigolé.

Par la suite, je fus en contact avec l'auteur de la bio la plus fouillée, Fool The World. Encore un américain mais cette fois un vrai fan qui avait même écrit une comédie musicale sur Frank Black, le leader du groupe. Il me demanda de lui concocter un petit recueil d'anecdotes et un "fun trivia" qui fut inclus en annexe à l'édition américaine du livre.

Pendant de longues années je fus aussi un collectionneur acharné. Je passais une bonne partie de mes soirées sur Ebay, à la recherche de la prochaine perle rare. Un bon moyen de me vider la tête de toutes mes angoisses, une de ces addictions bien utiles pour un grand émotif. J'ai ainsi déniché quelques objets rarissimes que je donnerai un jour à mes enfants qui n'en auront certainement rien à faire (à part sans doute les revendre aux fans des "Beatles" du rock alternatif, selon Thom Yorke).

Ma pièce préférée est certainement un livre de l'aquarium de Chicago. Son propriétaire d'origine était allé voir un concert du groupe débutant en 1988 et avait passé la soirée avec eux. Après pas mal de verres, il avait demandé à chacun des membres de choisir une page représentant un poisson dessiné et d'y écrire un petit quelque chose. Joey Santiago et David Lovering avaient écrit une petite connerie. Frank Black et Kim Deal, les deux membres emblématiques du groupe s'étaient fendus de textes beaucoup plus touffus et personnels. Frank Black (qui s'appelait Black Francis à l'époque) avait signé de son vrai nom ("Charles Michael Kittridge Thompson IV"). Kim Deal avait signé du nom qu'elle s'était choisi à l'époque ("Mrs John Murphy") et avait rajouté "Kim".

Quelques vidéos, en commençant par une des plus regardées de l'histoire de Youtube et en terminant par la chanson qui leur vaudra la postérité auprès du grand public suite à son utilisation dans le film Fight Club et les multiples reprises qui ont suivi, en passant par un hommage à Luis Bunuel.

J'ai tout lu, tout écoutu! Il y a des jours où j'adore ce forum!

En espérant qu'un seul mot puisse t'encourager à continuer de nos raconter des histoires sympas : Merci !!

J'ai quand même tenu 500 posts sans mettre une seule chanson originale de mon groupé préféré (que quelques reprises). C'est méritoire non?

Il y a quelques années, j'ai posté sur un forum un extrait d'une cassette que j'ai reçue dans les années 90. Elle contient des séances de répétition de l'album Doolittle. Toute une face est dédiée au groupe se battant avec la chanson Silver. Cet extrait (qui n'est pas le plus sympa de la session) a depuis trouvé son chemin vers un recoin de Youtube:



Pour les grands fans à l'affut d'enregistrements rares: contactez moi par MP. Je me ferai un plaisir de partager les miens avec vous.

Au début des années 90, sur une mailing list dédiée au rock britannique, je fis la connaissance d'une canadienne vivant à Londres, journaliste pour le Melody Maker, un hebdo de rock aujourd'hui disparu.

Elle était originaire d'Ottawa mais avait vécu un temps à Montréal, "la plus belle ville du monde en été". Il faudrait que j'y aille un jour. Elle y avait appris les rudiments du français. Une très belle langue, mais avec un truc qui l'énervait, mais alors l'énervait vraiment: pourquoi nous français appelons nous nos petites amies nos "blondes" (elle était brune)?

Euh, attends, je me trompe peut être, mais à ma connaissance, je ne crois pas que c'est le cas. Peut être dans certaines régions, je ne dis pas. Les normands sont bizarres, d'ailleurs jamais je n'irai vivre en Normandie, mais même là je n'ai pas l'impression. Il y a bien une vieille chanson qui s'appelle "Auprès De Ma Blonde", mais je n'ai jamais entendu quelqu'un parler de sa copine et dire "ma blonde" ou "ma brune". Je n'étais pas encore familier avec le français que Québec.

Elle avait interviewé les Pixies quelques années auparavant au Canada. Elle avait même reçu une jolie montre de promotion qu'elle m'aurait donné si elle ne l'avait pas perdue.

Un jour de 1994, elle demanda mon aide. Elle était la manager (manageuse?) d'une compatriote qui venait faire un concert à Paris, au Bataclan, et qui s'appelait Loreena McKennitt. Elle voulait compléter l'affichage officiel avec des affichettes dans des lieux stratégiques de la capitale.

Nous nous retrouvâmes alors à parcourir les rues de Paris, à la recherche d'épiceries bios, de librairies New Age et de lieux de fréquentation de la communauté lesbienne. Elle avait des CDs à distribuer et m'en donna un à écouter avant le concert.

Ma copine et moi furent invités à y assister à une place d'honneur, une petite table d'où nous pouvions voir le tour de chant en sirotant un verre.

Nous eûmes le privilège d'aller backstage et de faire un brin de causette avec la star quand elle sortit de sa loge. Elle nous invita à l'accompagner à son hôtel, près des Champs Elysées, où nous discutâmes encore un peu. Avant de se retirer dans sa chambre, Loreena se débarrassa nous offrit une magnifique corbeille de fruits qu'elle avait reçu en cadeau à la fin du concert.

