«Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
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Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Si vous aimez l'aviation, intéressante vidéo :
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Un très très beau témoignage ; une vue de l'intérieur.
Je ne pensais pas que je puisse un jour lire une description aussi précise de ce qui s'est effondré en moi il y a un peu plus de 6 mois et m'a envoyé chez un psychiatre avec en prime une expression somatique "multipathologique". J'ai évité l'HP, j'ai évité autre chose aussi... je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, je ne sais même pas s'il a été préférable de l'éviter. En fait, je ne sais plus rien. Je me contente du jour le jour, voire de l'heure à l'heure.
----------------
Dans un témoignage en commun, l’homme politique Renaud Gautier et le journaliste Grégoire Barbey évoquent la dépression. Leur dépression. Le regard des autres et la façon de surmonter ce mal du siècle qu’on préfère taire
Tremblements. Angoisses. Paniques. Vertiges. Sudations. Migraines. Douleurs thoraciques. Respiration rapide. Tachycardie. Fatigue morale. Psychique. Physique. Hypersensibilité au bruit. A la lumière. Et je continuais pourtant à multiplier les activités, les déplacements. Jusqu’au bout. Jusqu’à la rupture, d’autant plus douloureuse. Jusqu’à la chute. Silence.
D’accord, je m’octroie quelques jours de repos. Mais après, j’y retourne! J’ai beaucoup de dossiers à suivre. Et puis il ne faut pas sortir du circuit. Il faut être présent. De toute façon ça ira mieux dans une semaine. Ou pas.
Un mois. Culpabilité. Honte. Dépréciation de soi. Désespoir. Dépression. Les nuits paraissent interminables. Je me réveille une ou deux heures. Je pense, et immédiatement la fatigue réapparaît. Je me rendors. C’est mon quotidien.
Je n’aime pas ton regard!… Je n’aime pas du tout ton regard. Il est vide. Je vois bien que tu te demandes comment me parler. Si je suis toujours «le même». J’ai «disparu» cinq mois. Et puis tu as entendu plein de rumeurs. D’où ton regard.
Oui, j’ai été chez les fous. J’ai été interné avec eux. In-ter-né; oui mon pote. Et j’ai entendu leurs cris, comme ils ont entendu les miens. Des cris qui viennent de très loin et qui nous permettent parfois de quitter nos démons. Et oui, j’ai été pété aux médicaments. On m’a dit que c’était des bouées pour me rattraper.
Six mois. Sans écrire. Sans donner signe de vie. Six mois à gémir. Six mois à dormir. Six mois à réfléchir. Je revis quelque peu. Je reprends contact. Je veux me relever et aller de l’avant.
«Mais tu n’as pas l’air si mal!» Même les amis se sentent obligés de commenter mon état. Pourtant, ils savent, me connaissent. Mais que dire d’un mal qui demeure invisible. Peut-être devrais-je trembler et pleurer devant eux pour qu’ils me croient.
Tu voudrais que cela se voie. Que j’aie un plâtre ou une bande. Un peu comme toi quand tu tombes de vélo! Et bien non, je n’ai rien, je ne porte pas de stigmates. Juste des bleus à l’âme comme disait Françoise.
Tu n’as rien vu venir
Quand tu me demandes si je vais mieux, j’ai envie de te sauter au cou et de te hurler: pourquoi mieux? Tu n’as rien vu venir. Moi non plus. Ce jeudi matin la foudre m’est tombée dessus. Et il y a eu beaucoup de court-circuit, de grésillement dans ma tête. Mon disque dur a gravement flanché.
Rejet du contact physique. Sensation d’avoir la peau brûlée. D’être totalement à vif. Je garde un semblant de vie sociale, mais je me sens infiniment mieux tout seul, loin des autres.
Je revois mes errements. Je comprends cette addiction au travail. Cette fuite en avant. Cette course contre la montre. Il est temps de reprendre vie. De récupérer le contrôle, de me poser les bonnes questions.
Ai-je vraiment été aussi loin sans m’écouter? Comment n’ai-je pas eu la capacité de percevoir l’inévitable, la fatalité, le choc? J’avais cessé de prendre soin de moi. Je me suis déconnecté de moi-même en étant trop connecté au monde.
Société, tu ne m’auras plus
Je reprends goût aux choses. Je réécris. Etrange sensation, comme une nouvelle naissance à la vie. Une nouvelle conscience. J’ai changé mes perspectives et le monde semble s’être transformé.
Société, tu ne m’auras plus. J’irai à ma vitesse. Je ne me brûlerai pas les ailes une deuxième fois. Désormais, je me donnerai les moyens pour ne plus me laisser submerger par les exigences externes. L’horloge du monde est déréglée mais je défendrai la mienne quoi qu’il m’en coûte.
Cinq mois hors du monde, cinq mois pour que les gens t’oublient (ça, ce n’est pas forcément la plus mauvaise partie, ça nettoie en profondeur ton carnet d’adresses!). Mais c’est aussi un trou de 5 mois dans un CV… Et si je dis que j’ai été hospitalisé chez les fous, qui va me faire confiance, qui va m’engager? Certainement pas toi, tu as trop peur que ça me «reprenne». Et puis, on ne peut plus me faire confiance, n’est-ce pas?
Je regarde en arrière. Quinze mois ont passé. De cette période, j’ai hérité de quelques traumatismes. Mais surtout, j’ai appris beaucoup sur moi-même. J’ai fait ma connaissance. Je me suis transformé.
La masturbation du XXIe siècle. La dépression ou le burn-out, mais tu ne connais pas la différence, c’est un peu la masturbation du XXIe siècle: c’est sale et ça rend sourd. Et pourtant, si tu savais le nombre de gens qui sont passés par là. Et des gens proches de toi. Mais tu ne t’en es pas occupé. Mais quand je te regarde, toi, tu commences à présenter tous les signes du début d’une dépression. Tu es fatigué, ton job ne t’intéresse plus vraiment, tu es à bout de souffle. Arrête-toi. Juste dix minutes. Cesse de courir. Tu n’es plus maître de ta vie; les autres ont pris le pouvoir sur ta vie. Arrête-toi, souffle et réfléchis: est-ce que tout ça vaut la peine?
Ces mots de Paul Eluard: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses». Je ne veux pas oublier. Je n’oublierai pas. Cet accident de parcours sera à jamais gravé dans ma mémoire. Pour le meilleur comme pour le pire. Je me sens enfin libéré d’un poids, et il me reste la vie devant moi.
Tu l’as compris, enfin je l’espère, ton regard sur la dépression et ceux qui sont passés par là est insupportable. Tu ne veux pas savoir (parce que tu en as peur?) ce qu’est la dépression. C’est ton droit. Mais fait attention, cela peut arriver soudainement. Même à toi. Et à ce moment-là, il sera trop tard, tu enrageras du regard des autres.
Heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière."
Source : https://www.letemps.ch/opinions/2017/04/26/heureux-feles-laissent-passer-lumiere?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article
«Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» : j'en change le titre de mon fil.
Je ne pensais pas que je puisse un jour lire une description aussi précise de ce qui s'est effondré en moi il y a un peu plus de 6 mois et m'a envoyé chez un psychiatre avec en prime une expression somatique "multipathologique". J'ai évité l'HP, j'ai évité autre chose aussi... je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, je ne sais même pas s'il a été préférable de l'éviter. En fait, je ne sais plus rien. Je me contente du jour le jour, voire de l'heure à l'heure.
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Dans un témoignage en commun, l’homme politique Renaud Gautier et le journaliste Grégoire Barbey évoquent la dépression. Leur dépression. Le regard des autres et la façon de surmonter ce mal du siècle qu’on préfère taire
Tremblements. Angoisses. Paniques. Vertiges. Sudations. Migraines. Douleurs thoraciques. Respiration rapide. Tachycardie. Fatigue morale. Psychique. Physique. Hypersensibilité au bruit. A la lumière. Et je continuais pourtant à multiplier les activités, les déplacements. Jusqu’au bout. Jusqu’à la rupture, d’autant plus douloureuse. Jusqu’à la chute. Silence.
D’accord, je m’octroie quelques jours de repos. Mais après, j’y retourne! J’ai beaucoup de dossiers à suivre. Et puis il ne faut pas sortir du circuit. Il faut être présent. De toute façon ça ira mieux dans une semaine. Ou pas.