J'avais vécu un rêve. Le seul problème était que ce n'était pas le mien.

Il y avait tant de groupes, tant de chanteurs français ou internationaux dont j'aurais aimé partager quelques minutes d'intimité d'égal à égal. Mais Loreena McKennitt ne représentait absolument rien pour moi. Aujourd'hui encore, alors qu'elle est apparemment célèbre, je n'ai aucune envie d'écouter un de ses disques.

La vie est parfois mal faite.

Entracte musical dans le dernier Carax (avec Bertrand Cantat à l'harmonica)

Deux extraits de films musicaux.

Dans Butch Cassidy Et Le Kid, BJ Thomas chante que la pluie n'arrête pas de lui tomber sur ma tête alors que Paul Newman fait le con à vélo sous le soleil. Une des chansons les plus connues de Bacharach, que j'ai tant écoutée enfant dans sa version française interprétée par Sacha Distel.

Dans Hair, on demande à laisser entrer le soleil alors que se déroule une tragédie.

La météo est détraquée.

Je pense que les Z ont, plus ou moins enfoui au fond d'eux, plus ou moins accessible, la faculté d'être perçus comme des êtres d'exception.

Je ne parle pas d'intelligence ou de talents particuliers. Pas seulement. Je pense au charme, au charisme.

L'énergie intérieure, l'enthousiasme, la passion, l'empathie, la maitrise de la langue, une tournure d'esprit particulière, la vivacité d'esprit, l'humour... Tout cela réuni peut faire du Z le centre magnétique du groupe et susciter intérêt, fascination, enthousiasme et adhésion.

Il faut bien sur un contexte favorable, des émotions dans le vert, un abandon de toutes ses craintes, un minimum d'adaptation aux autres et une confiance absolue en soi dans le moment. Le Z se révèle alors au grand jour tel qu'il peut être dans l'intimité de ses rêves.

Mon fils aura quatre ans dans deux mois. Il a cette capacité qui me sidère de mettre tous les adultes dans sa poche partout où il va. Il séduit, il attendrit, il surprend, il amuse. Il ne semble pas rechercher l'attention. Il est naturel, ignore la crainte du regard de l'autre, il se laisse aller à sa spontanéité. Parfois, après avoir fait son petit show, il salue son public comme il a du le voir faire à la télé, sans la moindre affectation. Il respire la joie de vivre, l'envie d'échanger et l'intelligence.

Un jour, dans une fête, il s'est mis à danser sur la piste, parce qu'il adore cela, sans faire attention aux adultes qui l'entouraient. Inconsciemment, les adultes ont formé un cercle autour de lui, souriant et l'encourageant. A la fin du morceau, tout le monde s'est mis à l'applaudir spontanément. Un petit garçon de son âge s'est alors rué vers lui pour essayer de lui casser la figure. Mon fils l'a pris par la main pour essayer de le faire danser avec lui puis, déçu, il s'est éloigné pour profiter tout seul du nouveau morceau. Moi, son père à qui il est censé ressembler comme la goutte d'eau, j'étais ébahi de voir mon enfant oser faire et faire si bien ce dont moi je me sens incapable.

Son sentiment de toute puissance, il l'exprime sans arrêt face à ses parents: entêtement, impatience, désobéissance, taquinerie, énergie incontrollable, manoeuvres de séduction. C'est le revers de la médaille. Il s'accompagne d'une tendresse qui nous fait fondre.

Dans quelques années, je pense qu'il deviendra sensible au regard des autres, à l'hostilité qu'il pourra provoquer. Alors, il se renfermera sur lui même et essaiera de devenir invisible ou au moins "normal". Alors, je n'aurai de cesse de lui rappeler le petit garçon inconscient qu'il aura été et qui sera toujours tapi en lui, prêt à se réveiller pour peu qu'il y croit. Il est important de connaitre le pouvoir qu'on a en soi, surtout quand il est si bien caché derrière ses masques et ses inhibitions, au point qu'on ne peut même plus deviner en son existence.

Le petit garçon en moi se réveille par moments. Des moments rares mais jubilatoires. C'est l'aspect de ma personnalité qui m'a le plus déstabilisé. Cette capacité à devenir un autre tout en ayant la sensation d'être moi même, et le plaisir d'exister, de vivre enfin.

Cette sensation je l'ai ressentie à l'école, en jouant la comédie. D'une seconde à l'autre, le garçon timide se muait en un acteur sur de lui, volant la vedette à n'importe qui. Je me souviens de la surprise d'un prof de théatre suite à cette métamorphose.

Je l'ai ressentie pendant mes classes dans la marine. Au milieu d'inconnus, loin de chez moi, dépossédé de mes masques habituels par le port de l'uniforme et le passage de la tondeuse, j'étais la star de ma compagnie, celui qui blaguait de tout et apportait le réconfort et la bonne humeur aux autres.

Je l'ai connue dans mon travail, lors de présentations, dans des conférences, en donnant des cours en Russie, en Espagne ou aux Etats Unis. Il me reste en mémoire cette mini conférence où ma présentation s'était transformée en one man show, avec rappels, jusqu'au moment où, suivi par quelques personnes qui voulaient continuer à discuter avec moi, je m'engouffrai dans un taxi direction l'aéroport. Cette sensation d'être pendant quelques instants le centre du monde et non plus un intrus.

Je l'ai aussi rencontrée en étant très amoureux et en me sentant très aimé. Les plus beaux moments de ma vie.

Ce que tu écris sur ton fils me rappelle un peu mon petit frère - qui a déjà 10 ans aujourd'hui et toujours cette capacité-là, tout le monde l'adore, alors qu'il est le plus petit de sa classe et aurait pu se retrouver en difficulté. C'est très beau et très touchant.

Spoiler:

J'espère que le petit garçon au fond de toi se réveillera souvent!

Doinel a écrit:Le petit garçon en moi se réveille par moments. Des moments rares mais jubilatoires.

J'ai un ami qui est comme ça. Ça se voit, c'est incroyablement touchant.
On ne sait comment alors qu'il est plutôt réservé (avec moi de moins en moins, mais on sent toujours la micro couche d'appréhension), d'un coup il se met à blaguer ("blagues pourries" dit-il), s'épanouit gentiment, prend possession de la discussion, capte un peu plus son public ébahi (moi en fait ) et place ici et là, au milieu d'un salmigondis (*private joke*) de conneries, un sourire si sincère, si doux, si vrai, qu'il lui fait pétiller le regard.
Comme pour te délivrer juste une goutte de bonheur pur.
Cet éclat dans l’œil, où tu le sens beau, fort, sûr de lui, mais sensible et touchant/touché à la fois.

C'est une image très marquante que celle du bonheur de l'autre.
J'aimerais bien qu'il puisse se voir comme je le vois dans ces moments là.

Doinel qui poste du Kate Bush, du Pixies, du McKennitt, du Balavoine et même du Portishead...
Y m'fait carrément du gringue aussi, ma parole

J'avais envie de te piquer au moins l'idée de Kate pour chez moi mais le réseau au taf est en mode apathique au carré, aujourd'hui...
Du coup t'as droit à un bisou à la place.

Pour ta peine.

Doinel a écrit:Dans quelques années, je pense qu'il deviendra sensible au regard des autres, à l'hostilité qu'il pourra provoquer. Alors, il se renfermera sur lui même et essaiera de devenir invisible ou au moins "normal".
Alors, je n'aurai de cesse [...]

Je t'aime.

Bonne chance à vous deux.

Merci Fleur, Senga, Fa. Je vous embrasse.

On parle souvent sur ZC de la relation aux "autres", les méchants et/ou les stupides normo-pensants.

Moi j'ai l'impression que mes difficultés commencent à partir du moment où je suis face à plus d'une personne, que le groupe soit zébré ou non.

Quand j'étais étudiant c'était un gros problème. Je fuyais les réunions, à moins d'être bien alcoolisé. Certaines discussions à plusieurs me mettaient très mal à l'aise. J'avais l'impression de ne pas exister, de ne savoir que dire et comment le dire. Je me rappelle un jour avoir quitté une table, tellement je me suis senti mal dans ma peau. Mon meilleur ami de l'époque s'en est rendu compte et est venu me rejoindre dehors pour me remonter le moral. Il y a des gens comme ça.

Avec le temps, j'ai appris à me faire à ces situations, à les vivre sans trop en souffrir et même par moments à les apprécier. J'écoute en observant, j'observe sans écouter, j'analyse. J'ai compris que pour beaucoup de personnes il est plus important de parler que d'écouter. Alors être un bon "écouteur", s'intéresser vraiment à ce que les autres disent, avec quelques moments de zapping quand même, faut pas exagérer, est très bien perçu. Je pose des questions. Parfois, quand je me sens bien, la machine à plaisanter entre en ébullition. Humour nonsensique, souvent caustique, parfois obscène, il faut faire attention quand même.

Il peut aussi m'arriver de prendre la parole, de raconter un truc. Alors la machine à m'autoévaluer entre en marche. Est ce dans le sujet? Est ce intéressant? Est ce nouveau (dur quand je suis avec des membres de ZC qui ont peut être lu mon fil)? Suis je en train de monopoliser la parole?

Dans une relation à deux je suis sans arrêt à la recherche de la bonne distance de sécurité. Je n'y peux rien, c'est instinctif. Je peux m'ouvrir très vite et jusqu'à un certain degré puis me refermer suite à un mot, une expression du visage, une intonation. Puis m'ouvrir à nouveau. J'aurais du être un boxeur.

Les rencontres organisées par le forum me laissent pour l'instant un sentiment mitigé. J'ai trouvé un noyau de personnes avec lesquelles je me sens bien, très bien même. Par contre je n'arrive pas à m'intégrer plus largement. C'est de ma faute. Si je suis dans un groupe où je ne connais personne j'ai beaucoup de mal. Il me faut au moins un point d'attache, quelqu'un que je connais et avec qui je suis en confiance. Notre relation privilégiée me permettra de me sentir plus à l'aise. Cette personne pourra solliciter mon intervention parfois.