Un mois. Culpabilité. Honte. Dépréciation de soi. Désespoir. Dépression. Les nuits paraissent interminables. Je me réveille une ou deux heures. Je pense, et immédiatement la fatigue réapparaît. Je me rendors. C’est mon quotidien.
Je n’aime pas ton regard!… Je n’aime pas du tout ton regard. Il est vide. Je vois bien que tu te demandes comment me parler. Si je suis toujours «le même». J’ai «disparu» cinq mois. Et puis tu as entendu plein de rumeurs. D’où ton regard.
Oui, j’ai été chez les fous. J’ai été interné avec eux. In-ter-né; oui mon pote. Et j’ai entendu leurs cris, comme ils ont entendu les miens. Des cris qui viennent de très loin et qui nous permettent parfois de quitter nos démons. Et oui, j’ai été pété aux médicaments. On m’a dit que c’était des bouées pour me rattraper.
Six mois. Sans écrire. Sans donner signe de vie. Six mois à gémir. Six mois à dormir. Six mois à réfléchir. Je revis quelque peu. Je reprends contact. Je veux me relever et aller de l’avant.
«Mais tu n’as pas l’air si mal!» Même les amis se sentent obligés de commenter mon état. Pourtant, ils savent, me connaissent. Mais que dire d’un mal qui demeure invisible. Peut-être devrais-je trembler et pleurer devant eux pour qu’ils me croient.
Tu voudrais que cela se voie. Que j’aie un plâtre ou une bande. Un peu comme toi quand tu tombes de vélo! Et bien non, je n’ai rien, je ne porte pas de stigmates. Juste des bleus à l’âme comme disait Françoise.
Tu n’as rien vu venir
Quand tu me demandes si je vais mieux, j’ai envie de te sauter au cou et de te hurler: pourquoi mieux? Tu n’as rien vu venir. Moi non plus. Ce jeudi matin la foudre m’est tombée dessus. Et il y a eu beaucoup de court-circuit, de grésillement dans ma tête. Mon disque dur a gravement flanché.
Rejet du contact physique. Sensation d’avoir la peau brûlée. D’être totalement à vif. Je garde un semblant de vie sociale, mais je me sens infiniment mieux tout seul, loin des autres.
Je revois mes errements. Je comprends cette addiction au travail. Cette fuite en avant. Cette course contre la montre. Il est temps de reprendre vie. De récupérer le contrôle, de me poser les bonnes questions.
Ai-je vraiment été aussi loin sans m’écouter? Comment n’ai-je pas eu la capacité de percevoir l’inévitable, la fatalité, le choc? J’avais cessé de prendre soin de moi. Je me suis déconnecté de moi-même en étant trop connecté au monde.
Société, tu ne m’auras plus
Je reprends goût aux choses. Je réécris. Etrange sensation, comme une nouvelle naissance à la vie. Une nouvelle conscience. J’ai changé mes perspectives et le monde semble s’être transformé.
Société, tu ne m’auras plus. J’irai à ma vitesse. Je ne me brûlerai pas les ailes une deuxième fois. Désormais, je me donnerai les moyens pour ne plus me laisser submerger par les exigences externes. L’horloge du monde est déréglée mais je défendrai la mienne quoi qu’il m’en coûte.
Cinq mois hors du monde, cinq mois pour que les gens t’oublient (ça, ce n’est pas forcément la plus mauvaise partie, ça nettoie en profondeur ton carnet d’adresses!). Mais c’est aussi un trou de 5 mois dans un CV… Et si je dis que j’ai été hospitalisé chez les fous, qui va me faire confiance, qui va m’engager? Certainement pas toi, tu as trop peur que ça me «reprenne». Et puis, on ne peut plus me faire confiance, n’est-ce pas?
Je regarde en arrière. Quinze mois ont passé. De cette période, j’ai hérité de quelques traumatismes. Mais surtout, j’ai appris beaucoup sur moi-même. J’ai fait ma connaissance. Je me suis transformé.
La masturbation du XXIe siècle. La dépression ou le burn-out, mais tu ne connais pas la différence, c’est un peu la masturbation du XXIe siècle: c’est sale et ça rend sourd. Et pourtant, si tu savais le nombre de gens qui sont passés par là. Et des gens proches de toi. Mais tu ne t’en es pas occupé. Mais quand je te regarde, toi, tu commences à présenter tous les signes du début d’une dépression. Tu es fatigué, ton job ne t’intéresse plus vraiment, tu es à bout de souffle. Arrête-toi. Juste dix minutes. Cesse de courir. Tu n’es plus maître de ta vie; les autres ont pris le pouvoir sur ta vie. Arrête-toi, souffle et réfléchis: est-ce que tout ça vaut la peine?
Ces mots de Paul Eluard: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses». Je ne veux pas oublier. Je n’oublierai pas. Cet accident de parcours sera à jamais gravé dans ma mémoire. Pour le meilleur comme pour le pire. Je me sens enfin libéré d’un poids, et il me reste la vie devant moi.
Tu l’as compris, enfin je l’espère, ton regard sur la dépression et ceux qui sont passés par là est insupportable. Tu ne veux pas savoir (parce que tu en as peur?) ce qu’est la dépression. C’est ton droit. Mais fait attention, cela peut arriver soudainement. Même à toi. Et à ce moment-là, il sera trop tard, tu enrageras du regard des autres.
Heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière."
Source : https://www.letemps.ch/opinions/2017/04/26/heureux-feles-laissent-passer-lumiere?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article
«Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» : j'en change le titre de mon fil.
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Ours a écrit:
"Il doit bien y avoir une raison, mais j'ai beau activer mes derniers neurones, je ne vois rien de cohérent.
Alors ce doit être l'instinct qui m'y pousse."
L'instinct! Je crois en fait que je ne crois qu'à cela...
"Il doit bien y avoir une raison, mais j'ai beau activer mes derniers neurones, je ne vois rien de cohérent.
Alors ce doit être l'instinct qui m'y pousse."
L'instinct! Je crois en fait que je ne crois qu'à cela...
alba37- Messages : 57
Date d'inscription : 05/08/2017
Age : 52
Localisation : 37
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Je crois que nos décisions sont instinctives (reptiliennes), qu'ensuite nous les tempérons de culture et les étayons par une rationalité dont on n'hésite pas à tordre les bras quand elle ne nous convient pas.
----------------- complément le lendemain -----------------
Une question, pourtant, enfin une série de questions.
Notre cerveau, qui par moment nous emmène sur un chemin d'orgueil, fonctionne-t-il ainsi chez tout le monde ?
Est-ce une caractéristique autistique de négocier avec son reptile avant de s'y soumettre. Manifestons-nous dans nos actes une volonté subie bien que conscientisée ? Utilisons-nous un processus décisionnel bottom-up ?
Les surdoués sans autisme latent fonctionnent-t-il de la même manière ou à l'envers ? La rationalité impose-t-elle au reptile en manifestant une volonté voulante dans un processus top-down ?
La conscience de la nature multimodale de la prise de décision est-elle l'apanage de la douance ?
Nous disant surdoués, ne sommes nous que des personnalités dissociées et malade en constante négociation avec l'un ou l'autre des habitants de notre caboche ?
Ne pas savoir, ne pas vouloir, n'est-ce pas au fond un secret de la simplicité et de la quiétude. "Pour être heureux, il n'est pas nécessaire d'être con, mais ça aide" - Proverbe Shadock.
Un jour, avec une amie, je notais combien les rapports humains moyens me semblaient brutaux et blessants. J'en déduisais que les humanités moyennes étaient de facto bien moins sensibles que nous pour pouvoir le supporter. Sa réponse fut laconique : "ils se blessent autant, mais ils ne le savent pas", supposant ainsi la faiblesse (et peut-être sagesse) de leur introspection.
----------------- complément le lendemain -----------------
Une question, pourtant, enfin une série de questions.
Notre cerveau, qui par moment nous emmène sur un chemin d'orgueil, fonctionne-t-il ainsi chez tout le monde ?
Est-ce une caractéristique autistique de négocier avec son reptile avant de s'y soumettre. Manifestons-nous dans nos actes une volonté subie bien que conscientisée ? Utilisons-nous un processus décisionnel bottom-up ?
Les surdoués sans autisme latent fonctionnent-t-il de la même manière ou à l'envers ? La rationalité impose-t-elle au reptile en manifestant une volonté voulante dans un processus top-down ?