Je ne pense pas que je sois ou puisse être perçu comme particulièrement sauvage. Réservé c'est sur mais sociable. Cependant, je ne suis pas socialement entreprenant. Je ne m'impose dans aucune relation aux autres. J'ai besoin de ressentir un intérêt que je ne fais rien pour susciter, et suis prêt à m'éloigner dès que je ressens qu'il n'est pas là ou faiblit. Je ressens pas mal d'émotions plus ou moins négatives. Etre devenu fumeur à une époque où il est interdit de fumer dans les lieux publics m'est très utile. Je fume énormément dans une soirée.

La question du monopole de la parole, je me la pose jamais
Je parle peu.

A part ce point, (d'avance, pardon, ça va sonner un peu creux...)
"tout pareil".
De la première à la dernière phrase.

Mici

Idem aussi du début à la fin. Je ne fume plus presque plus. Je ne fume que lorsque je sors...

j'avais un peu quitté le forum mais c'est avec grand plaisir que je te lis aujourd'hui, car je suis en tout point identique à ce que tu évoques dans ton post de ce midi.... troublant...mais délectable.

J'ai l'impression qu'on est pas mal à se ressembler sur ce point dans la "communauté".

D'ailleurs, j'aurais pu faire beaucoup plus court en disant que j'étais très marqué INFP dans le profil MTBI (plus INTP dans un contexte professionnel).

Il me semble reconnaitre des semblables lors des rencontres IRL. Assis à une table ou un peu plus en retrait, ils écoutent les extravertis ou les autres introvertis en mal de parole.

Certains sont plus actifs dans la conversation que d'autres.
Certains peuvent écouter très longtemps alors que d'autres ont besoin de leurs moments de solitudes ou de complicité avec une ou deux personnes particulières ("tu vas fumer?").
Certains peuvent rester très tard alors que d'autres ne font que passer.

Pour moi, monopoliser la parole dans un groupe c'est parler pendant trente secondes. En face à face, c'est un peu plus long. Mais je n'aime pas quitter une soirée avec l'impression d'avoir parlé plus que mon interlocuteur, de lui avoir "volé" son temps de parole.

Je dois vous dire quand même que vous m'avez un peu déçu

J'espérais que quelqu'un pointerait du doigt le formidable à propos de mon choix musical, fruit d'une pensée que certains sur le forum qualifient de kafkaienne. Il s'agit d'une idée judicieuse survenue sans aucun élément ayant accédé à la conscience.

A la recherche d'une chanson, j'ai opté pour du français. En regardant une playlist sur mon iPod, je me suis dit, pourquoi pas du M, je n'en ai jamais mis sur mon fil. Non, pas celles là, pourquoi pas Nostalgic Du Cool? Je n'ai aucune idée de quoi ça parle et je n'ai jamais vu le clip. Et là, bingo, les paroles et le clip collent pile poil avec l'esprit de mon post d'aujourd'hui et celui d'hier. Trop fort!

Désolée, je n'ai pas pu écouter, je suis au bureau mais j'écouterai ce soir sans faute!

Ha ha, perso j'avais bien évidement relevé ton choix musical...
Si je me retrouve dans ce que tu dis, je dois quand même avouer que je peux devenir plus extravertie (voir bavarde) dans un univers familier ou lorsque je me sens très très à l'aise.

Doinel a écrit:Je dois vous dire quand même que vous m'avez un peu déçu

J'espérais que quelqu'un pointerait du doigt le formidable à propos de mon choix musical

J'peux pas lire les vids, là
Fuck, quoi.

Non mais ouais, introversion blabla (tiens, tu oscilles INxP, x={T;F} ? pareil ) mais c'est pas juste ça. Je trouve les similitudes + profondes que ça, sinon j'aurions fermé min bec.

Hmmm... Dans le MBTI, j'ai un profil INFJ/P, avec les trois premiers très marqués. Pourtant, il m'arrive souvent de parler beaucoup, dès que je suis lancée sur un sujet de conversation qui me plaît et sur lequel je peux parler. Et puis, je ne fume pas, mais si tout le monde sort fumer, ça laisse les quelques non-fumeurs tranquillement tous seuls aussi. En revanche, j'ai un peu tendance à parler toujours avec les mêmes personnes et à avoir du mal à "circuler". Au moins si j'aime parler avec ces personnes, dans les rencontres ZC, c'est quand même généralement le cas. En fonction du groupe, il peut m'arriver aussi de rester tard, surtout quand le groupe n'est pas trop grand. (Quand il y a trop de monde et en plus personne que je connais, ça me fait parfois un peu peur, ça dépend si j'ai le moral ou pas.)

posté en double.

Moi aussi dans le bon environnement je peux être très bavard, d'où mon horloge interne qui me dit de ne pas dépasser mon temps de parole. Parfois, alors que je suis prêt à m'enflammer sur un sujet, je m'arrête pour relancer la personne en face de moi.

Allez, la minute culturelle, suite au joli clip posté par Fa sur son fil (dommage que c'est parfois entrecoupé par des plans sur des chevelus, mais bon)

Ed O'Brien, le guitariste de Radiohead, a dit un jour que Paranoid Android était une tentative de mélanger Bohemian Rhapsody avec les Pixies.
Testons.

Je ne sais plus si c'était Ed mais l'un d'eux a dit un jour en interview que Queen n'avait rien fait de bien depuis Seven Seas of Rhye, ce que je trouve un poil réducteur
(Bon ils étaient pas tous d'accord non plus ^^)

Menfoo j'aime les trois (enfin j'irais pas jusqu'à valider la version muppets )
Alors, ton verdict ? Mix ou pas mix ?

Excuse Fa, j'étais occupé à polluer ton fil.

Don't Stop Me Now, c'est une des meilleures.

Mon verdict? Mix assurément. Structure à la Bohemian, guitares sous influence Pixies, même si c'est difficile à associer à une chanson particulière. Ceci dit, Paranoid Android est un chef d’œuvre unique qui n'a rien à envier à ses inspirations.

(merci pour l'verdict, moi j'ai pas le niveau ^^ mais oui pour la majesté de paranoid )

tiens, un cadeau qui, je sais, te fera plaisir

Brassens. Fa tu es un trésor. C'est officiel.

J'adore le sourire mi espiègle, mi gêné quand il dit "pénis".

Je cherchais sur YT un clip hypothétique d'un groupe canadien que j'aime beaucoup et je suis tombé sur une vidéo de fan très, comment dire, intéressante. Je ne résiste pas au plaisir de le partager avec vous. Ceci dit, je me demande si ce n'est pas Laurent Voulzy dans sa bicoque de Belle Ile En Mer.

Très intéressant en effet!

Doinel a écrit: Ceci dit, je me demande si ce n'est pas Laurent Voulzy dans sa bicoque de Belle Ile En Mer.

Bon, je dois parfois danser un peu comme ça, mais quand je suis absolument sur de ne pas être vu. Et puis je n'ai pas de machin (oie? Canard? Dinde?).

Comme ça, je dirais un canard...

Je t'ai souvent supplié de croire en mon amour et d'essayer de me comprendre.

En guise de réponse, tu reprenais ta longue litanie de reproches, piétinant ma prière insensée dans la moindre de tes paroles, dans chacun de tes messages. Avec un tel acharnement que je pouvais sentir à quel point cette demande remuait des choses en toi.

Je t'avais certainement aimé passionnément, il y a bien longtemps, dans cette époque à présent idéalisée, lavée dans tes souvenirs de nos disputes quotidiennes. Ma décision de te quitter cette première fois? Une péripétie. Tu étais trop jeune pour apprécier ce que tu avais. Tu étais heureuse sans le savoir. Tu pensais retrouver la même chose avec le prochain. Cela me soulage du poids de la culpabilité que tu m'as fait porter à l'époque et jusqu'à récemment, celle d'avoir détruit ta vie en t'abandonnant, moi ton grand amour, toi que j'aimais toujours.

Je t'aime peut être, mais d'un amour moins fort que celui que j'ai éprouvé pour toutes les compagnes que j'ai connues entre chacune de nos retrouvailles, d'un amour moins fort que pour celle que je rencontrerai bientôt dans la rue ou au travail. Toi tu es ma sécurité, ma roue de secours. Te rends tu compte de l'ironie de ce que tu dis? Quelle sécurité ai je jamais trouvé auprès de toi qui m'a fait souffrir comme jamais je n'ai souffert, qui m'a fait envisager la mort comme seul remède?

Tu refuses de croire à l'évidence: je n'ai jamais aimé une femme comme je t'ai aimée et comme je t'aime toujours. Tu m'as obligé à te fuir, à vivre loin de toi dans le manque constant de toi. Tu m'as fait tout lâcher pour te retrouver dès que tu réapparaissais innocemment. J'ai beau te supplier de me croire, rien n'y fait. J'ai parfois envie de m'ouvrir les veines devant toi, pour qu'une fois, une fois au moins tu me dises que tu me crois.

Tu me dis que je leur ai tout donné et que je t'ai tout refusé. Que je n'ai jamais voulu faire de projets avec toi, que je t'ai toujours quittée.

Les seuls projets dont j'ai rêvé c'était avec toi. J'ai toujours rêvé de t'épouser pour sacraliser notre amour et notre bonheur d'être ensemble. Un mariage à l'église parce que je pourrais y associer ma foi de païen en l'amour. J'ai toujours refusé de t'épouser pour te prouver que je t'aimais vraiment, dans une relation où tu menaçais de me quitter au quotidien. Je sais que cette preuve ne t'apaiserait que le temps de la lune de miel et encore. Sans doute refuserais tu même ce mariage en m'accusant de ne l'accepter que parce que tu me l'as demandé. A exprimer tes désirs comme des exigences, tu cours le risque de ne pouvoir croire dans la sincérité de celui qui les réalise. Tu m'as toujours fait le coup. Pour tout.

Je suis toujours sincère avec toi. Je t'ai toujours exprimé la constance et la force de mes sentiments, même dans les pires moments.