La conscience de la nature multimodale de la prise de décision est-elle l'apanage de la douance ?
Nous disant surdoués, ne sommes nous que des personnalités dissociées et malade en constante négociation avec l'un ou l'autre des habitants de notre caboche ?
Ne pas savoir, ne pas vouloir, n'est-ce pas au fond un secret de la simplicité et de la quiétude. "Pour être heureux, il n'est pas nécessaire d'être con, mais ça aide" - Proverbe Shadock.
Un jour, avec une amie, je notais combien les rapports humains moyens me semblaient brutaux et blessants. J'en déduisais que les humanités moyennes étaient de facto bien moins sensibles que nous pour pouvoir le supporter. Sa réponse fut laconique : "ils se blessent autant, mais ils ne le savent pas", supposant ainsi la faiblesse (et peut-être sagesse) de leur introspection.
Dernière édition par Ours de la MAZ le Ven 18 Aoû 2017 - 18:35, édité 2 fois
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d'angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s'animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites
Paul Eluard in Le dur désir de durer, 1946, Œuvres complètes t.II © Gallimard, La Pléiade, p.83
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d'angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s'animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites
Paul Eluard in Le dur désir de durer, 1946, Œuvres complètes t.II © Gallimard, La Pléiade, p.83
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
- Paroles:
Perlimpinpin par Barbara
Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !
Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien !
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d'abandon,
Et pour ce jardin qui frissonne !
Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance.
Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !
Et vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance,
Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse !
D'un fil, je recopie l'épitaphe de la tombe de Barbara :
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance
Extrait d'une chanson, une chanson où elle écrit : "Que c'est abominable d'avoir pour ennemis / Les rires de l'enfance !"
C'est tellement vrai. Comment une maison peut-elle tenir debout quand ses fondations sont de plusieurs morceaux, de plusieurs factures. Et que des choses se sont produites dont il ne reste que des bouffées d'émotions, de peur, d'instabilité incompréhensibles. Bouffées qui ne s'évanouissent que noyées dans l'alcool, la bouffe et autres "dys-comportements", ....
Retrouver son enfant intérieur, pour moi c'est retrouver un être asphyxié, gris et apeuré, caché dans une pénombre nuageuse, le nez et les oreilles sous une couverture rêche. Mon enfant intérieur ? Je le fuis, comme je me fuis, comme j'ai toujours fait : aller plus vite que la vie, aller plus vite que les rires... parce que ce n'en sont pas des rires justement. N'étaient-ce que des cris ?
Le psychiatre que je vois, m'a dit il y a un moment : "On ne vous a pas appris à aimer"
Belle affaire ! Oui. Ce que je sais faire, c'est me méfier, me prémunir, sembler tout donner mais garder un point central, un point de restauration comme dirait Windows. De l'amour je n'ai que l'attachement inconditionnel, celui qui ne supporte pas le regard des adultes, celui qui est tout ou qui n'est plus. J'ai souvent cru aimer, je n'ai fait que m'attacher à l'autre en m'attachant moi-même. Que de belles j'ai grillé sur place....
Le zèbre vit en troupeau ?
Éparpillé façon puzzle alors.
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
"On ne vous a pas appris à aimer"
Oui. Ce que je sais faire, c'est me méfier, me prémunir, ....
Ouh là çà cela fait mal.... c'est exactement moi!
Je me sens incapable d'aimer simplement
Incapable de donner simplement
Et même incapable de prendre l'amour que l'on me donne simplement
Car enfant on ne m'a pas montré l'Amour ...tout simplement
Cela fait trop mal, je ne peux en dire plus
Oui. Ce que je sais faire, c'est me méfier, me prémunir, ....
Ouh là çà cela fait mal.... c'est exactement moi!
Je me sens incapable d'aimer simplement
Incapable de donner simplement
Et même incapable de prendre l'amour que l'on me donne simplement
Car enfant on ne m'a pas montré l'Amour ...tout simplement
Cela fait trop mal, je ne peux en dire plus
alba37- Messages : 57
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Localisation : 37
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Là je comprends la vérité
elle éclate dans mes désirs
et dans mes détresses
dans mes déceptions
dans mes déséquilibres
dans mes délires
là je comprends la vérité
à présent
chercher la vie
Alejandra Pizarnik – Seulement
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
vie
elle éclate dans mes désirs
et dans mes détresses
dans mes déceptions
dans mes déséquilibres
dans mes délires
là je comprends la vérité
à présent
chercher la vie
Alejandra Pizarnik – Seulement
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
vie
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
A propos des sonde spatiales Voyager toujours en péregrination dnas l'espace :
".../...leur plus gros impact sur l'humanité est peut-être dû à une image, parmi les milliers prises. Carl Sagan a demandé que Voyager 1 prenne une photo de la Terre éloignée alors de 6,4 milliards de kilomètres. Elle fut prise le jour de la Saint Valentin, la fête des amoureux dans de nombreux pays, en 1990. La Terre est alors apparue comme un point minuscule, une poussière dans un rayon de lumière, moins d'un pixel dans l'immensité de l'espace. "Je pense que cette perspective souligne notre responsabilité de préserver et chérir ce petit point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue", avait déclaré M. Sagan."
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/espace/univers/voyager-la-mission-la-plus-romantique-de-l-univers-fete-ses-40-ans_115830
".../...leur plus gros impact sur l'humanité est peut-être dû à une image, parmi les milliers prises. Carl Sagan a demandé que Voyager 1 prenne une photo de la Terre éloignée alors de 6,4 milliards de kilomètres. Elle fut prise le jour de la Saint Valentin, la fête des amoureux dans de nombreux pays, en 1990. La Terre est alors apparue comme un point minuscule, une poussière dans un rayon de lumière, moins d'un pixel dans l'immensité de l'espace. "Je pense que cette perspective souligne notre responsabilité de préserver et chérir ce petit point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue", avait déclaré M. Sagan."
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/espace/univers/voyager-la-mission-la-plus-romantique-de-l-univers-fete-ses-40-ans_115830
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
La conscience de soi n'est-elle pas au fond la plus puissante de nos prisons
Six oiseaux au soleil levant
Mélancolie
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Il faut bien reconnaitre que nous sommes tous des malades....
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Charles Bukowski
[maintenant que vous voilà professeur de création littéraire, qu’est-ce que vous allez leur apprendre ?]
je vais leur apprendre à connaître le malheur
en amour, les hémorroïdes, les dents qui se
déchaussent
et à boire du vin pas cher,
à éviter l’opéra et le golf et les échecs,
à bouger sans cesse leur lit de place
et puis je vais leur apprendre à rechercher
d’autres amours malheureuses
et à ne jamais utiliser sur leur machine de rubans en soie,
à fuir comme la peste les pique-niques en famille
ou les photographies dans les roseraies;
ils devront lire Hemingway une seule fois,
sauter Faulkner,
ignorer Gogol, bien regarder les photos de Gertrude Stein
et lire au lit Sherwood Anderson
tout en mangeant des crackers Ritz,
et comprendre que tous ceux qui
parlent de libération sexuelle
ont plus de problèmes de ce côté-là que vous.
ils devront aussi écouter E. Power Biggs jouer
de l’orgue à la radio tandis qu’ils
se rouleront du Bull Durham dans l’obscurité
et dans une ville étrangère
avec plus qu’une journée de pension payée d’avance
et après avoir perdu amis, relations et situation.
ils devront ne jamais se considérer comme des
êtres d’exception et/ou de grande beauté
et ne jamais essayer de le devenir.
ils devront connaître encore un autre échec amoureux.
et observer la mouche qui se promène l’été sur le rideau.
ils devront éviter toute course au succès et aussi de jouer au billard.
ils devront piquer une vraie colère quand
ils découvriront que les pneus de leur voiture sont à plat.
ils devront prendre des vitamines mais ne pas soulever de poids
et encore moins pratiquer le jogging.
et puis après tout ça
ils devront remonter la filière à l’envers
et connaître le bonheur en amour.
et la seule chose qu’ils
auront apprise
est que personne ne sait rien –
ni l’Etat, ni les souris
ni le tuyau d’arrosage, ni l’Etoile du Berger.
et si vous m’avez comme
professeur de création littéraire
et que vous me récitez ce machin
je vous donnerai le max.
20 sur 20.