Pourquoi n'es tu pas sincère avec moi?

Tu es capable de parler de ton amour pour moi au passé, de parler de tes espoirs que j'ai tués les uns après les autres. Je sais que je pourrais changer le temps de tous les verbes. C'est comme quand tu m'expliquais pourquoi tu m'avais quitté en passant du passé au présent quand tu évoquais notre couple. C'est comme quand tu me demandais de partir et me reprochais de ne pas rester, puis m'envoyais des SMS disant que je t'abandonnais et ruinais ta vie. Pourquoi veux tu toujours me voir si tu ne m'aimes plus et si tu n'as plus aucun espoir en nous?

Nous n'avons jamais été juste nous deux dans notre relation. Tu convoquais tes ex pour me montrer à quel point ils étaient parfaits et me prouver que tu pouvais vivre sereinement une relation sentimentale, avec ou sans sentiments de ton côté. Plutôt sans à t'entendre. Tu convoquais toutes mes ex pour me raconter la vie de rêve que j'avais eue avec elles. J'aurais aimé être dans ces relations que tu connais si bien. Parfois tu les considérais comme tes sœurs d'infortunes auprès du monstre que j'étais. Parfois comme les femmes idéales que j'avais su aimer. Parfois comme des salopes et des laiderons que seul mon mauvais goût m'avait fait choisir dans la masse.

Auprès de toi je n'existe pas. Tu nies ce que je suis, mes sentiments, mes qualités, mes vrais défauts.

Sans toi je n'existe pas.

Je t'ai demandé un jour pourquoi tu m'aimais. Je n'ai pas aimé ta réponse.

Tu m'as écrit que tu m'admirais pour mon intelligence.
Je ne suis pas particulièrement intelligent. Ce n'est pas une qualité de toute façon. Tu m'a souvent dénié la moindre intelligence. Tu m'a plus souvent affiché ton mépris que ton admiration.

Tu m'as décrit la magie et l'unicité de notre relation sexuelle.
Je l'ai toujours considérée comme l'expression ultime des sentiments incroyables que nous avions l'un pour l'autre. Je refuse d'y voir la cause.

Tu as évoqué un ensemble de "petites qualités" plus "banales", qui ne valaient visiblement même pas la peine d'être énumérées.
Est ce que c'est parce que tu les as toujours niées au quotidien? Désolé, mais ce sont ces petites et banales qualités que j'aurais voulu te voir décrire avec tendresse.

Nous n'avons jamais pu être heureux ensemble parce que tu n'a jamais cru en mon amour. Parce que tu as toujours plaqué sur moi l'image d'un homme parfois idéal, le plus souvent abominable. Un homme qui n'était jamais moi.

Tu souffrais de ne pouvoir croire en mon amour. Je souffrais de ta souffrance, de l'absurdité de cette souffrance et des attaques d'une violence incroyable qu'elle provoquait. Nous souffrions entre deux moments fugaces d'un bonheur unique. Te souviens tu de ces moments de magie? Non, bien sur, tu préfères nier leur existence tout en essayant de m'attirer vers toi en me repoussant de plus en plus.

Un jour, je t'ai demandé de me délivrer définitivement de toi, puisque je n'y arrivais pas tout seul, en m'écrivant clairement que tu ne croyais plus en nous. Tu l'as fait de très belle manière, sans la moindre ambigüité. Quelques secondes après tu me demandais si je pourrais encore te prendre dans mes bras.

Tu ne me connais pas. Tu ne veux pas me connaitre. Nous n'avons rien à faire ensemble. Cette fois c'est terminé.

Je t'aime comme un fou.

Montréal ou Fribourg ou Rouen, un jour passé et virtuel du 21ème siècle

Doinel a écrit:
Auprès de toi je n'existe pas. Tu nies ce que je suis, mes sentiments, mes qualités, mes vrais défauts.

Sans toi je n'existe pas.
...

Tes mots sont terribles...
Aimer comme un damné ? Ou ne plus aimer ?
Tu ne t'accorde pas beaucoup de choix.

Ça pique un peu/beaucoup de penser que j'aurais pu l'écrire et la recevoir.

"Tu ne me connais pas. Tu ne veux pas me connaitre."

J'ai dit ça mille fois à mon ex.
En désespoir de cause, pour lui laisser encore des chances, je lui demandais parfois : "qu'est ce que tu m'offrirais comme cadeau si tu voulais vraiment vraiment me faire plaisir ?".
Pas une fois la réponse n'a été satisfaisante (non pas que j'aime les cadeaux plus que ça, mais je me dis que quand on connait quelqu'un, on sait ce qu'il aime et ce dont il a envie).

Et puis ensuite, je me suis rendue compte que plein de gens avaient envie de me connaître... Que d'autres savaient me cerner, me toucher, me voir...

J'aime beaucoup ce texte...Après t'avoir lu, j'ai eu envie de le poster ici...

à tous.

Magnifique cette chanson que je ne connaissais pas. Merci Steph.

And now for something completely different...

Coucou Doinel,

Tes mots me touchent.
Je te souhaite de te libérer, tu sembles comme en prison et de mon point de vue, l'amour est tout autre chose...
(J'espère ne pas te blesser en disant cela)

La mort, l’amour, la vie

J’ai cru pouvoir briser la profondeur de l’immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m’a semblé plus vive que le sang
Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu’il n’y ait rien ni vire ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J’avais éliminé le glaçon des mains jointes
J’avais éliminé l’hivernale ossature
Du voeu de vivre qui s’annule

Tu es venue le feu s’est alors ranimé
L’ombre a cédé le froid d’en bas s’est étoilé
Et la terre s’est recouverte
De ta chair claire et je me suis senti léger
Tu es venue la solitude était vaincue
J’avais un guide sur la terre je savais
Me diriger je me savais démesuré
J’avançais je gagnais de l’espace et du temps
J’allais vers toi j’allais sans fin vers la lumière
La vie avait un corps l’espoir tendait sa voile
Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait à l’aurore des regards confiants
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta bouche était mouillée des premières rosées
Le repos ébloui remplaçait la fatigue
Et j’adorais l’amour comme à mes premiers jours.

Les champs sont labourés les usines rayonnent
Et le blé fait son nid dans une houle énorme
La moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien n’est simple ni singulier
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.
Les hommes sont faits pour s’entendre
Pour se comprendre pour s’aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.

Paul Eluard

Ce poème m'a ému. Merci Basilice.

J'avais déjà failli écrire sur ce sujet. Ca aurait commencé par l'image d'une prison dont je me serais enfin échappé.

J'ai une idée précise de ce que devrait être pour moi une relation amoureuse. Je l'ai écrit un jour mais n'ai pas conservé ce texte. Peut être le réécrirai je pour ce fil. Ce n'est pas ce que j'ai connu avec cette femme.

Quant à l'amour en tant que sentiment, je préfère croire que j'ai vécu un grand amour sans la relation qui aurait du l'accompagner. Verre à demi plein de champagne plutôt que complètement vide.

Pendant ses longues années à la recherche du succès, Alain Bashung a beaucoup côtoyé un compagnon de galère: Christophe.

Plus tard, devenu célèbre, Bashung a repris un des plus gros succès de Christophe. A sa manière, plus maladroite, plus fragile, plus touchante. Je me souviens précisément de la première fois que je l'ai entendue chez un disquaire à Paris. J'hésitais entre moment d'émotion rare et massacre.



Et puis, lors de sa dernière collaboration avec Boris Bergman, ils ont écrit une chanson que Bergman a conçu comme un adieu à Bashung et Bashung comme un hommage à Christophe, références à l'appui. La phrase clé "T'aimes plus les mots roses que je t'écris" prit alors pour chacun un sens différent.

J'aurais bien aimé trouver la version live de Tour Novice, infiniment supérieure, plus organique, plus remplie d'émotions que la version studio



L'année dernière, Christophe l'a reprise.

Doinel a écrit: Je me souviens précisément de la première fois que je l'ai entendue chez un disquaire à Paris. J'hésitais entre moment d'émotion rare et massacre.

J'ai ressenti exactement la même chose.
Je me souviens avoir éprouvé une tendresse et de la honte à la fois, pour lui.

Je te lis un peu plus haut et je te trouve lucide sur ton histoire.
Je te souhaite le meilleur à venir.

Christophe me touche aussi, dans cette chanson par exemple.
C'est un vrai personnage ce monsieur.
https://www.youtube.com/watch?v=IbHF75s_LQk

Merci Basilice.

Christophe a eu du mal à se débarrasser de l'étiquette (alc)Aline et des succès qui ont suivi. Pourtant il a toujours fait des choses intéressantes. Son statut relativement récent de grand de la chanson française moderne est amplement mérité.

Minuit Boulevard est superbe. J'ai aussi beaucoup de tendresse pour celle ci, plus connue.

Ce matin, lors d'une réunion avec mon chef, il m'a demandé de contacter un certain Andrzej. Je lui ai expliqué comment cela se prononçait.

Je connais quatre ou cinq mots de polonais mais je suis très fier de savoir le prononcer plus ou moins correctement. La langue en soi est très complexe, avec je crois encore plus de déclinaisons que le latin, mais une fois qu'on connait les règles on peut tout lire car ça se prononce comme ça s'écrit.

De fil en aiguille...

J'aime beaucoup la fin de Korczak, le film d'Andrzej Wajda.

Janusz Korczak était avant guerre un éducateur et un pédiatre. Il a aussi fait des émissions de radio et écrit des livres pour enfants qui sont devenus des classiques en Pologne.

Pendant la guerre, l'orphelinat dont il s'occupait fut transféré dans le ghetto de Varsovie. IL accompagna ses enfants et fit tout ce qui était en son pouvoir pour alléger leur quotidien.

Quand les nazis commencèrent à liquider le ghetto, la résistance polonaise offrit plusieurs fois à Korczak de s'évader. Il refusa, préférant partager le sort de ses enfants.

En Août 1942, Korczak monta avec deux cents enfants, munis de leur jouet ou livre préféré et habillés de leurs plus beaux vêtements, dans le train à bestiaux qui les emmena à Treblinka.