Charles Bukowski, L’amour est un chien de l’enfer
Source : http://revuedepoesie.blog.lemonde.fr
[maintenant que vous voilà professeur de création littéraire, qu’est-ce que vous allez leur apprendre ?]
je vais leur apprendre à connaître le malheur
en amour, les hémorroïdes, les dents qui se
déchaussent
et à boire du vin pas cher,
à éviter l’opéra et le golf et les échecs,
à bouger sans cesse leur lit de place
et puis je vais leur apprendre à rechercher
d’autres amours malheureuses
et à ne jamais utiliser sur leur machine de rubans en soie,
à fuir comme la peste les pique-niques en famille
ou les photographies dans les roseraies;
ils devront lire Hemingway une seule fois,
sauter Faulkner,
ignorer Gogol, bien regarder les photos de Gertrude Stein
et lire au lit Sherwood Anderson
tout en mangeant des crackers Ritz,
et comprendre que tous ceux qui
parlent de libération sexuelle
ont plus de problèmes de ce côté-là que vous.
ils devront aussi écouter E. Power Biggs jouer
de l’orgue à la radio tandis qu’ils
se rouleront du Bull Durham dans l’obscurité
et dans une ville étrangère
avec plus qu’une journée de pension payée d’avance
et après avoir perdu amis, relations et situation.
ils devront ne jamais se considérer comme des
êtres d’exception et/ou de grande beauté
et ne jamais essayer de le devenir.
ils devront connaître encore un autre échec amoureux.
et observer la mouche qui se promène l’été sur le rideau.
ils devront éviter toute course au succès et aussi de jouer au billard.
ils devront piquer une vraie colère quand
ils découvriront que les pneus de leur voiture sont à plat.
ils devront prendre des vitamines mais ne pas soulever de poids
et encore moins pratiquer le jogging.
et puis après tout ça
ils devront remonter la filière à l’envers
et connaître le bonheur en amour.
et la seule chose qu’ils
auront apprise
est que personne ne sait rien –
ni l’Etat, ni les souris
ni le tuyau d’arrosage, ni l’Etoile du Berger.
et si vous m’avez comme
professeur de création littéraire
et que vous me récitez ce machin
je vous donnerai le max.
20 sur 20.
Charles Bukowski, L’amour est un chien de l’enfer
Source : http://revuedepoesie.blog.lemonde.fr
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Elle était déjà desséchée et cassée
Je la connaissais parmi les pierres abandonnées
Elle était née
Parce qu'elle vivre seule et voir
La cavale des nuages aux crêtes d'or
A midi le soleil la toisa méchamment
De ses yeux brûlants le lendemain
La faim la tourmenta elle se pencha mourut
Au même moment le vent
Chaleureusement et doucement la caressa
Agota Kristof - L'herbe
Clous - Zoé éditions p.9
Je la connaissais parmi les pierres abandonnées
Elle était née
Parce qu'elle vivre seule et voir
La cavale des nuages aux crêtes d'or
A midi le soleil la toisa méchamment
De ses yeux brûlants le lendemain
La faim la tourmenta elle se pencha mourut
Au même moment le vent
Chaleureusement et doucement la caressa
Agota Kristof - L'herbe
Clous - Zoé éditions p.9
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
"Quant aux rechutes dans la barbarie telles que les guerres entre peuples européens, on y croyait aussi peu qu'aux sorcières et aux fantômes : nos pères étaient épris d'une confiance persistante dans le pouvoir de la tolérance et de l'esprit de réconciliation qu'ils voyaient comme une obligatoire à laquelle tout le monde serait tenu de souscrire. Ils pensaient sincèrement que les lignes de divergences entre nations et confessions s'estomperaient progressivement pour se fondre dans une dimensions humaine commune et que les biens suprêmes que sont la paix et la sécurité deviendraient le lot de l'humanité entière..."
- Spoiler:
- Stefan Sweig - Le monde d'hier - 1941
texte placé en Incipit de l'album Gallimard : La Fissure
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Oh ! Bien sur, la manière de chanter est désuette, la trosion du corps et de la tête masque peu celle de l'âme, mais quelle force dans les paroles et leur contexte :
"Le 4 juillet 1964, Barbara, qui fut une enfant juive se cachant pendant la Seconde Guerre mondiale pour échapper à l'extermination, se rend sans enthousiasme en Allemagne en réponse à l'invitation de Hans-Günther Klein, directeur du Junges Theater de la ville universitaire de Göttingen. Son premier concert faillit ne pas avoir lieu. Barbara a en effet réclamé un piano à queue, et elle est fort énervée en arrivant sur la scène de découvrir un piano droit. Le concert semble impossible, malgré toutes les tentatives de Hans-Günther Klein. Finalement, grâce à la mobilisation d'étudiants qui réussirent à trouver un piano à queue mis à disposition par une vieille dame, le concert put avoir lieu2. Malgré la réaction initiale de la chanteuse et les deux heures de retard du concert, le public l'ovationne chaleureusement. Agréablement surprise et touchée par l’accueil qu’elle reçoit, Barbara prolonge son séjour d’une semaine. Le dernier soir, elle offre une version initiale de la chanson Göttingen, à la fois chantée et parlée, qu’elle a écrite d’un trait dans les jardins du théâtre." - Wikipedia
".../...
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime,
A Göttingen, à Göttingen.
.../..."
Au moment de l'entrée au parlement allemand de l'AFD, de la puissance nouvelle des libéraux, de nos grands écarts soicio-politico-économique.... "O faites que jamais..."
"Le 4 juillet 1964, Barbara, qui fut une enfant juive se cachant pendant la Seconde Guerre mondiale pour échapper à l'extermination, se rend sans enthousiasme en Allemagne en réponse à l'invitation de Hans-Günther Klein, directeur du Junges Theater de la ville universitaire de Göttingen. Son premier concert faillit ne pas avoir lieu. Barbara a en effet réclamé un piano à queue, et elle est fort énervée en arrivant sur la scène de découvrir un piano droit. Le concert semble impossible, malgré toutes les tentatives de Hans-Günther Klein. Finalement, grâce à la mobilisation d'étudiants qui réussirent à trouver un piano à queue mis à disposition par une vieille dame, le concert put avoir lieu2. Malgré la réaction initiale de la chanteuse et les deux heures de retard du concert, le public l'ovationne chaleureusement. Agréablement surprise et touchée par l’accueil qu’elle reçoit, Barbara prolonge son séjour d’une semaine. Le dernier soir, elle offre une version initiale de la chanson Göttingen, à la fois chantée et parlée, qu’elle a écrite d’un trait dans les jardins du théâtre." - Wikipedia
".../...
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime,
A Göttingen, à Göttingen.
.../..."
Au moment de l'entrée au parlement allemand de l'AFD, de la puissance nouvelle des libéraux, de nos grands écarts soicio-politico-économique.... "O faites que jamais..."
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Sculptures "cinétiques" :
(mettre le son au minimum car il est crispant...)
(mettre le son au minimum car il est crispant...)
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
un poème c'est une ville pleine de rues et d'égouts
pleine de saints, de héros, de mendiants, de fous
pleine de banalité et d'alcool,
pleine de pluie, d'orages et de rafales
de vent, un poème c'est une ville en guerre
un poème c'est une ville en flamme
un poème c'est une ville pleine de fusils
avec ses barbiers pleins d'ivrognes cyniques,
un poème c'est une ville où Dieu chevauche à poil
dans les rues comme Lady Godiva,
où les chiens aboient la nuit ;
un poème c'est une ville pleine de poètes
qui se ressemblent presque tous
envieux et amers...
Charles Bukowski - cité en préface du recueil de poèmes L'amour est un chien de l'enfer - Grasset, Les cahiers rouges
pleine de saints, de héros, de mendiants, de fous
pleine de banalité et d'alcool,
pleine de pluie, d'orages et de rafales
de vent, un poème c'est une ville en guerre
un poème c'est une ville en flamme
un poème c'est une ville pleine de fusils
avec ses barbiers pleins d'ivrognes cyniques,
un poème c'est une ville où Dieu chevauche à poil
dans les rues comme Lady Godiva,
où les chiens aboient la nuit ;
un poème c'est une ville pleine de poètes
qui se ressemblent presque tous
envieux et amers...
Charles Bukowski - cité en préface du recueil de poèmes L'amour est un chien de l'enfer - Grasset, Les cahiers rouges
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Dans la suite de sculpture "cinétique", Visite Vimeo de réalisation de l'artiste Zimoun :
http://www.zimoun.net/
http://www.zimoun.net/
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
C’est long.
Ce post est long.
Ce post ne conviendra pas au Facebook-surfing pas plus qu’au forum-surfing mais peu importe.
Ce post est de moi, du profond de moi et il n’a de sens que pour moi. Mais il vous est aussi adressé aussi comme pour dire à l’écho : je suis ce que je suis et je ne fais que ce que je peux.
Je n’ai jamais été de ce monde ; je n’ai fait que le traverser. Avant je ne lui manquais pas, pendant moi je ne lui sers à rien, après moi il n’en restera rien.
L’une de mes angoisses est de ne plus réussir à subvenir à mes besoins vitaux, l’une de mes angoisses est de perdre cette solitude et cette liberté ou plus exactement cette éthéréïté qui m’apaise.
Cela me hante depuis … la conscience. J’ai dû hériter cela de ma famille ou de mon histoire ou de choses entendues et incomprises ou de choses vécues. Peut-être aussi les déracinements successifs : Paris, Brazzaville, Genève, Reims, Paris… Qu’importe !
La rencontre (textuelle) avec une poète récemment disparue, Agota Kristof, m’a amené à me procurer un recueil de poèmes. Le succès d’un roman graphique, La Fissure, m’a amené aussi à me le procurer. De l’un et de l’autre, je ne peux me défaire. Matin, midi et soir ils sont, ils sont là sur ma table, avivant mon inquiétude, comme la pendules des Vieux de Brel : « Je t’attends » !
Je sais par expérience, que mettre à la lumière les inquiétudes contribue à les apaiser. Alors je vais partager 2 poèmes. Poèmes de migrant, d’étranger ; poèmes d’étranger au monde aussi.
Dans le filet du pécheur la vie
dans la main du pêcheur le couteau
le dos du pêcheur se courbe
sous le vent la mer fléchit
Il n’y a plus rien à vendre dans les foires sur les champs
pour de l’argent ni poisson ni vin ni pain
il n’y a plus rien à mendier dans les villes
dans les forêts ni fer ni or
La boue a quitté les routes et la poussière
les sentiers les pieds des errants se font pierre gelée
la lumière a abandonné les mais sons la fumée
les cheminées et les oiseaux les arbres
Les fontaines les yeux les terres se sont desséchées
dans le filet du pêcheur la vie
le vent traine du sable et sur le sable jaune
les navires les mortels les marins si étroite est la mer
Dans les filets du pêcheur la vie – Clous – Agotha Khristof
Ensuite il s’est retourné vers la droite
rien
il a eu peur là peut-être qu’il a pleuré
il n’en était pas sûr
car la pluie
a frappé son visage
une fois il avait déjà regardé à gauche en avant aussi
en arrière il le savait ce n’était pas la peine
là-haut le ciel était gris et en bas rien que de la boue
la boue et c’était ce qu’il y avait de plus proche
Et il dit
« Pourquoi as-tu disparu tes mains de verre
sont transparentes comme les maigres eaux cristallines
des ruisseaux de montagne est gravé
dans tes yeux et l’écœurement sur tes lèvres »
Et le lendemain il dit
« Noir était ton visage d’une voix au rire perçant
pourtant j’aimerai atteindre la montagne blanche
que les voyageurs guettent
en se penchant par le fenêtre de trains sans rails
jusqu’au moment où perdant tout espoir
ils se pendent à la poignée de l’alarme
là ils se balancent alignés mon père aussi
et entre les roues
des petits enfants jamais nés pleurent
des millions d’étoiles
leur montrent le chemin »
Et le troisième jour il dit
« Ceux qui ont été battus n’ont pas rendus les coups
mais ils sont devenus méchants
et ils ont traversé le fleuve à la tombée de la nuit
pour atteindre l’heure des comptes derrière
le remblai noir
les innocents aussi sont tombés »
Alors cent hommes ont marché dans le champ détrempé
Et ils ont dit
« Quand cesserons nous de pleurer
nos morts sont heureux
nous sommes les survivants les lâches
nous sommes les sacrifiés »
Les habits des cent hommes étaient sombres
sombres aussi les yeux des cent hommes
il étaient comme de frères
pourtant ils ne se connaissaient pas
Les survivants – Clous – Agotha Khristof
Ce post est long.
Ce post ne conviendra pas au Facebook-surfing pas plus qu’au forum-surfing mais peu importe.
Ce post est de moi, du profond de moi et il n’a de sens que pour moi. Mais il vous est aussi adressé aussi comme pour dire à l’écho : je suis ce que je suis et je ne fais que ce que je peux.
Je n’ai jamais été de ce monde ; je n’ai fait que le traverser. Avant je ne lui manquais pas, pendant moi je ne lui sers à rien, après moi il n’en restera rien.
L’une de mes angoisses est de ne plus réussir à subvenir à mes besoins vitaux, l’une de mes angoisses est de perdre cette solitude et cette liberté ou plus exactement cette éthéréïté qui m’apaise.
Cela me hante depuis … la conscience. J’ai dû hériter cela de ma famille ou de mon histoire ou de choses entendues et incomprises ou de choses vécues. Peut-être aussi les déracinements successifs : Paris, Brazzaville, Genève, Reims, Paris… Qu’importe !
La rencontre (textuelle) avec une poète récemment disparue, Agota Kristof, m’a amené à me procurer un recueil de poèmes. Le succès d’un roman graphique, La Fissure, m’a amené aussi à me le procurer. De l’un et de l’autre, je ne peux me défaire. Matin, midi et soir ils sont, ils sont là sur ma table, avivant mon inquiétude, comme la pendules des Vieux de Brel : « Je t’attends » !
Je sais par expérience, que mettre à la lumière les inquiétudes contribue à les apaiser. Alors je vais partager 2 poèmes. Poèmes de migrant, d’étranger ; poèmes d’étranger au monde aussi.
Dans le filet du pécheur la vie
dans la main du pêcheur le couteau
le dos du pêcheur se courbe
sous le vent la mer fléchit
Il n’y a plus rien à vendre dans les foires sur les champs
pour de l’argent ni poisson ni vin ni pain
il n’y a plus rien à mendier dans les villes
dans les forêts ni fer ni or
La boue a quitté les routes et la poussière
les sentiers les pieds des errants se font pierre gelée
la lumière a abandonné les mais sons la fumée
les cheminées et les oiseaux les arbres
Les fontaines les yeux les terres se sont desséchées
dans le filet du pêcheur la vie
le vent traine du sable et sur le sable jaune
les navires les mortels les marins si étroite est la mer
Dans les filets du pêcheur la vie – Clous – Agotha Khristof
Ensuite il s’est retourné vers la droite
rien
il a eu peur là peut-être qu’il a pleuré
il n’en était pas sûr
car la pluie
a frappé son visage
une fois il avait déjà regardé à gauche en avant aussi
en arrière il le savait ce n’était pas la peine
là-haut le ciel était gris et en bas rien que de la boue
la boue et c’était ce qu’il y avait de plus proche
Et il dit
« Pourquoi as-tu disparu tes mains de verre
sont transparentes comme les maigres eaux cristallines
des ruisseaux de montagne est gravé
dans tes yeux et l’écœurement sur tes lèvres »
Et le lendemain il dit
« Noir était ton visage d’une voix au rire perçant
pourtant j’aimerai atteindre la montagne blanche
que les voyageurs guettent
en se penchant par le fenêtre de trains sans rails
jusqu’au moment où perdant tout espoir
ils se pendent à la poignée de l’alarme
là ils se balancent alignés mon père aussi
et entre les roues
des petits enfants jamais nés pleurent
des millions d’étoiles
leur montrent le chemin »
Et le troisième jour il dit
« Ceux qui ont été battus n’ont pas rendus les coups
mais ils sont devenus méchants
et ils ont traversé le fleuve à la tombée de la nuit
pour atteindre l’heure des comptes derrière
le remblai noir
les innocents aussi sont tombés »
Alors cent hommes ont marché dans le champ détrempé
Et ils ont dit
« Quand cesserons nous de pleurer
nos morts sont heureux
nous sommes les survivants les lâches
nous sommes les sacrifiés »
Les habits des cent hommes étaient sombres
sombres aussi les yeux des cent hommes
il étaient comme de frères
pourtant ils ne se connaissaient pas
Les survivants – Clous – Agotha Khristof
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
merci Ours pour ces poèmes - tu me donnes envie de relire ceux de Wislawa Szymborska
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
"Parce que, car, pourtant, malgré.