Là, les nazis voulurent l'épargner mais une fois encore il refusa.

La dernière scène du film ne montre pas cette fin tragique.

Le wagon de Korczak et de ses enfants se détache du train. La musique dramatique s'arrête et, après un moment en suspension, est remplacée par une musique douce. Au ralenti, la porte s'ouvre et tous sortent du wagon rayonnant de bonheur. Un enfant porte un drapeau avec l'étoile de David. Ils se mettent à courir dans un champ et, alors qu'ils disparaissent dans la brume, leur sort réel s'inscrit sur l'écran.

C'est la plus belle scène que j'ai vue dans un film traitant de la Shoah. Le rêve et l'espoir se substituent à l'immontrable. Janusz Korcak aurait certainement adoré.

Vous pouvez voir cette scène (ou le film en entier mais sans sous titres!) ci dessous:

Dans ma vie, j'ai toujours eu une âme de révolutionnaire.

Face à une situation qui me déplait, qui me plonge dans un mal être gris et cotonneux, et en l'absence d'une issue envisageable dans le court terme, je prends les armes.

Je renverse le gouvernement, abolis les lois et les privilèges et coupe quelques têtes. Et puis j'attends de voir ce qui en sort.

La destruction totale est une option que j'assume. Plutôt la ruine que le statu quo insupportable.

Mais une révolution est aussi porteuse d'espoir. Un nouvel ordre plus satisfaisant peut surgir de la fumée et des décombres. S'il n'est pas meilleur il sera au moins différent, il faudra s'y habituer avant de ne plus le voir en peinture et de fomenter un nouveau coup d'état.

Toujours chez moi cette impossibilité à supporter la souffrance. Si mes ressorts internes n'ont plus d'efficacité, s'ils ne me servent plus que d’anesthésiques que je dois m'enfiler à des doses de plus en plus élevées, je passe au plan B. Je sors l'artillerie. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus...j'dynammite...j'disperse...et j'ventile.

La colère me fait oublier ma peine. Je l'alimente avec passion, quitte à me raconter des histoires. Je me sens fort, conquérant, insensible à la douleur. Je revis enfin. Mon esprit me fournit des phrases cinglantes et définitives, l'ironie et le cynisme qui me donnent un sentiment de toute puissance. Je garde la plupart de ces phrases pour moi. Pas besoin de faire souffrir l'autre plus que nécessaire. Ma part sombre s'exprime en mon for intérieur. Je ne veux pas, au moment de la retombée, souffrir des paroles blessantes que j'aurais moi même infligées. Et puis je me serais abaissé au niveau de l'autre, crachant sa haine douloureuse.

Je ne me sens jamais plus intelligent que quand je fais des conneries.

Doinel a écrit:Dans ma vie, j'ai toujours eu une âme de révolutionnaire.

Face à une situation qui me déplait, qui me plonge dans un mal être gris et cotonneux, et en l'absence d'une issue envisageable dans le court terme, je prends les armes.

Je renverse le gouvernement, abolis les lois et les privilèges et coupe quelques têtes. Et puis j'attends de voir ce qui en sort.

La destruction totale est une option que j'assume. Plutôt la ruine que le statu quo insupportable.

Mais une révolution est aussi porteuse d'espoir. Un nouvel ordre plus satisfaisant peut surgir de la fumée et des décombres. S'il n'est pas meilleur il sera au moins différent, il faudra s'y habituer avant de ne plus le voir en peinture et de fomenter un nouveau coup d'état.

Toujours chez moi cette impossibilité à supporter la souffrance. Si mes ressorts internes n'ont plus d'efficacité, s'ils ne me servent plus que d’anesthésiques que je dois m'enfiler à des doses de plus en plus élevées, je passe au plan B. Je sors l'artillerie. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus...j'dynammite...j'disperse...et j'ventile.

La colère me fait oublier ma peine. Je l'alimente avec passion, quitte à me raconter des histoires. Je me sens fort, conquérant, insensible à la douleur. Je revis enfin. Mon esprit me fournit des phrases cinglantes et définitives, l'ironie et le cynisme qui me donnent un sentiment de toute puissance. Je garde la plupart de ces phrases pour moi. Pas besoin de faire souffrir l'autre plus que nécessaire. Ma part sombre s'exprime en mon for intérieur. Je ne veux pas, au moment de la retombée, souffrir des paroles blessantes que j'aurais moi même infligées. Et puis je me serais abaissé au niveau de l'autre, crachant sa haine douloureuse.

Je ne me sens jamais plus intelligent que quand je fais des conneries.

Oui, parfois, il ne reste plus que ça comme solution.

Il y a pas mal d'années, un amis irlandais m'avait emmené dans un bar branché de Paris, tout fier de me le faire découvrir. Il y avait toute la jeunesse friquée de la capitale, des jeunes aspirantes mannequin avec de vieux beaux. Il me demande mon avis, des étoiles plein les yeux. Je lui réponds que je voudrais lancer une bombe au milieu de tout ça.

Je me suis assagi depuis.