Que se serait-il passé si la main, le pied,
à un pas, un cheveu
du concours de circonstances."
Dans le fleuve d'Héraclite - Wislawa Szymborska
Source : www.babelio.com
Que se serait-il passé si la main, le pied,
à un pas, un cheveu
du concours de circonstances."
Dans le fleuve d'Héraclite - Wislawa Szymborska
Source : www.babelio.com
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Coucou Ours, je n'ai plus de fil, je peux poster une vidéo sur le tien ? (On va dire que t'es d'accord ^^).
Une collègue m'a conseillé d'aller voir "Les grands esprits".
La bande annonce m'a fait sourire. Je suis sure qu'en plus ca se termine bien pour le prof.
Je n'enseigne pas à Stains, mais la population y est assez similaire dans mon lycée. Il y a un niveau social très bas, on est dans la cité.
Une collègue m'a conseillé d'aller voir "Les grands esprits".
La bande annonce m'a fait sourire. Je suis sure qu'en plus ca se termine bien pour le prof.
Je n'enseigne pas à Stains, mais la population y est assez similaire dans mon lycée. Il y a un niveau social très bas, on est dans la cité.
Dernière édition par Parisette le Lun 30 Oct 2017 - 18:26, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Comment dire que je suis d'accord....
Tu es la bienvenue !
Je regarderai demain... trop tard pour ce soir !
Tu es la bienvenue !
Je regarderai demain... trop tard pour ce soir !
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Vu.
tu as choisis / accepté le dur !
Honneur à toi !
Pourtant, une remarque, nul n'a de dette à payer à quiconque, tant être humain, que situation, que histoire personnelle.
Je ne permets de dire cela, car j'ai payé pour voir et je crois bien que certaines de mes inclinaisons actuelles sont encore une forme de remboursement d'une dette sociale et historique qui ne sont pas de mon fait.
tu as choisis / accepté le dur !
Honneur à toi !
Pourtant, une remarque, nul n'a de dette à payer à quiconque, tant être humain, que situation, que histoire personnelle.
Je ne permets de dire cela, car j'ai payé pour voir et je crois bien que certaines de mes inclinaisons actuelles sont encore une forme de remboursement d'une dette sociale et historique qui ne sont pas de mon fait.
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Clairement je paye l'abandon des familles, l'abandon des prof précédents...et le jem'enfoutiste de la direction.
Je suis naze, physiquement et émotionnellement. En être arrivée pour abondonner maintenant, ca me déprime...
Je suis naze, physiquement et émotionnellement. En être arrivée pour abondonner maintenant, ca me déprime...
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Parisette a écrit:.../... En être arrivée pour abandonner maintenant, ca me déprime...
Que dire un poème n'est jamais fini
Que dire d'une avalanche d'événements
que dire de l'envers de l'endroit du réel
que dire face aux arbrisseaux couverts de neige
Que dire aux baies rouges enrobées de glace
Que dire quand le vent du nord souffle par rafales
Que dire aux moineaux qui attendent en rangs serrés
Que dire aux flocons qui virevoltent dans l'air dur
Que dire à l'araignée des maisons qui tisse sa toile
Que dire captant les râles de ceux qui ont faim froid & peur
Que dire quand des lueurs jaillissent du miroir vide
Que dire dans la jungle de béton de néon de verre & d'acier
Que dire c'est l'œuvre & la vie des étoiles
Que dire ébloui par le lourd fracas des vagues
Que dire à l'homme qui va mourir embaumé suffocant
Que dire aux victimes des violences de l'espace & du temps
Claude Pélieu (1934-2002) - La rue est un rêve (Le Castor Astral / Ecrits des Forges, 1999)
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
Je cherchais que répondre et puis ce poème est arrivé dans ma boîte mail. Il m'a semblé opportun.
Nous sommes prompts à voir dans nos réussites tous les échecs qui ne rendent pas notre action parfaite, à la hauteur de nos envies d'absolu et nous sommes cruels dans les jugements que l'on s'adresse. D'autres, dans ce qu'il faut bien appeler leur lamentable échec, ne ressentent que leurs multiples qualités s'opposant dans leur intime conviction à la réalité à laquelle ils sont confrontés.
Je ne me hasarderais pas à porter un quelconque avis sur ce que tu vis et sur ce que tu dis de toi.
Je ne sais seulement que les plus beaux diamants comportent bien souvent une inclusion et que la beauté ne se révèle pas sans un voile de disgrâce.
Dernière édition par Ours de la MAZ le Mer 11 Oct 2017 - 7:37, édité 1 fois
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Lorsqu'une porte du bonheur se ferme, une autre s'ouvre ; mais parfois on observe si longtemps celle qui est fermée qu'on ne voit pas celle qui vient de s'ouvrir à nous. ~ Helen Keller
Ph. Sergey Loie
Source : L'échappée belle sur FB
Et puis il y a l'image de la porte fermée ou de la porte ouverte. Mais une porte n'est pas la fin du mur, elle pourrait bien être sa génératrice tant on se focalise volontiers sur elle. La porte, l'épreuve, l'évaluation, l'examen qui seul nous "ouvre" un avenir ou une réalisation. Bien souvent la porte est seule - il n'y a rien autour.
Ce type d'image se retrouve souvent. Je me souviens d'un passage onirique dans un "petit" film, Saint Jacques La Mecque, avec une porte dans cette situation. Je me souviens aussi d'une photo aux rencontres d'Arles cette année où une porte devient une protection contre les snipers en Irak.
Ces portes : on doit les regarder, non les ignorer ; elles ne sont que ce qu'elles sont, la matérialisation des passages de vie, de temps, d'espace.
Comment alors les considérer comme des échecs ou comme des réussites ?
Ph. Sergey Loie
Source : L'échappée belle sur FB
Et puis il y a l'image de la porte fermée ou de la porte ouverte. Mais une porte n'est pas la fin du mur, elle pourrait bien être sa génératrice tant on se focalise volontiers sur elle. La porte, l'épreuve, l'évaluation, l'examen qui seul nous "ouvre" un avenir ou une réalisation. Bien souvent la porte est seule - il n'y a rien autour.
Ce type d'image se retrouve souvent. Je me souviens d'un passage onirique dans un "petit" film, Saint Jacques La Mecque, avec une porte dans cette situation. Je me souviens aussi d'une photo aux rencontres d'Arles cette année où une porte devient une protection contre les snipers en Irak.
Ces portes : on doit les regarder, non les ignorer ; elles ne sont que ce qu'elles sont, la matérialisation des passages de vie, de temps, d'espace.
Comment alors les considérer comme des échecs ou comme des réussites ?
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
La porte du bonheur est si éblouissante que je n'ose (pas encore) la regarder en face.
Merci encore Ours pour tous ces textes que tu partages ici.
Merci encore Ours pour tous ces textes que tu partages ici.
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
J'ai lu cet article
https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/070216/suicide-dun-professeur-toulouse-des-enseignants-denoncent-leurs-conditions-de-travail
C'est exactement ce que je ressens.
Je vais essayé de tenir le coup jusqu'en juin, en espérant que la prochaine affectation soit plus agréable
https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/070216/suicide-dun-professeur-toulouse-des-enseignants-denoncent-leurs-conditions-de-travail
C'est exactement ce que je ressens.
Je vais essayé de tenir le coup jusqu'en juin, en espérant que la prochaine affectation soit plus agréable
Dernière édition par Parisette le Lun 30 Oct 2017 - 18:27, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
J'aime beaucoup le "on vous fait confiance".
C'est le genre d'abandon de responsabilité déguisé en délégation. Cela peut se lire : vous êtes là pour prendre la foudre, vous êtes mes paratonnerres, mois je n'ai plus que le souci de carrièriser sans incident majeur.
J'ai appris à mes dépends que le travail n'est pas proportionnel à la compétence mais à l'intensité de la compromission physique et politique. C'est pour cela que je ne supporte plus le collectif, pas plus associatif, que communautaire ou qu'organisationnel.
Cette prétendue liberté hiérarchique, ce renoncement dans la compétition à la gloire et la puissance fait que je ne suis plus qu'exécutant vieillissant des tâches les plus complexes et les plus casse-gueule : "avec ton expérience....". Je sais parfaitement faire les chiottes !
Alors, le sentiment reste désormais très prégnant de croire que ceux qu'on appelle les autres se gobergent.
Cela s'est terminé par du Prozac, en dose minime, certes mais quand même. Je ne suis plus très loin de faire off professionnellement. Je me force à croire qu'il existera encore des moments de confiance et de partage ce qui me désigne une porte d'espoir.
Alors je comprends et ressens bien les fissures psychologiques que tu affrontes. Je ne sais pas les atténuer, je ne sais qu'une chose c'est que cela représente pour moi une des dernières étapes du processus de désintégration positive de Dabrovsky : comprendre dans son intimité mentale et l'assumer avec sérénité qu'il n'y a que soi pour soi quelque soit le domaine. C'est absolument affreux à dire. Mais en passant ce cap, on devient réellement libre. Et quand il est passé, on réalise combien sont enchainés ceux qui sont encore sur la route.
Je ne peux pas t'aider efficacement, à part te tenir la main à distance, car c'est ta force et ton cœur qui vont faire le job.
N'hésite pas à publier, c'est en exposant à la lumière vive et multiple d'une écriture publique que les fonds de fosses d'aisance se minéralisent le plus rapidement. Ici, tu es en terrain bienveillant et protégé.
C'est le genre d'abandon de responsabilité déguisé en délégation. Cela peut se lire : vous êtes là pour prendre la foudre, vous êtes mes paratonnerres, mois je n'ai plus que le souci de carrièriser sans incident majeur.
J'ai appris à mes dépends que le travail n'est pas proportionnel à la compétence mais à l'intensité de la compromission physique et politique. C'est pour cela que je ne supporte plus le collectif, pas plus associatif, que communautaire ou qu'organisationnel.
Cette prétendue liberté hiérarchique, ce renoncement dans la compétition à la gloire et la puissance fait que je ne suis plus qu'exécutant vieillissant des tâches les plus complexes et les plus casse-gueule : "avec ton expérience....". Je sais parfaitement faire les chiottes !
Alors, le sentiment reste désormais très prégnant de croire que ceux qu'on appelle les autres se gobergent.
Cela s'est terminé par du Prozac, en dose minime, certes mais quand même. Je ne suis plus très loin de faire off professionnellement. Je me force à croire qu'il existera encore des moments de confiance et de partage ce qui me désigne une porte d'espoir.
Alors je comprends et ressens bien les fissures psychologiques que tu affrontes. Je ne sais pas les atténuer, je ne sais qu'une chose c'est que cela représente pour moi une des dernières étapes du processus de désintégration positive de Dabrovsky : comprendre dans son intimité mentale et l'assumer avec sérénité qu'il n'y a que soi pour soi quelque soit le domaine. C'est absolument affreux à dire. Mais en passant ce cap, on devient réellement libre. Et quand il est passé, on réalise combien sont enchainés ceux qui sont encore sur la route.
Je ne peux pas t'aider efficacement, à part te tenir la main à distance, car c'est ta force et ton cœur qui vont faire le job.
N'hésite pas à publier, c'est en exposant à la lumière vive et multiple d'une écriture publique que les fonds de fosses d'aisance se minéralisent le plus rapidement. Ici, tu es en terrain bienveillant et protégé.
- Spoiler:
- "The Chamber Of 32 Doors"
At the top of the stairs, their's hundreds of people,
running around to all the doors.
They try to find themselves an audience;
their deductions need applause.
The rich man stands in front of me,
The poor man behind my back.
They believe they can control the game,
but the juggler holds another pack.
I need someone to believe in, someone to trust.
I need someone to believe in, someone to trust.
I'd rather trust a countryman than a townman,
You can judge by his eyes, take a look if you can,
He'll smile through his guard,
Survival trains hard.
I'd rather trust a man who works with his hands,
He looks at you once, you know he understands,
Don't need any shield,
When you're out in the field.
But down here,
I'm so alone with my fear,
With everything that I hear.
And every single door, that I've walked through
Brings me back here again,
I've got to find my own way.
The priest and the magician,
Singing all the chants that they have ever heard;
They're all calling out my name,
Even academics, searching printed word.
My father to the left of me,
My mother to the right,
Like everyone else they'er pointing
But nowhere feels quite right.
And I need someone to believe in, someone to trust.
I need someone to believe in, someone to trust.
I'd rather trust a man who doesn't shout what he's found,
There's no need to sell if you're homeward bound.
If I chose a side,
He won't take me for a ride.
Back inside
This chamber of so many doors;
I've nowhere to hide.
I'd give you all of my dreams, if you'd help me,
Find a door
That doesn't lead me back again
-take me away.
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Oui c’est là que naissent les poèmes, tout près
du cœur, comme celui-là qu’on aime et qu’on ai-
merait bien se faire tatouer sur la peau,
celui que sincèrement on trouve très beau !
Ce poème ? Mais c’est celui que ma peau aime,
comme une enseigne utilisant ce stratagème
pour nous guider non loin, vers l’atelier voisin
où sont conçus, fabriqués, stockés ses cousins,
tout près du cœur, prêts à rencontrer le lecteur
pour qu’il rie, qu’il pleure, soit soulagé sur l’heure !
***
Carlos Laforêt – Tout près du cœur
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
du cœur, comme celui-là qu’on aime et qu’on ai-
merait bien se faire tatouer sur la peau,
celui que sincèrement on trouve très beau !
Ce poème ? Mais c’est celui que ma peau aime,
comme une enseigne utilisant ce stratagème
pour nous guider non loin, vers l’atelier voisin
où sont conçus, fabriqués, stockés ses cousins,
tout près du cœur, prêts à rencontrer le lecteur
pour qu’il rie, qu’il pleure, soit soulagé sur l’heure !
***
Carlos Laforêt – Tout près du cœur
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
[J’avais mis ce commentaire sur ton “fil sentimental”, hier, or je pense qu’il n’avait pas sa place sur un fil aussi personnel, d'autant que c'est celui-ci qui m'avait inspiré ces mots. Donc je viens de l’ôter là-bas pour le transférer ici, avec mes excuses]
À quoi bon, se dit-on l'âge aidant, alourdir le monde de nos peurs et nos regrets, il y a tant à vivre encore, il suffit de le désirer.
Ne dit-on pas d'ailleurs que la fortune sourit aux audacieux ? Et puis ne pense-t-on pas (on le sait mais c'est parfois difficile à admettre) que nous sommes les scénaristes, les metteurs en scène, les acteurs et les spectateurs de nos vies ? Responsables mais pas coupables... quoique.
Socialement on croit devoir rester à l'écart des plaintes et toujours montrer son côté positif, c'est une forme de politesse, quitte à se perdre, ou s'oublier, c'est un peu le danger, le côté sombre de la Force.
Pourtant on le sait, pour l'avoir vécu et le vivre encore, en mots, en images ou en gestes, nous sommes avant tout des êtres de Désir (avec un grand D) et ce Désir qui nous anime doit s'incarner encore et encore, jusqu'à notre dernier souffle.
Or, lorsque c'est joliment raconté, en mots, en images ou en gestes, c'est comme un cadeau offert sans raison, juste parce qu'on est sur le même chemin, au même moment, et cela fait chaud au cœur, de savoir qu'on est pas si seul que ça, finalement. C'est l'événement qui réveille, c'est l'amour.
Petite luciole atypique, comme tous ici, j'essaye de ne pas (trop) montrer ce que je connais du vide qui fait si mal et si peur, mais je "pioche" régulièrement ici et là sur ZC pour me nourrir et me remettre en route.
Ce fil que je découvre aujourd'hui au détour du chemin en fera désormais partie. Merci donc de ces posts qui sont autant de petits cailloux pour sortir de cette forêt sombre que nous parcourons tous.
À te/vous lire. Bonne continuation
À quoi bon, se dit-on l'âge aidant, alourdir le monde de nos peurs et nos regrets, il y a tant à vivre encore, il suffit de le désirer.
Ne dit-on pas d'ailleurs que la fortune sourit aux audacieux ? Et puis ne pense-t-on pas (on le sait mais c'est parfois difficile à admettre) que nous sommes les scénaristes, les metteurs en scène, les acteurs et les spectateurs de nos vies ? Responsables mais pas coupables... quoique.
Socialement on croit devoir rester à l'écart des plaintes et toujours montrer son côté positif, c'est une forme de politesse, quitte à se perdre, ou s'oublier, c'est un peu le danger, le côté sombre de la Force.
Pourtant on le sait, pour l'avoir vécu et le vivre encore, en mots, en images ou en gestes, nous sommes avant tout des êtres de Désir (avec un grand D) et ce Désir qui nous anime doit s'incarner encore et encore, jusqu'à notre dernier souffle.
Or, lorsque c'est joliment raconté, en mots, en images ou en gestes, c'est comme un cadeau offert sans raison, juste parce qu'on est sur le même chemin, au même moment, et cela fait chaud au cœur, de savoir qu'on est pas si seul que ça, finalement. C'est l'événement qui réveille, c'est l'amour.
Petite luciole atypique, comme tous ici, j'essaye de ne pas (trop) montrer ce que je connais du vide qui fait si mal et si peur, mais je "pioche" régulièrement ici et là sur ZC pour me nourrir et me remettre en route.
Ce fil que je découvre aujourd'hui au détour du chemin en fera désormais partie. Merci donc de ces posts qui sont autant de petits cailloux pour sortir de cette forêt sombre que nous parcourons tous.
À te/vous lire. Bonne continuation
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Effectivement, la place de ce post me parait plus judicieuse ici. Mais enfin, ce fils sont libres, tant qu'il y a de la prudence dans les mots et du respect dans les idées...
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
il est temps que je ferme une porte.
A bientôt Ours
Porte toi bien
A bientôt Ours
Porte toi bien
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Fermer une porte.
Peut-être, une décision, une résignation, un "cessez le feu".
Fermer une porte.
Classer un dossier, mettre à l'oubli ?
Fermer une porte.
Se libérer pour d'autres... portes ?
Fermer une porte.
S'imposer de vieillir ?
Fermer une porte.
Je ne sais pas où est la clef ?
Fermer une porte.
Au fond je ne sais pas ce que cela veut dire ?
Fermer une porte.
Entrer dans la binarité ?
Fermer une porte
Et éteindre la lumière en sortant ?
Fermer une porte.
Blesser la main dans la charnière ?
Fermer une porte.
A quoi bon ?
Fermer une porte.
Changer de trottoir ?
(Désolé pour le son, une vidéo de Daran, cela se mérite...)
Fermer une porte.
Ouvrir la porte.
Peut-être, une décision, une résignation, un "cessez le feu".
Fermer une porte.
Classer un dossier, mettre à l'oubli ?
Fermer une porte.
Se libérer pour d'autres... portes ?
Fermer une porte.
S'imposer de vieillir ?
Fermer une porte.
Je ne sais pas où est la clef ?
Fermer une porte.
Au fond je ne sais pas ce que cela veut dire ?
Fermer une porte.
Entrer dans la binarité ?
Fermer une porte
Et éteindre la lumière en sortant ?
Fermer une porte.
Blesser la main dans la charnière ?
Fermer une porte.
A quoi bon ?
Fermer une porte.
Changer de trottoir ?
(Désolé pour le son, une vidéo de Daran, cela se mérite...)
Fermer une porte.
Ouvrir la porte.
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Sur la toile, blottie,
Une âme s’est épanouie
Puis elle s’est affranchie
Sans être anéantie
Reprenant le chemin
dont rêve tout un chacun
Mieux qu’en face et divin,
Le pays des câlins...
Une âme s’est épanouie
Puis elle s’est affranchie
Sans être anéantie
Reprenant le chemin
dont rêve tout un chacun
Mieux qu’en face et divin,
Le pays des câlins...
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Nous avons tous nos prisons
- Et:
chacun la clef pour en sortir.
L'enfer de la solitude est de ne pouvoir presque rien pour l'autre.
Est-ce cela la liberté ?
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
La rencontre....
La rencontre est accidentelle, quand bien même nous errons en un lieu dont c'est l'objectif.
La rencontre est accidentogène car la seule chose dont on est certain, c'est qu'elle se terminera par un départ.
Si la fin est certaine et le début aléatoire, alors la rencontre est une unité minimale de vie.
Entre ces 2 points, il se passera des évènements ou pas. Quoiqu'il s'y passe, l'état de "rencontré" s'inscrit dans une temporalité. Ce temps existe, bien trop court ou épuisant de longueur, il est sans rapport avec l'intensité. Fulgurance des Passantes de Brassens ou étirement des Vieux de Brel, la rencontre contient une dimension non mesurable, non physique.
Si elle se décrit dans l'unicité d'une droite entre 2 points, ce fil tendu nous ouvre à une 3ème dimension, un épanouissement. La rencontre devient alors une unité minimale d'être. Ne sommes nous finalement que des accidents ?
"Toujours au bord.
Mais au bord de quoi ?
Nous savons seulement que quelque chose tombe
de l’autre côté de ce bord
et qu’une fois parvenu à sa limite
il n’est plus possible de reculer.
Vertige devant un pressentiment
et devant un soupçon :
lorsqu’on arrive à ce bord
cela aussi qui fut auparavant
devient abîme.
Hypnotisés sur une arête
qui a perdu les surfaces
qui l’avaient formée
et resta en suspens dans l’air.
Acrobates sur un bord nu,
équilibristes sur le vide,
dans un cirque sans autre chapiteau que le ciel
et dont les spectateurs sont partis."
Roberto Juarroz (1925-1995) – Treizième poésie verticale (José Corti, 1993) - Traduit de l'espagnol (Argentine) par Roger Munier.
Source : Beauty will save the world
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
"Car l'irréparable c'est aimer d'amour. C'est rire c'est se dire bonjour. L'irréparable c'est aimer d'amour. C'est donner une partie de sa vie" - Véronique Sanson
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Croire au hasard, comme un destin qui cherche à s'accomplir.
Considérer l'infini des possibles comme autant d'expériences à tenter, de rêves à écrire, de vies à accomplir.
Admettre que "tout peut arriver" pour peu que l'on soit accueillant.
Tout événement devient de ce fait susceptible de contenir, en creux ou en plein, l'improbable rencontre.
La difficulté réside alors à ne pas foncer tête baissée dans n'importe quelle trace sur le chemin, empreinte attirante qui se révèlera finalement être une ornière.
L'avantage de l'expérience acquise au fil des ans permet de se rassurer sur l'aventure à venir, à priori on se sent capable d'éviter les mirages, les chausses-trappes et les écueils.
Et peut-être alors "cueillir le bonheur quand il passe".
Considérer l'infini des possibles comme autant d'expériences à tenter, de rêves à écrire, de vies à accomplir.
Admettre que "tout peut arriver" pour peu que l'on soit accueillant.
Tout événement devient de ce fait susceptible de contenir, en creux ou en plein, l'improbable rencontre.
La difficulté réside alors à ne pas foncer tête baissée dans n'importe quelle trace sur le chemin, empreinte attirante qui se révèlera finalement être une ornière.
L'avantage de l'expérience acquise au fil des ans permet de se rassurer sur l'aventure à venir, à priori on se sent capable d'éviter les mirages, les chausses-trappes et les écueils.
Et peut-être alors "cueillir le bonheur quand il passe".
Invité- Invité
Re: «Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses» - Paul Eluard
Impasse du Parle-Tout-Seul
J’ai parlé avec une autre
« personne »
Elle est bien bonne !
Oui mais l’autre, c’était moi,
Parce que cela est arrivé
Impasse du Parle-Tout-Seul...
Mais alors que faut-il faire
De cette parole sans parole
De ce dire sans dire ?
Rien ; car la vie est une meule
Qui moud l'absence de blé
Et que je n'ai parlé qu'à moi-même
Impasse du Parle-Tout-Seul.
Fernando Pessoa (1888-1935) - Lisbonne revisitée (Chandeigne, 2017) - Traduit du portugais par Michel Chandeigne.
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
J’ai parlé avec une autre
« personne »
Elle est bien bonne !
Oui mais l’autre, c’était moi,
Parce que cela est arrivé
Impasse du Parle-Tout-Seul...
Mais alors que faut-il faire
De cette parole sans parole
De ce dire sans dire ?
Rien ; car la vie est une meule
Qui moud l'absence de blé
Et que je n'ai parlé qu'à moi-même
Impasse du Parle-Tout-Seul.
Fernando Pessoa (1888-1935) - Lisbonne revisitée (Chandeigne, 2017) - Traduit du portugais par Michel Chandeigne.
Source : BEAUTY WILL SAVE THE WORLD
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